La première décennie du nouveau siècle est le prolongement des années 1990 : tradition et renouveau font bon ménage, le tout dans un esprit d'accessibilité. Un aspect qui se multiplie beaucoup, ce sont les femmes, et pas seulement en qualité de chanteuses. On en croise à tous les instruments.
Trois femmes exceptionelles retiennent mon attention. L'orgue Hammond, c'est une chose : savoir en jouer, c'est une autre histoire. Du déferlement masculin derrière le gros clavier, je retiens peu de candidats, car ces messieurs cherchent avant tout l'effet. Bref, ils ne savent pas jouer. Ce n'est pas le cas des femmes, avec, en tête, la Japonaise Akiko Tsuruga (Notre photo). On peut la classer dans le petit bocal des dix meilleurs organistes de l'histoire du jazz.
Secundo : Dans le champ prolifique des chanteuses, la Britannique Anita Wardell figure aussi parmi les meilleures de tous les temps. Elle a une voix incroyable, pleine de surprises, de rebondissements, et un sens pointu du scat. Loin de cette approche, figure la Montréalaise Susie Arioli et son collaborateur, le doué guitariste Jordan Officier. Notre Susie ne projette pas sa voix : c'est souvent un murmure, le tout sur fond acoustique. Un effet différent et très chaleureux.
Les messieurs ? Peu d'élus. John Pizzarelli, présenté dans l'article suivant, vient en tête de liste, avec aussi le Californien Mark Winkler. Les messieurs du jazz chanté ont trop tendance à vouloir jouer la carte 'chanteur de charme', ce qui est agaçant et ressemble davantage à de la soupe qu'à du jazz.
Dans un domaine grand public, Carol Welsman donne satisfaction avec l'interprétation de standards, dans une veine qui rappelle Peggy Lee. Une bonne occasion pour vous présenter Fever, une des chansons jazz les plus reprises de tous les temps. Clare Teal est de ce bois, tout en prenant parfois de jolis risques.
Allons-y pour le jazz instrumental. Le trompettiste Jim Rotondi est demeuré attaché au be-bop des années 1950, en évitant le piège de la nostalgie. David Hazeltine fait partie des grands pianistes. Il propose ici une pièce des Bee Gees, et, comme indiqué auparavant, plusieurs chansons du domaine pop-rock deviennent des nouveaux standards jazz.
Les vétérans ont toujours leur mot à dire. Houston Person fut pendant longtemps au service de la chanteuse Etta Jones et de l'organiste Jimmy Smith. En prenant de l'âge, il nous présente sa spécialité : le saxophone suave. Dans le cas de notre homme, son approche est repérable des kilomètres à la ronde.
Les groupes de manouche se multiplient, cela dans plusieurs pays du monde. Retour à la source française avec les Pommes de ma Douche, qui interprètent des airs anciens de leurs pays (Ici : Charles Trenet), en ajoutant à leur manouche un instrument qu'on ne croise pas chez les concurrents : un accordéon.
Commentaires
Très bien !
Merci Mario, pour la peine, je vais l'écouter une troisième fois car ce sont des années jazz que je ne connais pas bien....
Ça fait plaisir de savoir que je fais tout ça pour une personne.
Deuxième écoute aujourd'hui avec un peu plus de son...pas mal !
Merci. Il en reste un...
Salut Mario, j'ai encore passé une bon moment à écouter toutes ces pièces....