Du 78 tours au disque compact

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posté le 17-12-2017 à 07:59:38

Doo Wop : Interracial

 

 

 

Del Vikings : Come Go With Me (1959)
Norman Fox & The Rob Roys : Pizza Pie (1959)
Impalas : Sorry (1959)
Crests : Sixteen Candles (1959)
 

 

Les USA est un pays raciste. Cela a beaucoup diminué, mais à l'époque du doo wop, nous en étions encore aux Noirs refusés dans les restaurants, les hôtels, etc. Tout comme le jazz, le R & B et ses formations vocales représentent un pas vers l'intégration d'artistes des deux couleurs. Cependant, les quatre cas que je vous présente ont dû se frotter à des situations abracadabrantes, particulièrement, les...

 

 

 

 

DEL VIKINS : Cinq jeunes hommes de Pittsburgh. Comme le montre la photo : deux Blancs et trois Noirs. Ils enregistrent Come Go With Me pour une petite firme de leur ville et comme la chanson tourne beaucoup à la radio, le disque est racheté par la compagnie Dot, pour une distribution nationale. Un premier arrêt à la télé les sidère : le producteur refuse d'afficher une amitié interraciale, mais comme les gars sont là... Plaintes suite à la diffusion. Le disque 'sonnant' tout de même noir, la compagnie Mercury lance un groupe d'ébène sous le même nom, mais avec deux L dans le Del : Dell Vikings. Confusion partout. Les deux formations se produisent de gauche à droite, mais seuls les Vikings d'origine doivent faire face au racisme de divers lieux. Les deux groupes dureront quelques années, avec beaucoup de changements de personnel. Les Del Vikings connaîtront un second succès, Whispering Bells, la face B du 45 tours enregistré à Pittsburgh.

 

 

NORMAN FOX & THE ROB ROYS : Trois Noirs et deux Blancs. Malgré l'appui d'une compagnie de disques majeure (Capitol) ce groupe ne connaîtra aucun succès radiophonique, malgré l'excellence de leurs chansons. Une des injustices les plus flagrante de la saga doo wop.

 

 

 

IMPALAS : Un Noir et trois visages pâles. Un seul succès, mais une carrière qui se prolongera jusqu'à l'ère pré-Beatles.

 

 

 

CRESTS : Un Blanc, deux Noirs et, pour varier : un Latin. Certaines photos nous les montrent aussi avec une femme, tout à fait d'ébène. Les Crests rencontreront beaucoup de problèmes, mais le chanteur Jimmy Beaumont refera surface au début des années 70 avec le groupe Brooklyn Bridge.  

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. jakin  le 18-12-2017 à 16:51:40  (site)

Toutes ces pièces sont toujours aussi intéressantes et surtout les textes que tu ajoutes....

2. MarioMusique  le 18-12-2017 à 23:17:46  (site)

La musique est aussi un élément historique et sociologique.

 
 
 
posté le 15-12-2017 à 09:00:05

Doo Wop : Les Blancs

 

 

Three Friends : Blue Ribbon Baby (1957)
Capris : There's A Moon Out Tonight (1958)
Dion & The Belmonts : A Teenager In Love (1959)
Mystics : Hushabye (1959)
Earls : Remember Then (1962)
 

 

Ce n'était pas la première fois que des Blancs adoptaient un style musical créé par des Noirs. Cependant, dans le cas du Doo Wop, ce fut un peu tardif. Citons l'année 1958 pour la lancée. Je dois préciser que des ensembles blancs masculins d'harmonies vocales, il en existait alors. mais ces groupes étaient destinés au public adulte et n'avaient rien à voir avec la façon de faire des Noirs. Les véritables visages pâles du doo wop étaient tous des jeunes et chantaient pour les adolescents.

Quelle est la différence ? Aucune pour les harmonies vocales. Cependant, le chanteur soliste était moins expressif qu'un Noir. Aussi, dans ce dernier cas, on considérait les disques comme du Rhythm & Blues, mais pas sur les 45 tours des Blancs. Ainsi, on y entend rarement un saxophone.

 

 

 

 

 

THREE FRIENDS : Le premier ensemble blanc à se pencher sur le Doo, cela dès 1956, avec une balade romantique du nom de Blanche, que je me réserve pour une autre occasion. Le trio sera intégré au groupe rock Royal Teens, avant de réapparaître sous leur vocable d'origine au début de la décennie 1960.

