Étrange de qualifier cette chanson de 'grand 45 tours', alors qu'il présente deux défauts. Cependant, à sa sortie, en 1970, cette chanson a eu un impact social important. D'abord, je vais régler le cas de La Révolution française. Ce sont bel et bien les Sinners, sous un autre nom. Ceci durera environ une année, avant qu'ils ne retournent à leur appelation d'origine.
Jusqu'en 1967 environ, l'on définissait les gens du Québec comme des Canadiens français. Québécois était utilisé pour la population de la ville de Québec. Le mot sera présent discrètement dans certains médias et aussi à cause d'un parti politique éphémère prônant l'indépendance du Québec face au Canada. Le mot était alors souvent perçu comme gauchiste.
Par contre, les Sinners ont en quelque sorte imposé le mot à une plus large population, bien que certains organismes conservateurs voyaient dans la chanson un hymne pour l'indépendance du Québec. Je ne crois pas que c'était l'intention des auteurs. Quoi qu'il en soit, le disque avait été interdit par certaines stations de radio.
La chanson sera souvent présente lors des festivités de la fête nationale, surtout au cours des années 70, bien qu'elle le sera récemment, avec des paroles changées avec l'autorisation de l'auteur François Guy.
La chanson est composée d'un refrain sans cesse répété, et de deux courts couplets, dont le début du premier est très ancré dans la réalité de 1970. D'où son défaut. "Que ce soit le métro ou l'Expo, le maire Drapeau ou ses Expos" ne veut rien dire pour quiconque né en 1990. Ajoutons "Que l'on soit un bleu ou un rouge." Le second défaut : un raccord raté à l'entrée de la section de cuivres, lors de la finale.
Bonne production, cependant, par le chanteur Tony Roman. Il y a là dedans des cuivres, des voix féminines, sans oublier que le passage psychédélique (avec la basse) est suivi de ce qu'on n'aurait jamais pu imaginer : une fanfare ! C'est très bien fait et porte la marque psy et prog-rock de l'époque.
Le mot Canadien français n'est plus utilisé pour définir les gens du Québec, mais on peut le croiser pour des francophones vivant dans une autre province canadienne.
PS
Que ce soit le métro (de Montréal)
ou l'Expo (Exposition universelle Terre des Hommes, tenue à Montréal en 1967)
Le maire Drapeau (Jean Drapeau, maire de Montréal, instigateur du métro et de l'Expo)
ou ses Expos (Le club de baseball majeur les Expos de Montréal, nés en 1969. L'implication de la ville de Montréal a été importante dans ce projet, mais Jean Drapeau n'en était pas le chef de file. Avec le club de baseball, le nom de Montréal était prononcé chaque jour, lors des bulletins sportifs, partout en Amérique.)
Que l'on soit un bleu (Partisans du parti politique de l'Union nationale.)
ou un rouge (Partisans du parti politique Libéral.)
Commentaires
J'avais alors le microsillon et mon père voulait m'égorger quand il entendait cette chanson
Un morceau de l'histoire politique du Québec vue de l'intérieur...Merci pour tes commentaires très instructifs....