L'étiquette Barry est apparue sur le marché en 1960, comme troisième compagnie de distribution pour Quality. Ceci signifie surtout qu'il n'y a eu aucun disque Barry en 78 tours. Barry présente quelque chose différent de Reo et de Quality, car on y croise un fait absent ailleurs.
En effet, on y voit beaucoup de cas où il semble y avoir eu entente non pas avec une compagnie de disques, mais avec un artiste spécifique (c'est-à-dire son gérant). Exemple : Dionne Warwick était chez Scepter, distribué par Reo, mais ses premiers disques étaient sur Barry. Même cas pour Bobby Rydell : une distribution Quality pour Cameo, mais seul ce chanteur était sur Barry.
Pour les ententes avec une maison de disques : tout ce qui était minuscule aux USA a été distribué par Barry au Canada. Le cas d'exception est la compagnie Red Bird, avec les succès des Dixie Cups et des Shangri-Las.
Il y a eu beaucoup de production chez Barry, davantage que chez Quality et Reo. Sans doute que dans l'esprit de Quality, Barry devait être une étiquette pour faire connaître des artistes du Canada. Cependant, hors les 45 tours de la franco-canadienne Lucille Starr, on ne peut dire que ces initiatives aient été très connues. Aucun effort pour les artistes québécois. Barry a cessé ses activités en 1971, Quality ayant aussi largué Reo au même moment.
Voici quatre pièces connues au Canada grâce à l'étiquette Barry.
BOBBY RYDELL : Une des pires nullités blanches de l'ère pré-Beatles. Ce chanteur, avec beaucoup de cheveux, se voulait un Sinatra pour jeunes. J'aime cependant les choristes de cette chanson, petites souris qui font Yeah Yeah, Han Han, La La La La.
JOE HENDERSON : Toute chanson avec des claquements de doigts sera la bienvenue chez moi.
DIONNE WARWICK : Je proclame que cette chanson est la seule que je puisse tolérer de la part de cette chanteuse.
DIXIE CUPS : La chanson de mariage par excellence, qui a fait rêver des milliers de jeunes filles célibataires espérant le grand jour. Dixie-Cups était un trio de la Nouvelle-Orléans.
L'ancêtre des autres compagnies puisque, dès les années 1920, l'étiquette Apex existait pour distribuer des disques américains, bien que cet aspect ne prendra son envol, comme chez les autres, qu'à partir de la décennie 1950.
La riche histoire de la compagnie de pressage et de distribution Compo, située à Lachine, près de Montréal, méritera nos salutations dans d'autres articles. Pour les associations d'affaires avec Apex, notons les étiquettes Cadence (Everly Brothers, Chordettes) Roulette (Jimmie Rodgers, Buddy Knox) Del-Fi (Ritchie Valens), Gee (Frankie Lymon et beaucoup de doo-wop) Challenge (Champs et Surf) Diamond (Ronnie Dove, Johnny Tillotson) et même Soma, du Minnesota, et leur "rock de garage". Sur leur route, bien sûr, la distribution de disques de plus petites compagnies éphémères.
Apex cesse ses activités en 1970, la compagnie étant acquise par MCA, qui, en 1979, donnera un court second souffle à Apex, avec trois microsillons, dont un de Daniel Lavoie.
Des jours pionniers jusqu'à la fin, Apex a accordé des chances à plusieurs artistes canadiens, dont beaucoup étaient francophones. Il s'agit cependant de production et non de distribution, mais je m'en voudrais de ne pas souligner l'apport de l'étiquette Apex-Français à la musique populaire du Québec avec Pierre Lalonde, Ginette Reno, Donald Lautrec, les Hou-Lops, les Mégatones, le groupe humoristique les Cyniques. Apex-Français a aussi distribué certains disques de France, comme ceux de Marcel Amont et des Compagnons de la Chanson.
Voici quatre succès connus par les Canadiens grâce à Apex.
EVERLY BROTHERS : Premier succès des frères. Don et Phil avaient alors 15 et 17 ans. Cette jeunesse est plutôt présente dans les voix de ce disque.
RITCHIE VALENS : Succès posthume pour ce jeune chanteur qui a perdu la vie dans l'accident d'avion qui nous a enlevé Buddy Holly.
