Du 78 tours au disque compact

HELEN KANE : Personne n'avait entendu une telle voix avant. Personnage typique des années folles, qui, ici, désire devenir vilaine. Sa voix sera volée et attribuée au personnage de dessin animé Betty Boop.

WEE BONNIE BAKER : L'orchestre de Orrin Tucker était très banal, mais en engageant Wee, il connaît une gloire très éphémère. La revue Billboard tenait alors des sondages auprès de leur lectorat et le peuple avait alors décidé que cette petite souris était la meilleure chanteuse de 1939. Dès l'année suivante, c'était terminé. L'entendre, c'est se demander : "Hein?"

ROSE MURPHY : Hein aussi pour cette pianiste, qui ajoute à ses miaulements des soupirs, des respirations, des onomatopées bizarres. Il n'y en a pas une seconde comme Rose Murphy.

BLOSSOM DEARIE : Pianiste de jazz qui, septuagénaire, avait la même voix. La chanson proposée est moins jazz que sa norme et l'effet de la voix de Blossom est charmant.

FRANCE GALL : Elle avait l'excuse d'être adolescente. Je crois que cette chanson a été son premier succès.

KATE BUSH : Entendre The Kick Inside pour la première fois donne un choc ! Petite voix, d'accord, mais haut perchée, de plus. Depuis, Kate joue davantage sur les basses et l'effet premier est disparu.

CYNDI LAUPER : Ses disques ont très mal vieilli, mais cette chanson demeure superbe. Elle prouve surtout que notre excitée savait chanter.

LIO : Une autre ado française, avec plein de bipbip sur ses disques. L'approche ici est différente. C'est une très belle chanson et on ne peut qu'adorer Lio.

CARDIGANS : Groupe suédois de beau talent, avec de la pop bonbon et du rock poids-plume. La voix de Nina Persson a certes aidé le groupe à se trouver un public fidèle.

KATE RUSBY : Un extraordinaire talent. L'entendre, c'est l'aimer pour le reste d'une vie.

ANDREA LINDSAY : Anglophone ayant choisi la langue française, pour une approche sucrée et légère.

BARBRA LICA : Une Canadienne avec parfois du jazzy et parfois de la pop légère pleine de La La La.

Les quatre artistes en cause répondaient à ces observations. Le rugueux Charlie Patton, sans doute le premier chanteur de blues excessif, le grand talent de Blind Willie McTell, le tragique destin de Barbecue Bob. Quant à Victoria Spivey (Photo), elle a la particularité d'avoir été, en 1975, la seule survivante des premiers jours du blues, puisqu'elle a enregistré son dernier disque à ce moment.

La pochette de ce disque de 1999 est charmante, alors qu'on voit papa avec fiston. Junior étant né en 1940, ceci nous donne une indication du moment où la photo a été prise.

Pour faire changement, la pièce ne provenait pas d'un spectacle de la scène, mais d'un film  de 1934, Manhattan Melodrama, où elle était présentée sous un autre titre et avec des paroles différentes. Les compositeurs, le célèbre tandem Rodgers & Hart, décident de modifier le propos et d'offrir leur création à des artistes du monde du disque. Glen Gray et son Casa Loma Orchestra gagne la palme et la chanson devient un succès, rapidement reprise par d'autres.

Le plus important succès de Blue Moon date de 1961 et n'avait rien à voir avec le jazz ni le romantisme. Je ne peux m'empêcher de la répéter ici.