On ne peut imaginer feuille de route plus dingue que celle des Sinners (Les pécheurs...), pleine de surprises et d'excentricités. Je vais citer l'historien de la musique du Québec, Richard Baillargeon : "Sept microsillons, vingt-cinq 45 tous. dix-sept musiciens, cinq produteurs, douze maisons de disques, quatre arrestations, (...) un mort par étouffement, un suicide." Le tout au cours de dix années. Bien sûr, en 1976, il ne restait personne de la formation de 1966, mais cela demeurait Sinners, même lorsqu'ils ont changé brièvement de nom au profit de La Révolution française.
Pourtant, le groupe a eu une formation stable, en 1967 et 1968, avec François Guy et Charles Linton comme chanteurs, puis Arthur (ex-Jaguars) à la guitare. Ajoutons le fait de se présenter sur scène avec un bébé éléphant, puis le film Kid Sentiment, avec deux Sinners, et une scène où ils fumaient de la banane. Les Sinners créaient l'événement, délices de la presse à sensations.
Musicalement, il faut souligner que le groupe ne présentait que leurs compositions et qu'ils ne chanteront en français une pièce anglophone qu'à deux occasions (Leurs deux plus importants succès, d'ailleurs). Il y avait du rock, des chansons pop légères, des délires psychédéliques, des parodies, etc.
Très distrayants! Un fait étonnant : Charles Linton (deuxième à gauche) est devenu un... chanteur d'opéra.
Pour deux autres chansons, suivez ces péchés :
http://mariomusique.vefblog.net/178.html#Succes_radiophoniques__Francophone_1972
http://mariomusique.vefblog.net/116.html#Hippies
Commentaires
Chacune de ces chansons est en relation avec un fait divers de l'époque, sauf la ballade du bucheron, qui est une parodie de la musique western et folklorique.
En lisant ta présentation, c'était vraiment une bande de joyeux drilles....Mais c'est très agréable à entendre...une musique dynamique et un texte fou, mais lucide....