Voici une période de transition, avec l'abandon de caractéristiques précédentes et l'arrivée de nouvelles, qui formeront un courant stable au cours des décennies suivantes.
Un élément est notable : le retour des Noirs vers le blues. La plupart du temps, ce sont des vétérans, dont la musique était un hobby, avant que des petites compagnies de disques leur fassent signe. Le cas présenté ici est celui de James Son Thomas qui, dans la vie civile, était... sculpteur. L'approche est acoustique et on verra de plus en plus des vétérans inconnus s'y adonner avec talent. Deux autres Noirs de mon choix : Buddy Guy, actif depuis la fin des années 1950, mais qui n'était pas réellement important, avant que l'ajout de déferlements électriques ne serve bien sa cause. Enfin, le guitariste Robert Cray, avec une approche soul-blues voisine de celle du BB King des années 60.
Qu'est-ce qui a été abandonné? Les groupes de hard-rock qui avaient des blues à leur répertoire. On n'en croise plus chez les nouvelles formations. Par contre, il y a une approche rock dite de racines, avec l'amour du R & B et l'incursion de véritables blues. Les maîtres de ce renouveau venaient, pour la plupart, du Texas, avec la famille Vaughan. D'abord Jimmie avec les Fabulous Thunderbirds, avec un harmoniciste chanteur important, Kim Wilson. Bien sûr, l'extraordinaire Stevie Ray Vaughan, que j'ai eu la chance de voir en spectacle. L'homme aura une grande influence sur le blues à suivre et son décès peut-être considéré comme une grande tragédie. Toujours du Texas : Omar & The Howlers, avec un chanteur à la voix menaçante.
Selon la même approche racines : les Britanniques de Nine Below Zero, nettement axés vers la soul et le R & B, avec l'inclusion de blues juteux. George Thorogood & The Destroyers, actifs depuis le milieu des années 70, respectaient énormément les artistes Chess de la décennie 50, sans oublier John Lee Hooker et Elmore James. Même dans ses compositions, on sent cette influence d'une tradition. Thorogood est un artiste qui a rejoint un large public.
Je case ici un oublié : John Hammond, actif depuis 1964, et qui proposera des relectures de standards blues plus que souvent de façon acoustique. Hammond n'est pas le meilleur chanteur, mais on trouve toujours de la bonne musique dans sa discographie imposante, qui couvre cinquante années.
La femme qui a droit à la photo vedette est Rory Block, avec une approche semblable à celle de Hammond : respect de la tradition. Les disques hommages sont nombreux chez cette guitariste habile. Rory Block a beaucoup enregistré (Je possède 23 disques de cette femme) et je la considère, avec Bessie Smith et Memphis Minnie, comme la femme la plus importante de l'histoire de blues. Bien sûr, son approche intègre aura une influence sur d'autres chanteuses et musiciennes à venir.
Commentaires
Je connais deux ou trois choses ! Ah! Ah!
Mais tu sais, pour me limiter à 10 chansons par article, j'en ai plus de 20 sur ma feuille.
Les pièces sont particulièrement intéressantes pour voir l'évolution du blues mais heureusement que nous avons toutes les connaissances que tu nous livres pour comprendre le cheminement....
Il n'y a pas réellement de recherches. Ce sont des choses que je sais.
J'ai simplement dressé dix listes de chansons ou d'artistes en consultant mon fichier musical consacré au blues.
Ce qui est long, c'est déposer la musique dans l'article.
J admire tes recherches!!