JOHNNY TILLOTSON : Idole pour adolescentes, avec un physique agréable et rien d'autre. Se tournera peu à peu vers la musique de cow-boy.
GENE PITNEY : Ah, les jeunes et leurs problèmes! Les jeunes et l'incompréhension des adultes! Gene Pitney sera un artiste très présent au cours des années 1960 et avait la qualité de varier la sauce.
2. MarioMusique le 18-05-2016 à 21:31:06 (site)
Merci bien !
3. sambapati le 19-05-2016 à 00:23:10 (site)
Merci encore une fois de ce partage. J'ai bien aimé l'article et les précisions qu'il apporte.
Allons y avec l'ordre dans lequel les chansons sont présentées. Merci et bonne journée demain.
musicalementd
4. MarioMusique le 19-05-2016 à 05:54:30 (site)
Bienvenue etc.
5. jakin le 19-05-2016 à 16:20:24 (site)
Salut Mario, encore une tranche de bons souvenirs musicaux.....
6. MarioMusique le 19-05-2016 à 20:39:25 (site)
Bienvenue !
Des disques réputés pour les couleurs rares de l'étiquette : mauve et rose ! Bien qu'elles deviendront jaunes dès 1966...
Sparton présentait aussi quelque chose de rare : non seulement l'année de mise en marché était indiquée, mais aussi le mois. Ici : 5-59 (Mai 1959) pour Anka et 4-62 (Avril 62) pour Charles.
Je n'ai jamais vu ça ailleurs. Sparton a été fondée en 1930 et établie à London (Ontario) et fabriquait des radios, des tourne-disques et, plus tard, des téléviseurs. Avant de monter dans la barque de la distribution de 45-78 tours américains, dès 1954, Sparton avait une certaine expérience dans le domaine, ayant lancé au Canada certains disques Columbia, au cours des années 1940.
Comme les autres distributeurs : beaucoup de petites étiquettes yankees. Cependant, Sparton signera un contrat cousu d'or avec la firme ABC-Paramount, lançant sur le marché local de très nombreux succès radiophoniques pour Lloyd Price, Paul Anka, Ray Charles, Tommy Roe, les Impressions. D'ailleurs, le nom de ABC-Paramount était écrit dans une demi-lune, au bas de l'étiquette. Autre bonne affaire : tous les produits audio des studios Disney étaient disponibles au Canada grâce à Sparton.
Côté production, Sparton s'est impliqué dans la réalisation de disques canadiens, surtout de la musique country. Je ne connais que deux cas de disques francophones sur Sparton, par une mystérieuse Colette, ne sachant pas si cette personne était québécoise ou française.
Sparton, comme tous les autres, a cessé ses activités de distribution (et même de production) en 1969. La compagnie existe toujours de nos jours, ayant ajouté aux appareils de leur origine un volet informatique.
Quatre succès connus par le public canadien via Sparton.
PAUL ANKA : Le jeune Canadien en pleine gloire. Dans cette chanson, le garçon solitaire possède beaucoup de choses, mais ne trouve rien à faire. Ce qu'il voudrait, c'est devenir comme les autres jeunes : être aimé. Hé, c'est exactement le même propos que Tous les garçons et les filles, de Françoise Hardy!
LLOYD PRICE : La comète par excellence de 1959. Price était pourtant actif depuis le début de la décennie. Mais en 59, avec une approche pop, il connaît quatre francs succès, puis plus rien dès l'année suivante.
TOMMY ROE : Coup d'envol pour ce chanteur pop crédible, bien que Sheila était, de A à Z, une imitation de Buddy Holly.
RAY CHARLES : En avant les violons et la chorale! Je ne comprends pas pourquoi on a surnommé cet homme "Le Génie"... Quoi qu'il en soit, voici un "slow qui tue", incontournable pour les fêtes dansantes de l'époque.
1. sambapati le 18-05-2016 à 01:50:33 (site)
Quatre chansons qui me rappellent mes premiers " flirts ", mes premières sorties et naturellement mes premiers " slow ". Merci de ce partage plein de souvenirs pour moi. Bonne journée demain.
musicalementd
2. MarioMusique le 18-05-2016 à 04:10:56 (site)
Je devine qu'en qualité de Québécois, ces étiquettes disparues doivent te rappeler une ou deux choses.
