VEF Blog

Titre du blog : Du 78 tours au disque compact
Auteur : MarioMusique
Date de création : 20-01-2015
 
posté le 06-10-2018 à 07:21:52

Histoire du blues : Les années 1960

 

 

JIMMY REED : Big Boss Man (1960)
MANCE LIPSCOMB : Bumble Bee (1961)
TOM RUSH : Baby Please Don't Go (1963)
KOKO TAYLOR : Wang Dang Doodle (1965)
SLIM HARPO : Baby Scratch My Back (1966)
JOHN MAYALL : Another Man (1966)
LIGHTNIN' HOPKINS : Cryin' Shame (1967)
CHARLIE MUSSELWHITE : Help Me (1967)
FLEETWOOD MAC : My Heart Beats Like A Hammer (1968)
CANNED HEAT : On The Road Again (1968)

 

Un amateur de blues de 1959, projeté en 1969, serait très étonné d'entrendre un disque de blues. Quoi ? Par des Blancs ? Du rock ? Absolument normal, car même en rock et en jazz, le début des 60 ne ressemble pas du tout à sa fin. Ajoutons un autre élément inédit : des Britanniques?

Avant d'aborder ces chapitres, parlons de continuation. Muddy et le Wolf sont toujours présents, mais la présence la plus étonnante est celle de Lightnin' Hopkins, qui avait débuté sur disque en 1945 et avait été guitariste de scène de Texas Alexander au cours de 1930. L'homme (Photo ci-haut) deviendra le musicien le plus cool de l'histoire du blues, tant de façon acoustique qu'électrique. Un personnage attachant, de plus. Autres débutants des années 1950 : Jimmy Reed et Slim Harpo, qui connaissent ce que tous les autres n'ont jamais goûté : des succès radiophoniques au palmarès grand public du Billboard. Le 'Chérie griffe-moi le dos' de Slim atteindra le numéro 16 en 1966, le plus grand succès par un artiste blues de couleur.

Les Blancs, maintenant! D'abord, précisons qu'il y eut avant cette décennie deux chanteurs blancs de blues, mais de façon marginale, au cours des 1920 et 1950. Parlons des amateurs américains de musique folk. Pour eux, le blues était du folk et il était de leur devoir de remettre en selle des chanteurs de blues authentiques. S'ils ont réussi à sortir des boules à mites des gens comme Bukka White et Son House, leurs découvertes concernaient souvent des artistes de blues peu connus, tel Mance Lipscomb. Ces gens, qui n'étaient pas des vieillards, ont pu relancer une carrière oubliée et se produire dans les festivals et les cafés universitaires.

Il n'en fallait pas plus pour que des chanteurs et chanteuses folk adoptent le style. Très maladroitement en premier lieu, mais ceci ne durera pas longtemps. Le Blanc folk le plus crédible fut Tom Rush, qui chante ici un air de Big Joe Williams que les amateurs de rock vont rapidement connaître.

Rock et Britanniques? Pourquoi? Les jeunes anglais, admirateurs de Bo Diddley et de Chuck Berry, trouvaient des blues sur les microsillons de ces deux artistes. Aussi : beaucoup de 33 tours Chess traversaient l'Atlantique. Soulignons sur sur la grande île, la compagnie London avait réédité des compilations d'artistes de blues des années 20 et 30. Bref, la jeunesse britannique était exposée à cette musique, beaucoup plus que les jeunes américains.

Pas de surprise que des groupes de rock tels les Rolling Stones, Animals, Pretty Things et Yardbirds présentent du blues sur leurs microsillons. La rencontre rock-blues prendra un second sens en 1966, alors que des artistes se présentent comme blues. Le chef de file est toujours actif : John Mayall. De l'autre côté de l'Atlantique, l'éveil a lieu en même temps, après avoir été ignoré en 1964-65. C'est ainsi que s'exprima une autre immense figure du blues visage pâle : Charlie Musselwhite, toujours actif de nos jours. Ajoutons, pour l'Angleterre, Fleetwood Mac, dont le guitariste doué Peter Green était dingue d'Elmore James, puis pour l'Amérique, Canned Heat, qui obtiendra, avec la chanson que je vous présente, un succès radio important : aussi un numéro 16, en 1968. Il y en a tant d'autres! Savoy Brown, Chicken Shack, et, mais oui, Janis Joplin et Jimi Hendrix.

Terminons par le retour discret des femmes : Big Mama Thornton, issue du R & B des années 1950, la Britannique Jo-Ann Kelley et Koko Taylor, lancée en 1964 par Chess, comme chanteuse soul et blues. Sur le classique de la femme que je vous offre, elle est accompagnée par les musiciens de Muddy Waters et on peut distinctement entendre l'homme lui donner la réplique vocale. Autre fait étonnant avec Koko : une des rares jeunesse noire à chanter du blues. Les autres préféraient la soul. Les dernières années des 60 annoncent la scène des 70 : rock-blues et électricité.

 

Commentaires

MarioMusique le 07-10-2018 à 17:51:08
Très bien, très bien.
jakin le 07-10-2018 à 09:42:14
Bonjour Mario, Je suis d'accord avec Marixtan CANNED HEAT m'a toujours fait vibrer ! Pendant plus de 15 ans, lors de mes voyages à l'étranger je portais une sacoche ventrale pour mes papiers d'identité et monnaie qui avait comme logo "On The Road Again"....
MarioMusique le 06-10-2018 à 23:24:50
Oh, un classement ! Ah ah ! Pour ma part, le style relax de Lightnin' Hopkins m'a toujours enchanté. On dirait qu'il a enregistré ça couché dans un hamac.
Maritxan le 06-10-2018 à 11:21:39
J'ai tout écouté, mais c'est "On The Road Again" qui remporte la palme. Ce morceau m'a toujours fait de l'effet. @+