Du 78 tours au disque compact

Plus de 100 années de musique

posté le 20-01-2017 à 08:31:10

Mes disques favoris : Le premier Hou-Lops

 

Jeux de danses

Caravan

Escapade
T'as 16 ans demain

Il y a des hommes qui, évoquant leur enfance, vont parler de leur tricycle, d'un ours de peluche ou d'un train électrique. Pour ma part, je pense tout de suite au premier microsillon des Hou-Lops : Voici les Têtes Blanches. J'avais huit ans quand, au début de 1964, mon grand frère est arrivé à la maison avec ce 33 tours. Je n'avais jamais entendu un disque plus merveilleux! Les Hou-Lops sont immédiatement devenus mes idoles et même de nos jours, j'ai beaucoup d'affection pour ces jeunes de Saint-Hyacinthe.

 

 

 

Ce disque avait des particularités uniques. Enregistré pour la petite compagnie Météor, de Sherbrooke, le microsillon ne présentait aucun des trois 45 tours précédents du groupe et aucun titre ne sera commercialisé sous ce format. Arrivé chez les disquaires au début de la Beatlemania, cet enregistrement paraissait alors déjà démodé, un témoignage de l'ère pré-Beatles. De ce fait, les 45 tours suivants des Hou-Lops (pour une autre compagnie) épousaient ce que le groupe fera jusqu'en 1968 : des adaptations R & B et des rocks dans le ton yéyé. Le microsillon, en majorité instrumental, semblait résumer la phase première des Hou-Lops, alors qu'ils étaient un orchestre de danse pour les salles de loisirs adolescents. Le chanteur Gilles Rousseau paraissait peu certain de lui-même et ne possédait pas encore la voix soul qu'on lui connaîtra.

 

 

 

Autre particularité unique : la pièce Jeux de Danses. Je n'ai jamais croisé quoi que ce soit d'avoisinant chez les groupes 1964-1967. D'abord, sa longueur : presque dix minutes. Ensuite : ceci était un pot-pourri de danses sociales. Si vous voulez cerner ce qu'était une salle de loisirs pour jeunes en 1962 ou 1963, Jeux de danses y arrive. Le reste du 33 tours était composé de pièces des autres, mais pas trop évidentes pour le mélomane. Adapter le Caravan de Duke Ellington à  cette sonorité ? Surprenant ! T'as 16 ans demain provenait d'un disque de Dick Rivers, traduction d'un titre de Chuck Berry (Sweet Little Sixteen). Enfin : Escapade était une composition du groupe et aussi le nom d'une salle où les gars se produisaient à Saint-Hyacinthe.

 

 

 

Le disque est disparu de la circulation lors de la débâcle de l'étiquette Météor, en 1966, et n'a jamais été réédité. J'ai pu le reconstruire en me servant de l'intégrale du groupe et en dénichant une pochette sur Internet. En 2004, lors de la grande vente de tous mes vinyles, j'avais toujours ce disque chez moi et j'ai réussi le vendre à bon prix, même s'il était brisé et dans un état tertiaire.

 

 

 

Quant au nom Têtes Blanches affiché, ce sera celui des Hou-Lops pendant une année et demie, mais le public du temps préférait leur première appellation qu'ils reprendront fin 1965. Il existe des 45 tours où le groupe est identifié comme "Hou-Lops Têtes Blanches", ce qui était un peu long. Enfin, la pochette est chouette, avec ces dessins d'adolescentes réjouies par l'entrée en scène de leurs idoles.

 

Alors : "Hé les copains! Vous voulez danser?"

Tags: #1960-1969
 


Commentaires

 

1. tetedelinotte32  le 20-01-2017 à 15:09:07  (site)

Bonjour, je découvre ton blog, et j'ai bien fait de venir. j'aime beaucoup ces musiques des années passées. Et dire que le vinyle revient à la mode, les gens sont étranges. mais la vie n'est elle pas un éternel recommencement. Merci pour ces bons souvenirs. BOnne journée.

