La chanteuse Lavern Baker a secoué l'industrie du disque en 1955 par ses intentions et ses démarches, et même si elle fut perdante, ses initiatives allaient marquer le début de la fin de ces emprunts vampiriques des compagnies de disques blanches pour piller et détourner les créations des Noirs. Curieux de penser que tout ça est arrivé à cause d'une chanson si légère...
Lavern Baker venait de réussir le quasi miracle de pénétrer le palmarès Billboard dominé par des Blancs avec sa ritournelle Tweedlee Dee, quand, tout à coup, une version blanche, sans excès vocaux et sans saxophone, fait son entrée. Alors, bien sûr, les stations de radio se lancent vers cette version moins 'dangereuse'.
Lavern Baker avait vu la chose se produire tant de fois! Alors, elle a écrit à la chanteuse Georgia Gibbs et à sa compagnie de disques Mercury, les assurant que des procès allaient suivre. De plus, elle a écrit à la Cour suprême, avec une pétition, demandant que la loi sur les droits d'auteur pour enregistrements (datant du début du siècle) soit modifiée afin de protéger les artistes et créateurs Noirs.
Dans les deux cas, il n'y a pas eu de suite. Pas de procès et pas de modification de loi. Cependant, les compagnies de disques abusant de cette tactique ont eu la frousse, croyant que d'autres artistes, créateurs et des maisons administrées par des Noirs allaient l'imiter.
Le pillage allait graduellement cesser, assurément diminuer en 1956 et 1957, jusqu'à disparaître. L'élan de la chanson s'est arrêté à la position 14 par Lavern Baker, alors que Georgia Gibbs sera numéro 1 et vendra 1 million de copies.
Commentaires
J'ai beaucoup d'exemples. J'y reviendrai à l'occasion.
Bonsoir Mario, bravo pour la photo du jour !!!
Cette attitude était proprement scandaleuse...
Jolie photo Bravo