Du 78 tours au disque compact

Ann Peebles, It Was Jealousy, 1975, Tellin' It

BEATLES : Une seule phrase a suffi et tant et tant de Michelle ont été touchées parce que Paul McCartney disait qu'elle était belle, cela même des années plus tard. La représentante commerciale de mon premier éditeur portait ce prénom et quand je lui chantais la phrase, elle rougissait.

DONOVAN : Un effort plus soutenu que chez McCartney, alors que le dernier couplet est entièrement en français. J'ai toujours aimé ce prénom et son diminutif Jenny.

BEACH BOYS : Dans une ambiance feu de camp, les Garçons de la Plage reprennent un succès doo-wop de la formation Regents. Enregistrement 1965 et succès 45 tours une année plus tard.

JOHN FRED & HIS PLAYBOY BAND : On a surtout retenu que Judy portait des lunettes, mais j'ai avant tout aimé le fait que le bassiste était en pleine forme. Seul succès pour ce gars qui essayait depuis une dizaine d'années et dont on n'entendra plus parler par la suite.

GILBERT BÉCAUD : Da da, une camarade soviétique! J'ai toujours pensé que cette chanson était originale, tant par ses paroles que par sa musique.

CLAUDE LÉVEILLÉE : Le grand classique de Léveillée, qu'il passera sa vie à réenregistrer. Voici la version d'origine.

GILLES VIGNEAULT : Le répertoire du grand Gilles déborde de personnages attachants. Voici un Indien amoureux d'une Blanche, destinée à un prétendant Visage-Pâle.

JACQUES BREL : Peut-être une concession de Brel pour une chanson plus "commerciale". L'espoir porté vers Madeleine, puis la déception. Photo de Brel ci-haut.

La pièce est introduite en Amérique du Nord par Harry Belafonte et circule au cours des années 50 chez des artistes folk. (Odetta, Burl Ives). Je vous propose une chouette interprétation par Mickey & Sylvia.

J'arrive au chaînon manquant de notre histoire : toujours de Trinidad et toujours sous un pseudonyme, voici Lord Melody qui modifie les paroles et le titre, devenu Wau Wau. C'est ce gars qui donnera à la chanson tous ces cocus que célébrera Sacha Distel. Je n'ai pas cet enregistrement, mais la version du Kingston Trio est certes basée sur le disque de Melody.

La chanson circule en Angleterre, où le comédien Lance Percival propose sa version. C'est celle que Sacha Distel (et aussi Dalida) allait copier.

La chanson a depuis été sporadiquement reprise. J'ai une version... disco, par les Stylistics. Je préfère un bond vers 2005, alors que les vétérans de Madness obtiennent un succès radiophonique en Angleterre, avec une interprétation où on sent certes l'esprit des Caraibes.

NEIL SEDAKA : Autre premier succès pour un roi des palmarès de l'ère pré-Beatles. La jeune Carole King, se sentant concernée, avait enregistré une chanson réponse : Oh Neil.

ROBIN LUKE : Chanteur natif d'Hawaii. Son seul succès, bien qu'il sera actif pendant plusieurs années. Chanson d'amour sans surprise, mais pour faire plaisir à sa petite soeur, il avait choisi son prénom comme figure principale de sa chanson. Photo ci-haut : Robin Luke et la véritable Susie.

HILLTOPPERS : A l'origine, une chanson de Trinidad, interprétée, en 1945, par un homme se faisant surnommer Roaring Lion (Le lion qui rugit). Le titre était alors Mary Ann. Sera introduite en Amérique du Nord par Harry Belafonte et sera enregistrée souvent par des artistes folk. Voici une version grand public par un quatuor vocal. L'histoire d'une belle native qui habite une hutte sur le bord de la mer et le narrateur veut l'épouser et il sera tant heureux qu'il embrassera sa belle-mère : "Ouille", de préciser les Hilltoppers.

WILLIE LAMOTHE : Plus rustique, avec accordéon et violon, le roi des cow-boys québécois compose ceci pour Michel, son plus récent bébé, en ne sachant pas que le poupon deviendra le bassiste des groupes rock Offenbach et Corbeau.