2. anaflore  le 20-01-2017 à 16:27:50  (site)

moi j'ai le souvenir de kiliwatch de johnny hallyday on écoutait en boucle c'était le seul de notre age !!je me demande ce qu'il est devenu ce disque
en tout cas l'accent est là chez les hou lops !!

3. MarioMusique  le 20-01-2017 à 16:57:03  (site)

Merci ! Ici, ce n'est pas précisément un lieu pour la musique du passé et, d'ailleurs, j'ai toujours considéré que la musique était intemprelle.

À droite, il y a des catégies, pour les styles. Les mots-clefs sont des décennies, permettant de vous diriger vers des époques.

Ce disque se vend très cher, sur E-Bay. Je reviendrai sûrement vers les Hou-Lops, car il y a beaucoup de choses à dire. Par exemple, ils avaient fait partie des groupes jouant en première partie des Rolling Stones à l'Olympia de Paris, en 1966.

4. jakin  le 20-01-2017 à 18:01:29  (site)

J'ai le vague sentiment d'avoir entendu ce groupe mais j'en suis pas sur, car le son des année 60 est assez caractéristique et ma mémoire me fait défaut.....

5. MarioMusique  le 20-01-2017 à 18:11:51  (site)

Il y a eu deux présences des Hou-Lops en Europe car, curieusement, le groupe avait obtenu un succès de palmarès en... Belgique! Avec une chanson en anglais : Mother-In-Law. Le groupe avait joué au légendaire Golf Drouot.

 
 
 
posté le 19-01-2017 à 14:44:43

Le style Tamla-Motown

 

Supremes : You Can't Hurry Love (1966)
Four Tops : I Can't Help Myself (1966)
Martha & The Vandellas : Dancing In The Street (1964)
Temptations : The Way You Do The Things You Do (1964)

 

 

L'idée qu'une maison de disques emprunte une seule direction et s'y conformer n'était pas nouvelle. Columbia était ainsi, au cours des années 1950, ainsi que Capitol. Pour la décennie 1960, deux firmes soul, Stax et Tamla-Motown, allaient dans une seule voie.

À ses débuts (1960) la maison de Détroit n'avait pas trouvé ce qui ferait sa particularité, mais les succès alors obtenus servaient à édifier la machine, qui se mettra en marche en 1964, cela jusqu'en 1967. Comme chez Stax, Motown employait les mêmes musiciens sur tous les disques, d'où l'unité sonore reconnaissable dès les premières secondes d'écoute. Basse et batterie au premier rang, cuivres qui claquent. On entendait très peu de guitare et de claviers, sur leurs disques (contrairement à Stax). Ah, j'oubliais un instrument : les mains. Sans blague. ça tapait sans cesse dans les mains sur ces enregistrements. De plus, la direction de la maison confinait leurs artistes dans une seule approche. Pour les pièces plus musclées : Martha & The Vandellas et les Four Tops. Pour le rafinnement : les Supremes et les Miracles. Pour les roucoulades : Marvin Gaye. Il y avait même un groupe réservé aux Noirs : les Marvelettes.

Motown avait aussi à son emploi des équipes dont la seule fonction était de composer des chansons, particulièrement le trio Holland-Dozier-Holland, ainsi que Smokey Robinson. Il y avait aussi des chorégraphes, puis des tailleurs pour les hommes et des modistes pour les femmes. On parlait alors de "l'usine à succès Tamla-Motown". Cela fonctionnait au poil et il était impossible de vivre une journée sans  entendre à la radio un succès maison.

Cette idée d'une seule direction a cessé progressivement en 1968. La première artiste à ne pas vouloir se conformer aux ordres des patrons fut Mary Wells. Un groupe comme les Isley Brothers, arrivant d'une autre compagnie, a eu beaucoup de mal à entrer dans le moule. Marvin Gaye et l'adolescent Stevie Wonder désiraient chanter leurs propres chansons et réclamaient plus de liberté en studio.

