On surnommait cette approche le "Blues des pauvres", à cause de la présence d'instruments à deux sous ou fabriqués avec les moyens du bord. L'on parlait de musique JUG, ce mot signifiant une cruche vide dans laquelle un homme soufflait, pour créer une sonorité de contrebasse. Dans une veine plus jazz : WASHBOARD, une planche à lessive sur laquelle un gars frappait avec un bâton. Il y avait aussi un peige recouvert de papier aluminium, sur laquelle l'exécutant soufflait. Ne soyons pas sévère : il y avait aussi des vrais instruments, dont des cuivres et un piano avec le Washboard, ou l'incroyable contrebasse de Bill Johnson. Hors ce dernier, les trois autres invités ont beaucoup enregistré, signe de leur popularité. La musique Jug et Washboard a duré une dizaine d'années (1925-1935) avant de disparaître, puis de faire un retour au cours des années 60, par la voie d'artistes folk. Deux apports importants : ce sont les groupes jug qui se sont servis d'un harmonica pour la première fois pour exprimer le blues. Puis : ce sont les premiers groupes du style, car jusqu'alors, le musicien de blues était seul face à son piano ou avec une guitare entre les mains. Avant tout, ceci est amusant. Photo ci-haut : Cannon's Jug Stompers. Notez le musicien de gauche, sa cruche vide à portée des lèvres.
Pour une autre pièce du Memphis Jug Band :
http://mariomusique.vefblog.net/61.html#Chansons_sur_la_drogue
Commentaires
Memphis Jug Band et Cannon's Jug Stompers ont tant enregistré qu'ils ont de nos jours chacun deux doubles compilations. C'est distrayant, écouter tout ça.
Il y a encore de la musique jug de nos jours, mais surtout au niveau des spectacles, bien que Maria Muldaur ait enregistré un disque du style il y a quelques années.
Des vieux morceaux de blues qui fleurent bon la simplicité et l'invention tant des notes que des instruments....