Le mot chansonnier n'a pas le même sens au Québec qu'en France. Chez moi, ce mot désigne les auteurs compositeurs et interprètes de chansons "à texte". Le mouvement est né dans le sillon tracé par Félix Leclerc, au cours des années 1950, avec des gens comme Raymond Lévesque, Hervé Brousseau, Serge Deglyun. Cependant, le tout ne prendra son envol qu'au cours de la décennie 60. Les lacunes jusqu'alors présentes (Pas de lieux où se produire, peu d'appuis des compagnies de disques) seront comblées. À l'influence de Félix, ajoutons celle d'artistes européens tels Brel et Ferré.
Les lieux où donner des spectacles ont poussé comme de l'herbe folle : des cafés, portant le joli nom de 'Boîtes à chansons'. La plus célèbre avait aussi un nom charmant : 'La butte à Mathieu'. On croisait ces boîtes dans toutes les villes. En même temps, les maisons de disques ont prêté l'oreille, particulièrement Columbia.
C'est à ce point qu'il y a eu, je crois, un problème. Si les artistes y allaient pour la simplicité sur scène (Piano, guitare acoustique), les disques copiaient trop le modèle français avec des sections de cordes, si bien que la plupart de ces disques ont très mal passé l'épreuve du temps. Les textes sont demeurés souvent superbes, mais pas les disques...
Rapidement, les boîtes à chansons sont devenues trop petites. L'éclosion des centres culturels municipaux est venue aider les artistes, mais a tué le premier élan chansonnier.
L'héritage existe chez plusieurs artistes québécois des quarante dernières années, sauf que les disques ont adopté une sonorité moins convenue.
Des chansonniers de 1960-67, il y en avait des dizaines, mais le monde des rééditions étant lacunaire au Québec, des gens comme Raoul Roy, Pierre Létourneau et Monique Miville-Deschênes sont tombés dans les limbes de l'oubli.
Les grands classiques de chansonniers vedettes ont survécu. Ce sont quatre de ceux-là que je vous présente, aussi parce que ces quatre hommes ont connu de longues carrières et qu'ils sont encore actifs (sauf Léveillée, décédé.) Photo ci-haut : Vigneault.
Commentaires
Oui, je sais que la musique du Québec est peu présente en France...
Les vieux pianos avait été composé pour Édith Piaf, qui l'a enregistré avant Léveillé.
Très intéressant cette partie historique de la musique. Généralement nous ne connaissons que Gilles Vigneault....