L'éclosion du R & B (1948-1955) a donné naissance à un chapitre pas très édifiant pour la scène musicale américaine. Ces disques n'étaient jamais diffusés par les stations de radio grand public des Blancs. Ils devaient passer par les radiodiffuseurs noirs, minoritaires. De plus, ces chansons étaient commercialisées par des petites compagnies, ayant moins de moyens pour faire de la promotion.
Cependant, les géants du monde du disque étaient à l'écoute des succès R & B et quand ils croyaient qu'une de ces pièces avait un certain potentiel commercial grand public, ils s'emparaient de la chanson, gommaient tout ce qui était R & B (l'utilisation d'un saxophone, par exemple) pour créer une version aseptisée, selon la mode ringuarde du moment. Bien sûr, les compositeurs de ces pièces étaient d'accord, car des versions blanches de leurs chansons pouvaient les enrichir. Les grands perdants dans le procesus étaient les artistes noirs. Il s'agissait bel et bien d'une forme de racisme musical.
À peu près toutes les mégas compagnies de disques ont participé à ce vampirisme musical, particulièrement les maisons Dot et Mercury. Ceci était typique des années 1950 à 1955, jusqu'à ce qu'une artiste touchée, Lavern Baker, menace d'avoir recours à la Cour suprême pour empêcher cette pratique, qui nuisait énormément aux artistes d'ébène. Cela allait se poursuivre par la suite, mais beaucoup moins qu'au cours de 1950-55.
Voici un exemple typique : version d'origine par des Noirs, puis version très aseptisée par des Blancs. J'y reviendrai.
Commentaires
Cela ne se compare même pas. Ce qu'en ont fait les Blancs est insignifiant.
Je préfère tout de même l'original qui a plus de musicalité et de rythme.....mais j'ai apprécié l'histoire de cette période....