Du 78 tours au disque compact

JIM LOWE : Superbe chanson pop accrocheuse! Bravo aussi pour le propos : chaque soir à minuit, il y a fête derrière une porte verte avec des créatures étranges, alors que les humains ne peuvent entrer, même s'ils aimeraient être des réjouissances. Deviendra un classique des chansons d'Halloween.

ELVIS PRESLEY : Couplé avec Hound Dog, ce disque sera le plus grand succès 45 tours des années 50. Moins rock que le chien, mais tout de même un bel effort du jeune royal.

BLUE STARS : Comme le nom du groupe l'indique limpidement, c'est une formation française. Eh oui : des années avant le Dominique de Soeur Sourire, les Américains ont fait un succès d'une pièce chantée en français. Cependant, sur l'étiquette du disque, le titre était en anglais : Lullaby of Birdland, compo du pianiste de jazz George Shearing et depuis devenue un classique du style, mais pas par la voie des Blue Stars, disque oublié, avec Blossom Dearie au piano, avec des arrangements de Michel Legrand, dont la soeur faisait partie de l'ensemble. Titre en français : La légende du pays aux oiseaux, qui avait été populaire une année auparavant par la voix de Jacqueline François.

DORIS DAY : Une bleuette qui sera le plus important succès pour madame. On a surtout oublié que cette chanson était le thème d'un film d'Alfred Hitchcock : The Man Who Knew Too Much, où Doris Day était comédienne.

Par contre, sur ce disque initial de Nat Adderley, il y a un titre qui m'a fait rire : Little Joanie Walks. Dès les premières mesures, on imagine la petite Joanie qui marche. L'on devine qu'elle a un pas enjoué, qu'elle est peut-être espiègle.

Nat Adderley, Little Joanie Walks, 1955, Introducing Nat Adderley

Donald Byrd, Hello Bright Sunflower, 1961, The Catwalk

HOU-LOPS : Titre emprunté aux Animals (Blue Blue Feeling) qui la chantaient plus lentement que nos copains par excellence de la scène québécoise.

CÉSAR ET LES ROMAINS : Groupe de déguisés qui n'a jamais eu ma faveur, à cause de la présence de chansons romantiques gluantes. Par contre, ce premier succès me ravit. Il y a un petit orgue Vox, de la vitalité, puis une référence à 'danser le ya-ya'. Une version supérieure à l'originale de Bobby Darin, de 1958.

FRANCE GALL : Je suis persuadé que des milliers de gamins ont chanté ceci dans leur cour d'école, surtout les premières paroles, "Qui a eu cette idée folle un jour d'inventer l'école." Je puis vous assurer que mes camarades de classe l'ont fait.

PARISIENNES : Chanson gag sur 'notre idole Mozart.' Au fait, à tous points de vue, 1965 fut une année musicale formidable.

BEACH BOYS : À mon avis, le premier disque prog de tous les temps. Tout est en place : changements de rythmes et de thèmes, insertion musicale d'un instrument rare : le tannerin. C'est fou comme il peut y avoir d'idées dans une chanson qui fait à peine trois minutes et trente secondes!

BEATLES : Presque toutes les chansons de ce Sgt Peppers Lonely Hearts Club Band ont des éléments baroques. Ajoutons les 45 tours l'entourant, comme Hello Goodbye, All You Need Is Love. La popularité de ce microsillon aura une immense influence sur les musiciens de l'époque.

FRANK ZAPPA : Pas de doute que dès le départ, le moustache s'amusait avec les structures, les climats, les passages innatendus. Extrait de : Absolutely Free.

PINK FLOYD : Nettement un  groupe psychédélique, sauf dans le cas de cette chanson, beaucoup plus "construite" que leurs envolées habituelles. Ceci n'empêche pas que cette structure n'est pas... traditionelle. Leur disque : The Piper At The Gates Of Dawn.

DOORS : Sur les premiers disques des Doors, il y a toujours une chanson plus longue que la norme, idéale pour les récitatifs du poète Jim Morrison, alors que ses camarades créent l'ambiance musicale hors des sentiers battus. Titre : Strange Days.