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Titre du blog : Du 78 tours au disque compact
Auteur : MarioMusique
Date de création : 20-01-2015
 
posté le 11-03-2017 à 07:33:58

Le jazz a 100 ans : Les années 1960

 

 

Wes Montgomary : Four On Six (1960)

Horace Silver : Song For My Father (1964)

Etta Jones : Love Walked In (1963)
Georgie Fame : Yeh Yeh (1965)
Ramsey Lewis Trio : The In Crowd (1965)
Cannonball Adderley : Mercy Mercy Mercy (1967)
Vince Guaraldi : Linus & Lucy (1964)
Stan Getz & Astrud Gilberto : Girl From Ipanema (1963)
Shirley Scott & Stanley Turrentine : Remember (1963)
John Coltrane : Dear Lord (1965)

 

Les années 1960 sont marquées par deux courants : l'un cherchant à plaire au grand public et l'autre voulant lui déplaire. La période 1960-1963 est une continuation de la décennie précédente, comme illustré ici avec Wes Montgomery, guitariste populaire qui n'avait rien de plus que les autres instrumentistes du genre, puis le pianiste habile Horace Silver, avec son classique qui sera en partie vampirisé par Steely Dan, une dizaine d'années plus tard.

L'orgue Hammond connaît des heures de gloire, alors que Jimmy Smith demeure le roi du style, entraînant dans sa cour les John Patton, Jack McDuff, Baby Face Willette et un autre Smith, Johnny de son prénom, mais place aux femmes : Shirley Scott, qui avait un avantage : son mari, le saxo Stanley Turrentine était sur tous ses disques. inversement, elle était présente sur les microsillons de l'époux, bien que le couple n'ait jamais été présenté comme un duo. La photo est celle de Shirley.

Les chanteuses ? Elles oubliaient trop le jazz pour de la soupe avec violons. Anita O'Day est toujours présente, mais sa carrière sera brisée en 1964. Plusieurs disparaissent de la circulation, alors qu'Etta Jones émerge, après avoir passé quinze années à chanter sur toutes sortes de disques bizarres. Etta avait un avantage : elle rappelait beaucoup Billie Holiday, la grande disparue.

Une nouveauté : le jazz américain visite les voisins de l'Amérique du sud et intègre la bossa nova. On pourrait croire que Stan Getz fut le premier à le faire, à cause du succès de la fille d'Ipanema, mais en réalité, la plupart des musiciens de jazz se sont laissés tenter. A propos de cette chanson : Getz désirait que le compositeur Joao Gilberto chante en sa compagnie, mais l'homme ne savait pas parler anglais, si bien que sa jeune épouse Astrud a pris sa place. Bien sûr, cette chanson sera une des plus reprises de tous les temps.

Plaire au grand public, je disais. On voit apparaître un phénomène nouveau avec l'ère Beatles : les musiciens de jazz se penchent sur l'univers pop-rock-soul, alors qu'ils avaient entièrement ignoré ce type de musique au cours des 1950, même dans le cas d'un artiste aussi populaire qu'Elvis Presley. On croise des versions de pièces des Beatles et même des Rolling Stones. Comme exemple : le pianiste Ramsey Lewis interprète de façon instrumentale une chanson de l'artiste soul Dobie Gray et la rend davantage populaire que l'originale.

Le jazz sur les palmarès? Relativement peu au cours de la décennie 1950, mais davantage avec les 60. Ils n'étaient pas légion, mais assurément deux ou trois fois par année, nos jazz se faisaient entendre dans les transistors. Ce fut le cas pour Getz & Gilberto, Ramsey Lewis et j'ai ajouté Cannonball Adderley.

Par contre, l'artiste jazz le plus entendu par le grand public fut Vince Guaraldi qui, jusqu'alors, était un pianiste marginal. Sauf qu'il répond à la demande étrange des producteurs des dessins animés de Charlie Brown. Étrange car pouvait-on imaginer du jazz comme fond sonore aux aventures de Linus, Lucy, Snoopy et Charlie ? Assurément, des millions de gens (et d'enfants) ont entendu Guaraldi.

Autre approche nouvelle : le jazz-pop. Citons Mose Allison, avec son jazz inspiré du blues, puis le jeune britannique Georgie Fame, reprenant de façon simple des airs de jazz et ajoutant des éléments du style à ses reprises soul. Ce sera la naissance du style que je nomme Jazzy, encore présent de nos jours.

Enfin, déplaire au public ? Le free-jazz explose circa 1963 pour des expériences très à rebrousse-poil. John Coltrane sera en tête de liste, bien que je me sois montré gentil avec le choix musical que je vous propose. Des vétérans s'inspireront du mouvement, pour entreprendre un déclin d'inspiration menant vers le désert jazz des années 70.

 

 

Commentaires

MarioMusique le 13-03-2017 à 23:07:12
Il n'y a pas réellement de recherche d'informations. Ce sont des choses que je sais car je baigne dans l'huile rock blues soul et jazz depuis des décennies.

Ces articles ont été préparés l'automne dernier et sont centrés sur les pièces que je présente, représentatives des courants jazz de chaque décennie. En premier lieu, il y avait une quarantaine de chansons par étape et je les ai réduites à dix. Tu noteras que je ne répète pas un artiste d'un moment à l'autre.

J'imagine que les médias traditionnels feront grand cas du centenaire du jazz en avril prochain, mais je ne crois pas que ce sera aussi bien qu'ici. Je suis vantard, hein ?
jakin le 13-03-2017 à 18:53:18
Une belle série de Jazz que j'ai écouté avec ce temps maussade sur la Provence. Avec un coup de coeur pour Horace Silver....Mais où vas-tu chercher toutes ces informations ? Tu est une vraie encyclopédie de la musique...Merci pour le partage....