Pour l'artiste rock en vedette de la décennie 1950, j'aurais pu choisir Elvis Presley, mais j'ai préféré Gene Vincent, le limitant à la seule année 1956. Pourquoi ? Parce que ce chanteur m'est toujours apparu manipulé par Capitol, sa maison de disques. Gene Vincent et les Blue-Caps, en 1956, c'était une expression rock sans compromis d'un jeune homme créatif. Parfois un peu rebelle... Son malheur a été de débuter avec un immense succès : Be Bop A Lula. Comme par la suite il n'arrivait pas à plaire aux stations de radio, Capitol l'a dirigé vers une approche davantage sage et moins débordante d'émotions. afin de plaire à ces radiodiffuseurs, en tempérant quelque peu l'ardeur de Vincent. Pas fonctionné non plus, si bien que, graduellement, les disques 1957 et 1958. bien que sympathiques, n'arrivaient pas à la cheville des enregistrements 56.
Les Blue-Caps modèle 1956 étaient de très bons musiciens, chacun ayant une particularité unique. Le guitariste Cliff Gallup était étincelant. Il se dégageait de ces disques une sonorité quelque peu élastique, apte à inciter à claquer des doigts ou à faire perdre la tête. Il va de soi que les cris des Blue-Caps ajoutaient une démesure excitante. C'était lumineux! On n'entendra plus jamais rien de pareil, même chez Gene Vincent.
Commentaires
Eh bien, maintenant, tu en connais trois autres !
Si je connais le chanteur Gene Vincent, c'est bien grâce à "Be Bop A Lula"... c'est le seul morceau que je connaisse de lui.
Merci ! Je sais qu'il a eu une grande influence en France au début des années 1960 et j'imagine que c'était tràs bien.
Si ces différents albums portent Gene Vincent au zénith de sa popularité, la star du rock'n'roll ne va pas tarder à déchanter.
Esseulé aux Etats Unis, Gene Vincent décide de poursuivre sa carrière en Angleterre où il arrive le 5 décembre 1959. Pendant trois ans, avec Don Arden comme manager, le pionnier du rock'n'roll multipliera les concerts (à noter, une superbe prestation à Paris en 1962), où ses vêtements de cuir noir et son médaillon d'argent pendant autour de son cou font sensation, les apparitions télévisées (Boy Meets Girl) et, bien sûr les enregistrements.
Criblé de dettes, miné par l'alcool et le désespoir, Gene trouve la mort le 12 octobre 1971, à 36 ans, victime d'une hémorragie stomacale.