Du 78 tours au disque compact

B. BUMBLE & THE STINGERS : Disque extraordinaire de la part d'un groupe qui n'existait pas. En effet, il s'agissait d'un projet de musiciens de studio de Los Angeles, avec le batteur explosif Earl Palmer. Deux succès et un microsillon. Publiquement, ces messieurs étaient remplacés par un groupe bidon. C'est une adaptation d'une mélodie classique. Emerson Lake & Palmer reprendra la pièce, mais en moins bien.

ROUTERS : Comme les précédents : projet de musiciens de studio. Je me suis toujours demandé si ces claquements de main suivis d'un 'Let's go' existaient avant ce disque. Bien sûr, des millions de gens ont tapé cet air avec leurs mains sans jamais avoir entendu ce disque, Let's Go étant un chant de ralliement dans les stades sportifs, baseball et hockey. et sans doute pour d'autres sports.

SANDY NELSON (Photo) : Pas évident de faire de la batterie l'instrument vedette. Comme dans le cas des Ventures. Sandy Nelson a beaucoup enregistré. devenant le prof involontaire pour des ados désirant devenir batteur.

REBELS : Aussi appelés Rockin' Rebels et, à l'origine, les Hot Toddys. Tout ici est boursoufflé et gras. Intro inoubliable, ainsi qu'un solo de guitare baveux. Du plus que solide !

À cause de leurs présences soutenues, les Ventures sont vite devenus une référence pour les  jeunes américains et... les japonais aussi (Ils étaient des héros, au Japon). J'imagine que si l'un désirait apprendre la guitare et l'autre la batterie, les disques de la formation étaient idéaux.

Après 1964, les Ventures feront appel à des musiciens de studio pour d'autres instruments. Cependant, leur approche initiale est devenue démodée autour de 1967, dans ce monde à la Cream et à la Hendrix. Ils poursuiveront cependant leur route, pendant longtemps, principalement sur scène, où d'autres gars remplaçaient ceux qui laissaient tomber ou décédaient. Il ne reste aujourd'hui qu'un seul Ventures d'origine.

Les trois premiers titres furent des succès radiophoniques, tous des reprises. Eh oui, même leur célèbre Walk Don't Run! J'ai ajouté cette histoire de l'abeille lourde à cause de la présence d'une pédale fuzz, trois années avant le Satisfaction des Stones.

Pour un peu plus de Ventures :

http://mariomusique.vefblog.net/54.html#Nol_a_gogo

L'inspiration fut les nombreux succès de Duane Eddy, de 1958 à 1961. L'homme présentait quelque chose de particulier : une sonorité à peu près jamais entendue avant. En effet, Eddy jouait avec les cordes basses de sa guitare, ajoutant un peu de réverbération, ce qui apportait un son grave et qui aura une grande influence sur les formations 1960-1963, surtout chez les ensembles dits surf.

Après 1961, Duane Eddy varie son approche, moins rock et davantage grand public. Les succès radiophoniques ont alors diminué et, comme tant d'autres, il sera effacé par l'arrivée des Beatles. Il enregistrera de temps à autres, mais sporadiquement, bien qu'il demeurera actif, surtout dans une veine nostalgique. Il est toujours de ce monde aujourd'hui et joue encore de la guitare, principalement sur scène.

VIRTUES : Reprise d'un titre de 1948 par Arthur Smith, guitariste  acoustique. Voici la version électrique, avec des superbes interventions de deux guitaristes branchés. Un 33 tours des Virtues m'est déjà passé entre les mains. Très mauvais! Par contre, Guitar Boogie Shuffle est étincelant.

ROCK-A-TEENS : Une rareté : Le focus est mis sur la batterie. Ce groupe était une formation vocale, mais leur seule présence à la radio est instrumentale. Merci pour les interjections ! Quelle énergie !

CHAMPS : Est-ce vraiment du rock ? Ou le premier rock latin ? Seul succès pour ce groupe qui sera actif jusqu'au coeur des années 60. À la bonne vôtre!

ROYAL TEENS : Malgré les présences vocales, ceci est avant tout un instrumental axé sur le saxophone. Le titre se réfère à une nouvelle mode féminine : la culotte courte très serrée! Un groupe qui a fait beaucoup plus que ce seul succès, mais de façon vocale.

Son défaut : une carrière en dents de scie et des  mauvais pas, dont celui de devenir chanteur, alors qu'il avait une mauvaise voix. Après sa période d'or (1957-1963), l'homme tombera dans l'oubli. avant que le chanteur nostalgique Robert Gordon ne fasse appel à ses services. Link Wray pourra de nouveau enregistrer et donner des spectacle où, bien sûr, il jouait plus fort que tout le monde.

À propos de Rumble : un fait rare pour une pièce sans paroles. En effet, ce disque sera censuré et interdit de diffusion dans certains états américains, les autorités de ces lieux croyant que cette musique était un appel à la violence t à la révolte.