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Titre du blog : Du 78 tours au disque compact
Auteur : MarioMusique
Date de création : 20-01-2015
 
posté le 04-03-2017 à 21:31:16

Le jazz a 100 ans : Les années 1950

 

 

Gerry Mulligan & Chet Baker : Jeru (1953)
Zoot Sims : The Man I Love (1956)
Anita O'Day : Takin' A Chance On Love (1957)
Miles Davis : Milestones (1958) (Sax : John Coltrane)
Modern Jazz Quartet : Versailles (1956)
Lambert, Hendricks & Ross : Airgin (1958)
Jimmy Smith : You Got Cha (1956)
Oscar Peterson : Lullaby Of Broadway (1959)
Dave Brubeck Quartet : Take 5 (1959)
Dave Pell Octet : Walkin' My Baby Back Home (1956)

 

 

 

À mon avis, la décennie 1950 représente l'âge d'or du jazz. C'est un moment où des courants modernes font bon ménage avec un aspect plus traditionnel, où les vétérans sont aussi importants que les jeunes loups. C'est aussi l'apparition de musiciens très doués, qui étaient au début de longues carrières et qui demeurent, de nos jours, des références.

 

 

Il y a eu tant de disques, tant de nouveaux visages! Pourquoi? La réponse est dans l'article sur les années 1940 : le jazz be-bop n'avait cure des grandes compagnies de disques et s'exprimait par la voie de petites maisons. Ceci s'est poursuivi au cours des années 50 (D'ailleurs, dans d'autres domaines musicaux aussi). Bref : il y avait beaucoup de disques parce qu'il existait davantage de compagnies. Ces enregistrements répondaient à une demande, car au cours des 50 : plus de guerre, plus de grande dépression et, il va de soi, davantage de consommateurs, profitant du plein emploi et de l'ère des loisirs.

 

 

La raison la plus importante est d'ordre technique : l'arrivée du 33 tours, en 1948. Pour la première fois, le jazz n'avait plus à se limiter aux 3 minutes 30 secondes d'un 78 tours. Les musiciens avaient plus d'espace pour s'exprimer. Des pièces de plus de cinq minutes étaient monnaie courante, allant même jusqu'à dépasser 10 minutes. De plus, l'arrivée de magnétophones à rubans pour remplacer les acétates d'enregistrement ont fait avancer d'un bond prodigieux la qualité sonore des disques. De ce fait, une très grande partie de ces produits de plus de soixante années sonnent toujours très frais de nos jours.

 

 

Place aux femmes! Elles étaient si nombreuses... Certaines formées à l'école des big bands, d'autres, plus jeunes, adoptaient la formule du trio. Plusieurs étaient musiciennes, adeptes du piano pour la plupart. Cependant, ces dames représentaient la partie conservatrice du jazz, avec l'interprétation répétée de standards de jadis. Il faut cependant préciser qu'à ce moment, ces chansons n'étaient pas si anciennes. Conservatisme aussi avec l'emploi de big bands à l'occasion, au de sections de cordes pour tomber dans la soupe... Les Blossom Dearie, Beverly Kenny, Betty Roché, Chris Connor avaient tant à offrir, mais la reine incontestée était Anita O'Day (Notre photo).

 

 

Dans le domaine vocal : Lambert, Hendrick & Ross offrent des culbutes qui porteront le nom de Vocalese.  C'est à dire que ces deux hommes et cette femme chantaient des partitions destinées à des saxophones ou à des trompettes. Dans une autre sphère inédite : l'orgue Hammond.  Jimmy Smith ne fut pas le premier, mais la qualité de son approche en a fait un maître qui aura une énorme influence sur tous les organistes du futur.

 

 

Le musicien le plus actif et la première contribution québécoise au monde du jazz : le pianiste Oscar Peterson. Il enregistre énormément (en trio) et prête son talent à d'autres artistes (Par exemple, c'est Oscar qu'on entend sur la chanson d'Anita O'Day que je vous propose). Les collaborations sont nombreuses, parfois lumineuses, comme dans le cas du trompettiste Chet Baker et du costaud saxophone baryton de Gerry Mulligan.

 

 

Pas tout à fait une nouveauté, mais une approche 'très cool' avec le Modern Jazz Quartet et son vibraphoniste Milt Jackson, monstrueusement doué. Le quatuor de Dave Brubeck mèle la tradition avec une gentille avant-garde et sera un groupe extrêmement populaire. Leur Take 5 est sans doute une des pièces de jazz les plus connues de tous les temps. Enfin, je motive la présence du saxo Zoot Sims en disant qu'il est mon préféré !

 

Mais qui donc est Dave Pell ? Un saxophoniste à la tête d'un octet, mini big band, avec une approche populo, à mi-chemin entre la tradition et le jazz nouveau, avec des références à l'univers dixieland. J'oublie quelqu'un ? Ah! Miles Davis! Le divin de la trompette !

 

Commentaires

MarioMusique le 07-03-2017 à 20:56:52
Dave Pell, c'est un peu oublié aujourd'hui, parmi les autres noms que je présente, mais à son époque, il vendait beaucoup, avec une approche très simple, grand public, et qui était de qualité dans une optique de tradition (La plupart de ses pièces étaient des reprises de titres plus anciens).

Merci.
Nikole-Krop le 07-03-2017 à 20:50:50
Hormis ceux que je connaissais déjà et que j'aime, Miles et Brubeck, j'ai aimé Dave Pell.
MarioMusique le 05-03-2017 à 23:27:23
Déjà l'habitude ?
jakin le 05-03-2017 à 18:43:05
Bonsoir Mario, Comme" dab" j'ai passé une agréable moment musical avec toutes ces pièces des années 50.....Comme il pleut aujourd'hui, cela a mis un peu de soleil dans la maison....