Au début de 1967 paraissait Stand Back, premier disque d'un jeune harmoniciste de blues : Charlie Musselwhite. Un Américain blanc. Je le souligne car si les Britanniques ne s'étaient pas préoccupés de cette question, les Américains affichaient un certain racisme musical, à l'effet que le blues était une musique réservée aux Noirs, point. On compte sur les doigts de la main les visages-pâles yankees qui jouaient alors du blues (Paul Butterfield, Tom Rush, John Hammond, quelques artistes folk). En fait, Stand Back affichait des couleurs britanniques, à la manière des John Mayall, Savoy Brown, Chicken Shack du temps. Musselwhite a eu une grande chance : une version très expressive de Christo Redentor, à l'origine par l'artiste de jazz Donald Byrd, et que notre Charlie passera le reste de sa vie à jouer en spectacle. L'entendre = ne jamais l'oublier.
Cinquante années ont passé, des dizaines de disques, d'autres comme artiste invité, des faux-pas (Par exemple : quelques disques où l'homme ne jouait pas d'harmonica.) On lui pardonne ces errances, car lorsque le vétéran touche son petit instrument, il est toujours un Grand (Avec un G majuscule). Voici un court résumé de ce demi-siècle de blues.
La pièce titre du second album de Blue Rodeo est exceptionelle à plusieurs points de vue : 1)- Il n'y en a aucune autre, dans leur discographie, qui lui ressemble. 2)- Ses huit minutes sont davantage que la moyenne temporelle de leur répertoire. 3)- C'est sans doute la seule chanson du groupe avec une influence. 4)- Enfin, c'est une incroyable chanson rock.
L'influence est évidente : les Doors. L'organiste Bob Wiseman marche sur les traces de Ray Manzarek. Ajoutons le passage central néo-psychédélique et on pourrait croire que Diamond Mine a été enregistré en 1969 par un groupe californien. Un fait particulier : malgré sa longueur, son ambiance pas tout à fait propre à 1989, cette chanson fut un grand succès sur les ondes radiophoniques Rock-F-M du Canada.
Je vous autorise à allumer un bon pétard pour écouter.
Blue Rodeo, Diamond Mine, 1989, Diamond Mine
2. MarioMusique le 07-01-2017 à 07:46:28 (site)
Ah, mais je n'ai pas écrit une telle chose.... J'ai dit que c'était plus long que leurs chansons habituelles. Nuance.
3. jakin le 07-01-2017 à 18:20:01 (site)
Oui, mais un pétard aux herbes de Provence : Romarin, thym et Sarriette....Ton commentaire est juste...ça plane en rythme....
4. MarioB le 07-01-2017 à 22:07:24 (site)
J'ai toujours adoré le délire organique du milieu. Merci !
L'Ensemble Claude Gervaise est une formation québécoise se spécialisant dans l'interprétation de compositions du haut Moyen-âge et de la Renaissance, en se servant d'instruments d'époque, comme cromorne, chalumeau, viole de gambe, luth, dulciane etc. Leur approche est respectueuse de ces airs anciens. Cependant, le groupe a présenté deux exceptions : un disque hommage à Gilles Vigneault et un second qui offre des versions renaissance de mélodies de Claude Léveillée, Félix Leclerc et de nouveau Vigneault.
Je souligne que Claude Gervaise n'est pas le nom du directeur du groupe, mais celui d'un musicien qui avait fait partie d'un des voyages de l'explorateur Jacques Cartier au 16e siècle. Bref, il fut le premier musicien à fouler le sol québécois.
Ensemble Claude Gervaise, Le doux chagrin, 1977, Tout l'monde est malheureux.
Ensemble Claude Gervaise, Pavane moi mes souliers (Moi mes souliers + Tirelou + Petit Pierre & L'héritage), 1982, La rencontre
À propos de ce pot-pourri Félix Leclerc : soyez attentifs, car il y a des arrêts en chemin
1. anaflore le 06-01-2017 à 07:24:25 (site)
vigneault et leclerc sont bien connus en france quand j'ai fait mon circuit au canada le guide nous passait felix leclerc ...
2. MarioBergeron le 06-01-2017 à 08:09:28 (site)
Sans doute ! Mais la musique québécoise, c"est davantage que ces deux-là. À propos, je suis assez vieux pour avoir vu Félix en spectacle.
3. jakin le 06-01-2017 à 17:27:18 (site)
Tu as même de la musique médiévale dans ta discothèque...tu m'épate ! "Du Dieu"....
4. MarioMusique le 06-01-2017 à 22:42:21 (site)
J'ai ces deux-là !
À mes yeux, il me semble que Gilberto et Jobim furent à eux seuls les Beatles du Brésil des années 1960, tant les chansons alors présentées sont devenues célèbres, presque des synonymes du Brésil. Peut-être aussi une musique touristique pour les nord-occidentaux... La comédienne, chanteuse et guitariste Nara Leao, grande vedette dans son pays, présente ici un disque où tous ces airs se côtoient. Les touristes ont dû être heureux. La femme est décédée en 1989. Je crois bien que vous reconnaîtrez cette pièce ensoleillée. D'ailleurs, au Brésil, au cours de notre hiver, ils sont en été.
Nara Leao, Mahna de Carnaval, 1986, Garota De Ipanema
2. MarioMusique le 05-01-2017 à 06:14:53 (site)
Ah ? J'ai la chanson du jour ?
3. jakin le 05-01-2017 à 08:04:45 (site)
Je connais cette pièce, je l'ai entendu mainte fois lors de mon séjour au Brésil et en Argentine...Récompense oblige de la chanson du jour....
5. MarioMusique le 05-01-2017 à 19:52:29 (site)
C'est une chanson qui a été enregistrée sans cesse depuis sa création.
Voici le premier disque de Keb' Mo' et comme son contenu était blues. on l'a tout de suite mis dans une petite bouteille avec l'étiquette Blues. La suite allait prouver que l'homme était aussi un artiste folk et soul. Quoi qu'il en soit, Keb' Mo', peu importe ce qu'il nous présente, demeurera un artiste à l'approche sympathique.
Keb' Mo', Love Blues, 1994, Keb' Mo'
Commentaires
1. jakin le 08-01-2017 à 18:47:36 (site)
Encore un artiste de blues que je ne connaissait pas...Je viens de passer une formidable moment à l'écouter...Merci pour cette belle découverte...Bonne fin de semaine....
2. MarioB le 08-01-2017 à 21:03:29 (site)
T'avais 50 ans de retard ! Ah ! Ah ! Ce n'est pas un record. Les artistes de blues durent longtemps. Pour l'harmonica, James Cotton a dépassé ce chiffre.