Du 78 tours au disque compact

Ben Webster, Tenderly, 1954, King Of The Tenors

TERRY GIBBS : J'ai toujours pensé que le vibraphone était l'instrument par excellence du jazz, sans doute parce qu'on en entend peu dans d'autres styles. Vous en connaissez des musiciens dont la carrière touche sept décennies ? Titre du disque : Take It From Me.

CURTIS FULLER : Passons au trombone, avec ce maître qui a beaucoup enregistré, soit en solo ou en collaborarion sur les disques d'autres messieurs. Titre : Soul Trombone.

ZOOT SIMS : Un de mes favoris! Ce disque en public permet de deviner ce qu'était un spectacle de jazz à ce moment : les pièces sont plus longues! Pas besoin de présenter cette chanson, n'est-ce pas ? Titre du CD : Cookin', avec la formidable pochette ci-haut.

Le disque illustré ci-haut est un ensemble de trois unités, présentant des artistes de blues, enregistrés entre 1959 et 1968 au festival. Pour les amateurs de folk des années 60, le blues était un style folk, à condition que cela demeure acoustique. Ils ont pris l'heureuse initiative de faire des recherches pour retrouver des chanteurs de 'blues authentique' et de les remettre en selle au festival, dans les cafés collégiaux et universitaires. Les quatre que je présente faisaient partie de ce mouvement ; ils avaient été actifs au cours des années 1920 et 1930, puis disparus par la suite.

On croise aussi sur ces disques Robert Pete Williams (en prison quelques années plus tôt), Jesse Fuller et Mississippi John Hurt (Davantage folk). Sonny Terry et Brownie McGhee, Gary Davis, Bukka White (autre relique du passé) Mississippi Fred McDowell, Lightnin' Hopkins, John Lee Hooker, Memphis Slim et, sans doute de 1968, les interventions électriques de Muddy Waters et du Paul Butterfield Blues Band.

Un véritable riche document! Un défaut : on n'indique pas les années où ces artistes se sont produits.

Les artistes folk des années 60 s'intéressent alors à cette musique disparue,  mais personne ne le fera aussi magnifiquement que Jim Kweskin et ses amis, sans aucun doute parce que ces jeunes gens s'excutaient avec une bonne humeur contagieuse, une grande joie de vivre. De plus, le répertoire trouvé par Kweskin était riche, et pas seulement centré sur les vieux airs de jug. Il y avait aussi du blues, du jazz, du western, de la variété des années 1920.

Le Jim Kweskin Jug Band a enregistré cinq disques, puis le courant est disparu, et l'homme s'est trouvé un bel emploi : écrire des chansons pour l'émission de télé pour enfants Sesame Street. Cependant, Kweskin enregistrait de temps à autres un disque, cela jusqu'à nos jours, demeurant fidèle à l'approche qui l'avait rendu populaire.

Sur la photo, Kweskin est le moustachu. La jeune femme est Maria D'Amato, qui sera connue comme chanteuse de longue durée sous son nom d'épouse Maria Muldaur. C'est d'ailleurs avec Kweskin qu'elle chante pour la première fois sur un disque. Ces récentes années, Maria a enregistré un CD de ses racines : de la musique jug, avec son ancien patron comme invité.

Pour écouter les origines de tout ceci, voici le lien :

http://mariomusique.vefblog.net/148.html#Le_blues_des_pauvres

NEW VAUDEVILLE BAND : (Photo) Projet de studio, mais comme cette chanson sera un énorme succès, un groupe est formé pour appuyer visuellement la pîèce. Deux microsillons seront enregistrés, débordant de reprises des années 1920.

BONZO DOG BAND : Le groupe qui a le plus plongé dans le courant, avec leurs créations, mais aussi le détournement de chansons des années 1920, sans oublier des emprunts. Le tout débordait d'un pur humour britannique.

BEATLES : Ah oui! Eux aussi!

SANDIE SHAW : Bleuette romantique de Sandie rencontrant un Dupont français aux belles manières. La version québécoise, par les Milady's, poussera plus loin cette évocation, alors que le Dupont de Sandie devient Dupont et Dupond des aventures de Tintin.

TINY TIM : Cette voix de fausset n'est pas la sienne. Grand gaillard aux longs cheveux, jouant du ukulélé, Tiny Tim sera mis en épingle par la télé américaine, faisant de lui un cliché dont il aura du mal à se sortir, jetant dans l'ombre le fait que cet homme était un spécialiste des années 1920 (Collectionneur de disques anciens). Ce succès monstre était d'ailleurs une reprise d'une chanson des 20.

CASS ELLIOTT : Une autre reprise (Wayne King, 1931) pour cette chanteuse, célèbre pour avoir fait partie des Mamas & Papas. Sylvie Vartan s'occupera de la version française.