3. jakin le 18-05-2016 à 16:59:31 (site)
Avec Loving You, j'en ai emballé des filles sur la piste de danse.....ça nous rajeunit pas.....et cela nous rend nostalgique.....
4. MarioMusique le 18-05-2016 à 18:09:28 (site)
On dit ça... On dit ça...
La compagnie de distribution Phonodisc a été fondée en 1956 et établie à Toronto. Je ne sais pas si ses initiateurs étaient de gens de couleur, mais il est évident que leurs deux étiquettes, Regency et Delta, étaient au service de la "musique noire" américaine. Les premiers disques de Blancs, en petit nombre, n'apparaîtront que vers la fin de la saga de Regency, tout comme Phonodisc ne s'est à peu près pas impliquée dans la production de disques canadiens, dont aucun en français.
Que les disques "de race" soient nombreux aux USA, je le coinçois très bien, surtout qu'il existait des stations de radio dévouées à ces citoyens. Ce n'était pas le cas au Canada et j'imagine que sur leur route, Phonodisc a connu davantage d'échecs commerciaux que de succès. Pourtant, de belles associations de prestige, la principale étant celle avec le duo King & Federal. Ajoutons Vee-Jay, Specialty (tous les succès de Little Richard) et de très nombreuses petites compagnies, comme RPM et les disques de BB King.
Les moments de forte production de Regency sont les années 1950. L'étiquette soeur, Delta, sera davantage utilisée au cours de la décennie suivante. Voici quatre succès connus par les Canadiens sous Regency.
LITTLE RICHARD : Chanson thème d'un film portant le même titre, où le réalisateur Frank Tashlin se moquait ouvertement du rock & roll.
LARRY WILLIAMS : Du point de vue paroles, il était une émule de Chuck Berry. Parti pour la gloire en 1957 et 1958, Larry Williams verra sa carrière brisée suite à un scandale pas très joli. L'homme fait partie du quatuor ayant vu ses chansons reprises autant par les Beatles que les Rolling Stones. Nommez les trois autres!
HANK BALLARD & THE MIDNIGHTERS : Demeurons dans le rock avec cette solide chanson de la part de ce groupe vocal talentueux.
BARBARA GEORGE : Chanson soul avec une partie de piano typique de la Nouvelle-Orléans. Chose rare, à cette époque, cette jeune chanteuse avait écrit les paroles et la musique de sa chanson. Autre question quiz : I Know sera reprise deux fois par des groupes québécois, avec des paroles différentes. Nommez ces formations.
1. sambapati le 16-05-2016 à 01:24:59 (site)
Je vais y aller encore une fois avec mon petit classement personnel: I know, Bony Maronie, The girl can't..., et Finger poppin'... Merci du partage et bonne journée demain.
P.S. Si je connaissais les réponses à tes questions je les écrirais dans mon commentaire mais je n'aurais pas grand mérite à faire des recherches et les donner comme si je connaissais les réponses... Ma mémoire n'est pas ce qu'elle a déjà été, malheureusement mais je connais quand même tous ces artistes.
musicalementd
2. MarioMusique le 16-05-2016 à 04:54:18 (site)
I Know, au Québec, fut chantée en anglais par les Hou-Lops, et en français par César et les Romains, sous le titre de Pour toi.
Les Beatles ont chanté Slow Down et Dizzy Miss Lizzy, de Larry Williams, alors que les Stones ont repris She Said Yeah.
Buddy Holly : Not Fade Away (Stones) et Words Of Love, par les Beatles,
Chuck Berry : Roll Over Beethoven & Rock and Roll Music (Beatles) et pour la bande à Jagger, nous avons un grand choix : Carol, Around and Around, Come On, etc.
La quatrième personne est plus difficile à identifier : le chanteur soul Arthur Alexander : Anna (Beatles) You Better Move On (Rolling Stones)
3. sambapati le 17-05-2016 à 14:30:08 (site)
Merci pour le complément à mon commentaire... J'ai bien aimé et apprécié. Bonne fin de journée.
musicalementd
4. jakin le 17-05-2016 à 15:18:41 (site)
Des musiques et des rythmes connus....ça balance....et oui ! le bon vieux temps....mais pour le Quid ? ce serait plutôt Mathusalem ! Après quelques jours dans le silence de la forêt j'ai repris un peu de bougeotte.....
