Mon groupe favori des années 1980 et sur ma liste de tous les temps. J'adorais l'aspect encyclopédique des Cramps, leur culture des déchets, des déjantés, des films de série Z, mais aussi leur humour, leurs excès. Sur disque, nous passions du groupe sans basse, aux fonds de poubelles psychédéliques jusqu'au rock ferraille. Sur leur route, ils ont chipé cent plans à des disques obscurs qu'ils adoraient comme des dingues. Lire un reportage avec Ivy et Lux était aussi excitant qu'écouter leurs disques. Par la suite, les Cramps feront ce qu'on n'attendait pas d'eux : cesser de nous surprendre.
Je les ai vus en spectacle au moment de ce disque. Un peu déçu parce qu'ils n'avaient interprété aucune pièce de leurs microsillons précédents, mais très content d'avoir vu la légende de Lux Interior qui bouffait son micro, qui avait débuté le spectacle avec un habit pailleté façon Las Vegas pour le terminer à peu près tout nu, en train de copuler avec les enceintes sonores. Et pendant tout ce temps, Ivy était déguisée en danseuse du ventre.
Cramps, How Far Can Too Far Go, 1986, A Date With Elvis