Du 78 tours au disque compact

En 1995 est lancé le microsillon Post de la chanteuse Bjork, avec les manipulations électroniques d'usage. Cependant, il y avait sur ce disque une chanson très différente, utilisant un grand orchestre de cuivres un peu ringuard, comme on pouvait en entendre chez certaines chanteuses des années 1940-50. Bjork décorait le tout de cris et de chuchottements. La chanson n'était pas créditée à Bjork ni à une personne de son entourage. Une reprise d'époque ? Oui, mais quoi ? Même les cultivés dans le domaine ignoraient d'où cette chose pouvait venir. J'imagine qu'un expert a un jour levé le petit doigt pour nous apprendre que cette chanson avait un autre titre et qu'elle avait été un échec pour la comédienne de cinéma Betty Hutton, en 1948. L'écoute de la version d'origine est étonnante : Betty Hutton offrait du Bjork 47 années avant l'autre.

Des jeunes québécois se rencontrent à Boston, où ils étudient, et comme ils partagent une langue et une nationalité, ils deviennent amis et font de la musique ensemble. Cependant, je me demande pourquoi ils ont choisi de s'exprimer en anglais (bien qu'il y ait une chanson en français, sur leur premier disque). Quoi qu'il en soit, voici une formule universelle pleine de charme : seulement une des onze pièces fait plus de quatre minutes et la plupart des chansons sont mélodiques. De plus, ils ont une magnifique pochette pour leur CD ! Je sais que nous ne sommes qu'en mars, mais je doute que je puisse croiser cette année un disque aussi magnifique que celui-là ! Voici donc mon coup de foudre 2015.