La gloriole de Dion & The Belmonts n'aura duré que trois années et on peut la considérer comme le prélude à la longue carrière de Dion DiMucci. Le groupe, de New York, présentait une version légère et blanche des harmonies vocales typiques aux formations de Noirs. La chanson que je vous présente fut leur premier succès et ne doutons pas que les harmonies des Belmonts sont amusantes. On devine facilement un groupe d'ados au coin d'une rue chantant cette chanson en rigolant ferme. Le quatuor se sépare en 1960. Les Belmonts connaissent deux succès oubliés, mais Dion sera le chanteur le plus crédible de l'ère pré-Beatles. La suite sera plus difficile, mais Dion ne cessera pas de chanter, jusqu'à deux disques de blues, en 2006 et 2007, applaudis par tout le monde. Amusons-nous et chantons avec les Belmonts !
Dion & The Belmonts, I Wonder Why (1958)
Bleuette aux paroles touristiques, célébrant le "Gai Paris". Ce que je n'ai jamais compris à propos de cette célèbre chanson est qu'elle fut interdite à la radio française, dès sa sortie. J'veux qu'on m'explique !
Georges Ulmer, Pigalle (1946)
1. jakin le 13-04-2015 à 17:07:29 (site)
Là, tu as fait fort, une chanson qui vient de Mathusalem...Georges Ulmer devait encore tourner le microsillon avant de chanter ?
2. MarioMusique le 13-04-2015 à 21:02:59 (site)
Il y a certes un aspect Mathusalem ici, mais il y a des chansons plus anciennes que celle-ci. Suffit de regarder les suivantes et de ne pas rater Harry Reser !
Oublions les orchestrations vieillottes, l'état souvent douteux de ces 78 tours centenaires et les voix un peu convenues des deux artistes : les disques de Billy Murray et Ada Jones sont les duos homme et femme les plus charmants que j'ai entendus au cours de ma vie. Pourquoi ce charme ? La légèreté, l'humour, le romantisme ancien, puis des chansons aux fortes mélodies. Billy Murray était le meilleur vendeur de disques de l'ère acoustique et Ada Jones était son équivalent pour les femmes. Deux grandes vedettes, en somme ! La rencontre date de 1905 et, tout de suite, les étincelles sont apparues. Cependant, Billy se lassera autour de 1915 et Ada se tournera vers d'autres chanteurs. À l'occasion, le couple se retrouvera. La chanson suivante est un bel exemple de leur production.
Billy Murray & Ada Jones, I'm Looking For A Sweetheart (1909)
Cette bande de messieurs, avec vestons et noeuds papillons, était le plus formidable orchestre fou des années folles. Le grand patron était Harry Reser, un joueur de banjo très talentueux, mais qui ne se mettait jamais trop en vedette. L'ensemble comptait sur le chanteur Tom Stacks, qui avait une voix de personnage de dessin animé. L'humour de Reser se retrouve dans les paroles des chansons, mais aussi dans des arrangements musicaux surprenants. Sa musique donnait toujours l'impression de bondir. À beaucoup de points de vue, le groupe préfigurait Spike Jones (Années 40). Pour ajouter à la folie, Reser présentait son groupe sous divers pseudonymes un peu dingues : Seven Wild Men, Clicquot Club Eskimos, Seven Little Polar Bears, Six Jumping Jacks. La période de gloire de Reser nous mène de 1925 à 1930. Par la suite, ce sera plus difficile, sans doute parce que cette musique avait été trop profondément identifiée aux années 1920. Reser aura tout de même le temps de composer le classique de Noël Santa Claus Is Coming To Town. L'homme est décédé en 1965, dans une fosse d'orchestre, alors qu'il faisait partie des musiciens d'une salle de théâtre.
Harry Reser, I Faw Down And Go Boom (1929)
2. MarioB le 10-04-2015 à 17:39:55 (site)
Une anecdoe, tout simplement. Tu peux aussi écouter les chansons d'ici.
Une étrange comète dans l'histoire du blues. James Kokomo Arnold n'a été actif que de 1934 à 1938, avec une grande réputation, puis il a tourné le dos à la musique, refusant même un retour au cours des années 1960, comme cela était arrivé souvent pour les musiciens de blues de jadis. Un guitariste gaucher avec une voix expressive, avec parfois des sujets rares, comme l'homosexualité. Milk Cow Blues n'est pas de lui, mais de Sleepy John Estes (1930), mais Arnold a changé les paroles, comme cela va souvent arriver avec cette pièce, célèbre pour avoir été reprise par le jeune Elvis Presley. Il faut cependant croire que la version de Kokomo avait trouvé écho à son époque, car l'homme l'a enregistrée trois fois. Kokomo Arnold est décédé en 1968.
Kokomo Arnold, Milk Cow Blues (1934)
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