 

CAPRIS : Un enregistrement de 1958 qui connaîtra un succès radiophonique en 1961. Les Capris referont surface aussi tardivement que 1980, pour la chanson Morse Code Of Love, applaudie et reprise par le Manhattan Transfer.

 

DION & THE BELMONTS : La gloriole du groupe n'aura duré que trois années. Dion sans les Belmonts n'oubliera pas le DW et ses microsillons 1960-63 débordaient de reprises de titres du genre. Dion est toujours actif de nos jours, pour une des plus longues carrières d'un artiste des premiers jours du rock. La chanson que je présente fut le plus important succès radio pour le groupe.

 

MYSTICS : (Notre photo) Leur seul succès, mais tout de même des enregistrements soutenus au cours de l'ère pré-Beatles.

 

EARLS : La formule est en place, avec une participation notable du basson.

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. jakin  le 15-12-2017 à 17:01:09  (site)

Très intéressant toutes ces pièces d'un univers musical que je ne connaissais pas trop bien....

2. MarioB  le 16-12-2017 à 00:15:24  (site)

Tu sais, il n'y a pas eu d'équivalent en français. Je devine aussi que la radio française devait se pencher davantage sur des disques italiens, britanniques et non sur des pièces de Noirs, car il y en avait peu sur votre territoire.
Hors la chanson des Three Friends, les trois autres ont aussi été des succès. Je me souviens d'avoir vu le 45 tours d'origine de Hushabye à la station de radio pour laquelle j'ai travaillé en 1989-90.

 
 
 
posté le 14-12-2017 à 07:42:00

Doo Wop : Succès des années 1950

 

 

Rays : Silhouettes (1957)
Clovers : Love Potion Number 9 (1959)
Cadillacs : Speedo (1955)
Platters : The Great Pretender (1956)
Moonglows : The Ten Commandments Of Love (1958)
 

 

 

De 1953 à 1963, il n'y a pas eu une année sans que plusieurs chansons du style deviennent des succès radiophoniques grand public. Encore plus chez les stations de radio des Noirs. Mais tout ceci n'était que la pointe de l'iceberg : des disques du style, il y en a eu des milliers.

 

 

 

RAYS : Une chanson avec un élément d'une nouvelle littéraire. Un gars devient amoureux d'une fille, qui lui donne rendez-vous chez elle le soir même. Le coeur battant, il s'y précipite mais a l'horreur de voir, par la fenêtre, les silhouettes de la fille embrassant un autre garçon. Il cogne à sa porte, décidé de lui dire que tout est fini, mais il voit deux étrangers qui lui racontent qu'il s'est trompé de maison. Alors, il presse le pas vers la bonne habitation, afin de devenir, en sa compagnie, deux silhouettes qui s'embrassent dans le noir. Qui dit mieux? Sera aussi un succès pour Herman's Hermits, en 1965.

 

 

 

CLOVERS : Un groupe de longue durée avec leur plus grand succès. Sera repris de belle façon par les Searchers, aussi en 1965.

 

 

 

CADILLACS : (Notre photo) Quinconque s'intéresse au Doo Wop a-d-o-r-e les Cadillacs. Pas le choix, car tout ce qu'ils ont fait était très sympathique. La formation présentait aussi quelque chose de particulier : il avait à son emploi un... chorégraphe! L'idée sera reprise par les artistes de Tamla-Motown.

 

 

 

PLATTERS : Une voie nettement adulte et sophistiquée, les Platters sont la continuation des Ink Spots et des Mills Brothers des années 1940. Un peu trop sage à mon goût, mais la chaîne de leurs succès aidera le public blanc à se familiariser avec les groupes d'ébène. Les Platters pouvaient compter sur un chanteur soliste avec une voix remarquable : Tony Williams.

 

 

 

MOONGLOWS : Une autre formation de longue durée qui présente quelque chose de rare pour la norme de l'époque : ce 45 tours durait quatre minutes. Pièce ultra-romantique sur les commandements pour la réussite en amour. Le chanteur soliste était Harvey Fuqua, futur collaborateur de la saga Tamla-Motown. D'ailleurs, le tout jeune Marvin Gaye a fait partie des Moonglows.

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. jakin  le 14-12-2017 à 16:22:36  (site)

Encore une belle série de Doo Wop....

2. MarioB  le 14-12-2017 à 23:48:23  (site)

Eh oui... Et ce n'est pas terminé, bien que me demande de plus en plus pourquoi je persiste avec ce site...

