C'est certain que le folklore québécois, emprunté ou originaire du territoire, n'était pas toujours sage. Les gens changaient les paroles au gré des humeurs, de leur culture régionale. Les chansons de bûcherons, entre autres, débordaient d'alcool, de bouffe terrifiante et des jurons, sans oublier celle de la légère ménagère du curé, tonti tontaine. Cela déplaisait au clergé local et c'est alors qu'un prêtre, Charles-Émile Gadbois, a levé la main, désireux de corriger cette vilaine situation.
L'homme a décidé de publier les chansons en forme de petits livres, au côut abordable, avec partitions musicales, paroles des chansons, des jolies illustrations. C'était officialiser le folklore et sans doute le rendre sans danger. L'exemple ci-bas contient 25 chansons. Pour un dollar seulement ? Bonne affaire!
Il s'en est vendu, dit-on, non pas des milliers, tontaine tonto, mais des millions. Possible! Il y en avait dans toutes les familles du Québec, mais aussi dans les écoles (On enseignait le solfège avec ces productions), les bibliothèques, et ajoutons les francophones des provinces canadiennes et les États de Nouvelle-Angleterre, ceci pendant des décennies, le tout ayant débuté en 1937.
L'abbé recueillait les chansons, les trouvait dans des publications de France. Travail d'ethnologue, en somme. Cela va de soi que plusieurs de ces folklores se sont retrouvés sur disque, mais pas question de les faire chanter par des comédiens de vaudeville! Il fallait des artistes propres à la bonne morale, tonto tontaine.
Les cahiers d'origine de la bonne chanson intéressent les collectionneurs et sont relativement faciles à trouver. Depuis le début des années 1990, une éditice a à son catalogue l'intégrale des recherches de Gadbois et les a réédités sous une autre forme. Bref, cela se vend encore.
Une note à propos de la dernière chanson : Jeanne-d'Arc Charlebois n'était pas une petite fille, mais une comédienne dans la vingtaine imitant une fillette, cela pour rejoindre ce très jeune public, tontu tontaire.
Commentaires
Les banquets : repas de noce ou de famille
Ce type de chansons n'est plus tellement dans nos moeurs, mais voici trois ou quatre années, j'ai eu la grande surprise d'entendre deux jeunes enfants chanter une de ces mélodies.
l'abbé Gadbois a eu une fameuse idée de recopier toutes ces chansons populaires. Aujourd'hui une bonne partie aurait disparu...
Les banquets ?
Merci !
Des chansons bien connues un peu anciennes mais qu on entend encore dans les banquets
Bon wk