5. MarioMusique le 17-05-2016 à 19:08:29 (site)
Qu'est-ce qu'il chantait, Mathusalem ?
6. jakin le 18-05-2016 à 16:55:49 (site)
Pour Mathusalem, ce serait plutôt "j'ai mille ans et je suis jeune....."
7. MarioMusique le 18-05-2016 à 20:37:59 (site)
Ah oui, bien sûr ! Mais je n'ai pas ce disque... Désolé.
Delta est la seconde étiquette de Phonodisc et il y a peu de différences avec Regency, sauf que Delta a été davantage utilisée au cours des années 1960. Hors King-Federal et Vee-Jay, on croisait sur Delta beaucoup de très petites compagnies, mais aussi un flot de disques de James Brown.
Quelques mots sur trois bons coups de distribution de Phonodisc, tout en conservant les étiquettes d'origine : le groupe Chess-Checker-Cadet, avec Muddy Waters, Chuck Berry, Etta James et tant d'autres ! En 1963, Motown est largué par Quality et récupéré par Phonodisc, lançant d'abord les disques sur Tamla, puis, à partir de 1966, sur Tamla-Motown. Quel beau coup d'affaires, considérant l'enfilade de succès de la maison de Détroit. Phonodisc allait distribuer leurs produits de 1964 à 1973. Enfin, une rare incursion de Phonodisc dans la "Musique blanche" : la distribution des produits de la maison britannique Pye, avec tous les succès des Kinks, et aussi Sandie Shaw (inconnue aux États-Unis) et les premiers efforts de Donovan.
Je ne sais pas précisément quand Phonodisc a cessé ses activités, mais assurément au cours de la décennie 1970. L'étiquette Delta est disparue en 1969. Voici quatre succès connus au Canada grâce à Delta.
FREDDY KING : Il tranformera son prénom en Freddie au cours des années 1970, considéré alors comme un musicien de blues, mais le jeune Freddy était nettement un artiste de R & B. Hideaway sera son seul succès radiophonique et quelle excellente pièce musicale ! Sera reprise des douzaines de fois par des artistes de blues-rock.
BOBBY LEWIS : Un chanteur de l'imposante catégorie "Un seul succès et puis s'en va." Dommage, car cet homme avait une bonne voix et ce disque est un superbe rock & roll. C'est aussi une des rares chansons que je connaisse qui parle d'insomnie.
DEE CLARK : J'aimerais savoir pourquoi tous les producteurs de disques des années 1960 se croyaient obligés d'ajouter du tonnerre sur les pièces relatives à la pluie.
JAMES BROWN : C'est fou le nombre de 45 tours de James Brown lancés par Delta... Notre homme oublie ici le funky pour une balade ressentie, avec violons.
1. sambapati le 15-05-2016 à 00:28:35 (site)
Je te mentirais si je te disais que je me souviens des trois premiers même si les " tounes " elles, me sont familières. Pour le quatrième James Brown je me souviens de lui et de ses chansons. Je l'avais vu une première fois au cinéma dans un film dont j'oublie le nom, en 1965 si ma mémoire est fidèle. Merci du partage et bonne journée demain.
musicalementd
2. MarioMusique le 15-05-2016 à 04:17:28 (site)
Le film, c'est Ski Party. Très mauvais !
Hideway, si tu t'intéresses au blues, t'as pas le choix de l'avoir croisé, car tant de gens l'ont reprise. De mémoire vive : Jeff Healey, Eric Clapton, John Mayall.
Commentaires
1. sambapati le 20-05-2016 à 01:44:28 (site)
Toutes ces chansons me rappellent comment je suis vieux plus spécialement certains jours, certains soirs... Walk on by, Sway, Snap... et Chapel of... dans l'ordre dans mon cas. Merci du partage. Bonne journée demain.
musicalementd
2. MarioMusique le 20-05-2016 à 04:12:51 (site)
Ce ne sont que des chansons, de la musique. Je n'ai jamais pensé que c'était neuf ou vieux. Des chansons, voilà tout.