Du 78 tours au disque compact

Red Norvo, Sunrise Blues,1958, Red Plays The Blues

À l'origine, The Twist était une face B d'un disque 1959 de Hank Ballard & The Midnighters. L'enregistrement de Checker est lancé au cours de l'été 1960, puis atteint le numéro 1 américain en novembre. Notre homme profite de la situation et connaît d'autres succès en 1961, avec la chanson réponse (Let's Twist Again) et d'autres danses : le Hucklebuck, le Fly, le Pony.

À ce point, je dois vous informer d'un fait que peu de gens savent : si les paroles du Twist décrivaient une danse, celle-ci n'existait pas. Au cours de l'automne 1961, la compagnie de disques Parkway décide de relancer le succès de 1960 et de le faire accompagner par une danse, que Chubby présentera à la télévision. Twist signifie "Tordre". Alors le bassin se tordait un peu, descendait et remontait, le tout en bougeant les pieds. L'avantage du Twist est que le danseur n'avait pas besoin de partenaire. Ce sera la folie de 1962, illustrée dans l'article suivant. La réédition atteint le numéro 1 en janvier 1962, devenant la troisième chanson à trôner au sommet à deux reprises.

Chubby récidivera avec des variations du Twist (Le Twist lent, le Twist paloma) et aussi le Popeye et une danse des îles : le Limbo.

Pronfondément stéréotypé à ces danses, Chubby Checker ne franchira pas le cap de l'arrivée des Beatles, malgré deux petits succès en 1964. Il passera le reste de sa vie à donner des spectacles nostalgiques et ses tentatives de présenter un autre aspect que les danses seront des échecs.

Je souligne que le nom Chubby Checker était un dérivé de celui de son idole Fats Domino. Enfin, les deux autres chansons à atteindre le numéro 1 plus d'une fois sont : Prisonner's Song, de Vernon Dalhart, en 1927, puis le White Christmas de Bing Crosby, en 1942, 1945 et 1946.

Les articles suivants vous présentent quelques unes de ces danses.

Je vais répéter brièvement ce qui est présenté dans l'article précédent. Le Twist n'était pas une danse en 1960 et 1961, mais le devient lorsque la compagnie de disques Parkway relance le succès d'origine de 1960 de Chubby Checker, le tout avec un pas de danse. Alors, 1962 est devenue une année Twist.

J'ai parcouru les classements du palmarès américain Billboard pour trouver ces statistiques significatives. De 1960 à 1963, 37 chansons avec le mot Twist dans le titre se sont classées. Huit en 1960, trois en 1961, vingt-sept en 1962 et une seule en 1963. Les chiffres ont parlé ! Ah, au fait : même Frank Sinatra a chanté le twist...

Qui a inventé la danse ? Al Brown's Tunetoppers. Leur disque était cependant copié sur une composition du pianiste de jazz Ray Bryant. À l'origine, l'enregistrement de Bryant était instrumental. À Baltimore, il y avait une émission de télé pour les jeunes et les producteurs ont préféré le disque de Bryant. On pouvait voir au petit écran les danseurs, sur l'air de Bryant, avec la participation d'un DJ d'une station de radio de la ville : Eddie Morrison. Rapidement, la compagnie de disques Columbia devine le filon et demande à Morrison de donner les directives sur la bande son du disque de Bryant.

Musicalement, la version Bryant est supérieure. C'est une pièce de jazz qui a de la gueule ! La pièce a aussi une grande notoriété et quand on pense Madison, on pense Ray Bryant. En réalité, en 1960, les deux disques sont arrivés sur le marché à quelques jours d'intervale, et c'est la version de Al Brown qui a été la plus populaire à la radio. Je suis persuadé que beaucoup de gens connaissent la version Bryant et n'ont jamais entendu celle de Al Brown. Tout le monde en piste pour un Madison !

Dee Dee Sharp a lancé la mode et récidivé avec "De la sauce pour mes patates". Elle a aussi twisté en duo avec Chubby Checker et a proposé le Twirl et le Bird. Le temps de deux années, cette chanteuse adolescente était stéréotypée et n'a pu franchir l'ère Beatles. Dommage, car elle avait une magnifique voix soul. Quinze ans plus tard, elle tentait un retour disco. Décidément, Dee Dee et les danses... La pièce est un solide R & B accrocheur, avec ses choeurs féminins qui font Wa-Hoo et un bon solo de saxophone. Écoutez avant tout cette voix expressive !

Dee Dee Sharp, Mashed Potato Time, 1962