 
 
 
posté le 13-12-2017 à 08:02:30

Doo Wop : Le mot

 

 

Five Satins : In The Still Of The Night (1956)
Scarlets : Kiss Me (1955)
Turbans : When You Dance (1955)
Checkers : You've Been Foolin' Around (1954)
Lee Andrews & The Hearts : Teardrops (1957)
 

 

Les médias ont l'esprit pharmaceutique : il faut un mot écrit sur l'étiquette de la petite bouteille. L'expression Doo Wop n'a jamais été utilisée pendant que ce style musical était populaire. On disait Rhythm & Blues et Harmonies Vocales. Alors, qui a eu l'idée de l'étiquette? Un animateur de radio de Chicago du nom de Gus Gossert, en 1961. Il faut noter que son idée a eu peu d'écho à ce moment-là et que l'expression sera utilisée au cours des années 1970. Sur des disques de compilation, par exemple.

Doo Wop était une onomatopée peu présente sur ces disques. Gossert aurait pu utiliser Shoo-Be-Doo ou Bim-Bam-Bom. Pourquoi avoir opté pour Doo Wop ? Ma théorie : l'homme a trouvé le mot sur le succès 1956 In The Still Of The Night, par les Five Satins (Notre photo). En 1961, le disque d'origine venait d'être réédité, cela pour une seconde année consécutive. De plus, les Crests avaient connu un petit succès avec une reprise de la chanson, qu'on croisait aussi sur un microsillon de Dion. Alors, l'onomatopée était dans l'air du temps. (Parenthèse : cette pièce fut sans doute l'une des plus interprétées du répertoire et le jeune groupe Boys II Men en fera un succès radiophonique en 1991.)  Wiki affirme que Doo Wop a été entendu pour la première fois sur When You Dance, des Turbans. Faux! Mario B a trouvé une présence antérieure. Quoi qu'il en soit, voici cinq chansons où Doo Wop est prononcé distinctement.

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. jakin  le 13-12-2017 à 10:21:58  (site)

Trop gamin à cette époque pour m’intéresser à ce genre musical..Mais c'est agréable à entendre....

2. MarioMusique  le 13-12-2017 à 12:31:31  (site)

C'est comme tes menhirs ; tu n'étais pas là quand ils sont arrivés, mais ils existent pour t'instruire et te renseigner.

 
 
 
posté le 12-12-2017 à 00:02:09

Doo-Wop : Un disque important

 

 

The Crows : Gee (1953)
 

 

Jusqu'à l'arrivée de ce disque, les chansons enregistrées par les groupes d'harmonies vocales étaient diffusées par les stations de radio des Noirs, un point c'est tout. Sauf un cas : celui du DJ Alan Freed, de Cleveland, qui s'était rendu compte que les jeunes Blancs de sa ville achetaient les 45-78 des Noirs. Alors, Freed s'est mis à en faire tourner, lors d'une émission où le mot Rock & Roll était utilisé. Un de ces disques fut celui que je vous présente. La réponse fut tant favorable que cet enregistrement a été adopté par les stations blanches. Bref, Gee est le premier disque à franchir la barrière de la race et à devenir un succès grand public. Aussi le premier du genre à vendre un million de copies.

C'est sans doute la simplicité de la chanson qui est à l'origine du succès. Facile à fredonner! Pas de prouesse vocale de la part de ces Corbeaux. Cependant, on n'y croisait pas l'effet gazouillis présent sur les enregistrements antérieurs. Les Dup Du Du Dup des Crows sont les premières onomatopées entendues sur un de ces produits. Gee est le jalon initial d'une popularité grand public qui ne s'épuisera qu'en 1963.

L'étiquette Quality ci-haut était celle d'une compagnie canadienne de distribution, indice que Gee n'était pas qu'un succès américain. Ah, en ce qui concerne le solo de guitare jazz, c'était aussi une rareté et il était l'oeuvre de Tiny Grimes, tout à fait un musicien de jazz.

 

 

 

 

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. jakin  le 12-12-2017 à 08:40:13  (site)

Le robot quant il a vu important, il l'a mis à l’honneur en photo du jour....Doo-Wop, Wop, Wop....

2. MarioMusique  le 12-12-2017 à 08:50:53  (site)

Il s'est passé quelque chose de particulier avec le robot. Je venais à peine d'envoyer l'article que cette photo est apparue aussitôt sur la page d'accueil. Main dans la main avec le robot.

3. anaflore  le 12-12-2017 à 09:28:34  (site)

bravo pour la photo vedette du jour

 
 
 
 

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