Il est né Hudson Woodridge, mais il est élevé par sa grand-mère et adopte son nom de Whittaker. Peu importe, car pour les amateurs de musique, il sera Tampa Red. Ce Noir à la peau claire a énormément enregistré, au cours des années 1930 et 1940. Heureux l'artiste de blues qui voit une de ses chansons être sans cesse reprise ; Tampa Red en compte près de dix, ce qui en fait un de ses artistes de blues le plus interprété, en compagnie de Muddy Waters, Jimmy Reed et Robert Johnson. Tampa Red était un excellent guitariste. D'ailleurs, dès 1942, il adopte la guitare électrique, devenant un des premiers bluesman à l'utiliser. Sa carrière ne dépasse guère les années 1950, alors que l'homme est ébranlé par le décès de son épouse. Il enregistre une dernière fois au début des années 1960 et quitte ce monde en 1981. Voici un de ses classiques.
Tampa Red, It Hurts Me Too (1940)
Il est très possible que vous lisiez de vilains mots, dans les encyclopédies de l'histoire du jazz, à propos de l'Original Dixieland Jazz Band, parce qu'ils étaient des Blancs. Expression de la "Musique noire", le jazz, né à la Nouvelle-Orléans, était une musique présentée sur scène depuis plusieurs années, mais il n'y avait pas de studio d'enregistrement dans la ville. De ce fait, les premiers disques du style ont été enregistrés à Chicago, puis à New York, dans le cas de mes invités. L'Original Dixieland Jazz Band jouait cette musique fidèlement et ce sont eux qui ont proposé le premier disque du style : Livery Stable Blues, en 1917. Ce qui m'intéresse davantage est Tiger Rag, le premier classique du jazz, pièce joyeuse sans cesse reprise au cours de l'ère du 78 tours, mais curieusement disparue de la circulation depuis la décennie 1950. Même des revivalistes des récentes années ne touchent pas à ce tigre. Bizarre... Quoi qu'il en soit, peu importe qui joue Tiger Rag, je serai toujours preneur.
Original Dixieland Jazz Band, Tiger Rag (1918)
Une artiste d'ébène importante pour sa communauté, car Ethel Waters, toujours très déterminée, avait l'habitude de réussir tout ce qu'elle abordait. Comédienne de vaudeville, de théâtre et de cinéma, la femme a enregistré plusieurs disques qui sont devenus des classiques. Une constante, du moins pour ses disques des années 1920 et 30 : elle était la première à interpréter vocalement des pièces connues d'abord de façon instrumentale. En premier lieu, elle fut chanteuse de blues, mais ceci ne durera pas longtemps. Ethel Waters abordait un peu tous les styles. Elle était une chanteuse de variété. Cette grande artiste est décédée en 1977, âgée de 80 ans.
Ethel Waters, True Blue Lou (1929)
Un fait est certain : les amateurs des groupes d'harmonies vocales de la période 1948-1963 adorent les Cadillacs ! Pourquoi ? Pour la même raison que je vais invoquer : il se dégage de leurs disques une bonne humeur communicative. Avec les solos de saxophone, les claquements de mains, les harmonies vocales pleines d'onomatopées : c'est sans cesse sympathique. Le succès radiophonique grand public des Cadillacs se limite à deux seuls titres, bien que chez le public noir, le chiffre était plus imposant. J'ai choisi Zoom pour une raison sentimentale : à la maison, nous avions ce disque en 78 tours quand j'étais petit. Bref, les Cadillacs est le premier groupe du genre que j'ai entendu au cours de ma vie.
Cadillacs, Zoom (1956)
1. mr-he2 le 05-03-2015 à 01:17:00 (site)
Bonjour Mario
un bel article
Nos amitiés
Qing&René
Ps : ce soir c’est la fête des lanternes en Chine
2. MarioMusique le 06-03-2015 à 06:18:20 (site)
Heu... Oui, bon... Pas certain que tu as écouté la chanson, hein...
Millie Small, My Boy Lollipop (1964)
Barbie Gaye, My Boy Lollipop (1956)
My Boy Lollipop est un disque unique ! Après trois secondes, vous êtes accroché, vous sautillez et vous chantez avec la petite voix de Millie Small. Cette adolescente, native de la Jamaique, avait été notée par le jeune producteur britannique Chris Blackwell, prenant la garde de la douce enfant et désireux de la faire enregistrer. Déjà branché sur la musique ska de la Jamaique, Blackwell offre au monde entier le premier succès de ce qui deviendra le reggae, quelques années plus tard, bien qu'à ce moment, cette musique était décrite comme du "Blue Beat" en Angleterre. C'est excessivement bien fait et la jeune Millie ajoute des étincelles quand elle chante des mots comme "Fiiiii-re", "De-siiiire".
Ce que beaucoup de gens ignorent est que la chanson était un emprunt d'un obscur disque de R & B d'une chanteuse de New York, Barbie Gaye. Le rythme peut sembler être du proto-ska, mais en réalité, c'était du "Shuffle", alors en vogue chez certains artistes de la Nouvelle-Orléans. La version de Millie Small est nettement supérieure. Il s'agit du premier disque de la maison Island de Chris Blackwell, qui sera si présente avec des gens comme Cat Stevens, Jethro Tull, Steve Winwood, Marianne Faithfull et Bob Marley.
1. Mr-He le 04-03-2015 à 07:21:19 (site)
Bonjour
merci de ton passage, et du gentil com
mario romancier c'est toi aussi ?
si oui, il y a une phrase que j'apprécie, (écrire c'est vaincre la mort)
hi hi moi j'écris beaucoup
bonne journée
Qing&René
2. MarioMusique le 04-03-2015 à 07:48:13 (site)
Oui, c'est moi, comme la plupart des liens qui sont à droite.
J'aime beaucoup l'Orient. Je passerai assurément souvent.
3. nyxie le 04-03-2015 à 10:13:23 (site)
Je me suis éclatée au temps du twist !merci pour ces délicieux souvenirs ...
4. MarioMusique le 04-03-2015 à 15:42:04 (site)
Bravo !
Commentaires
1. jakin le 06-03-2015 à 16:38:31 (site)
Bonsoir Mario,
Un classique du Jazz...J'ai écrit un article sur de Jazzmen le 1er février 2013 dans ma rubrique "Le voyage par la musique....Bonne fin de soirée....
2. MarioMusique le 06-03-2015 à 17:50:23 (site)
Oui, ça a été fait en jazz, cette chanson, mais surtout en blues. J'ai regardé : Bukka White, Johnson, Big Maceo. C'est un univers très riche qui me berce depuis longtemps.
Merci.