Bien sûr, Tamla-Motown va continuer à obtenir des succès, cela jusqu'au début des années 1980, mais ces disques auraient pu être sur une autre étiquette. Voici quatre exemples de l'âge d'or de l'usine. Notre photo : les Supremes.

Tags: #1960-1969
 


Commentaires

 

1. jakin  le 19-01-2017 à 19:02:43  (site)

Ces 4 pièces me sont plus connues, j'ai dû les entendre pendant toute mon adolescence dans les dancing....

2. anaflore  le 20-01-2017 à 03:58:26  (site)

bien tes explications on comprend mieux le parcours .....

3. MarioMusique  le 20-01-2017 à 05:01:25  (site)

Merci à vous deux.

 
 
 
posté le 18-01-2017 à 00:43:51

Influence Tamla-Motown

 

Toys : A Lover's Concerto (1966)
Len Barry : One Two Three (1965)
Chiffons : Sweet Talkin' Guy (1966)
Gloria Jones : Tainted Love (1965)
 

 

La firme Tamla-Motown a eu tant et tant de succès radiophonique au coeur des années 1960 qu'il devenait un peu normal que d'autres compositeurs et artistes soient tenté d'emprunter les caractéristiques de ces gens de Détroit. Voici quatre cas.

TOYS : Oublions que c'est un emprunt à un air classique : ce 45 tours, aux paroles poétiques, est une belle réussite. L'intro, avec cuivres, aurait pu sortir de l'usine à succès Motown, ainsi que les harmonies vocales, qui font penser aux Marvelettes.

LEN BARRY : Un Blanc avec des arrangements costauds. De nouveau, l'introduction copie le style Motown. Les Four Tops auraient pu chanter cette pièce.

CHIFFONS (Notre photo) : Nous n'y échappons pas : toujours l'intro. Cette chanson n'aurait pas été reniée par les Supremes.

GLORIA JONES : Les chansons précédentes ont été des succès radiophoniques, mais pas celle-ci. Il faudra attendre 1981 et une version abominable par Soft Cell. Gloria Jones faisait partie des Blossoms et elle s'amuse ici à imiter Martha & The Vandellas. Comment diable un disque si riche a-t-il pu être ignoré à son époque ?  

Tags: #1960-1969
 


Commentaires

 

1. jakin  le 18-01-2017 à 16:10:44  (site)

De vieux souvenirs...Mais quelle connaissance sur l'histoire de ces pièces ? Je reste bouche bée !

2. MarioMusique  le 19-01-2017 à 01:00:18  (site)

Ce sont des choses que je sais depuis longtemps, mais on peut toujours en décovrir d'autres, avec la musique, que j'ai toujours considérée comme un élément d'étude historique. D'ailleurs, dans ma thèse de doctorat, qui n'avait aucun lien avec la musique, il y avait deux références à des chansons, ce qui avait étonné mon directeur.

 
 
 
posté le 17-01-2017 à 06:31:08

Un grand 45 tours : Maxine Nightingale

 

 

 

Une chanson par-fai-te pour le format 45 tours. Dépasse à peine trois minutes, avec un refrain accrocheur, souvent répété, et un ensemble facile à retenir, incitant à taper dans les mains ou à siffler après seulement six secondes d'écoute. De plus, ce disque a des racines. La première fois que je l'ai entendu, je croyais que c'était un inédit de Martha & The Vandellas modèle 1965. À tous points de vue, cette chanson imite la formule magique de la firme Tamla-Motown du milieu des années 1960. Réussite de A à Z ! Tentez de résister à ce petit truc !

 

Maxine Nightingale, Right Back Where We Started From (1976)

Tags: #1970-1979
 


Commentaires

 

1. jakin  le 17-01-2017 à 17:09:57  (site)

Je n'ai pas résisté, mais j'ai tapé du pied et non des mains....en sifflotant....

2. MarioMusique  le 17-01-2017 à 22:55:33  (site)

Bravo !

 
 
 
posté le 16-01-2017 à 09:36:11

Mes disques favoris : Charlebois (éponyme, 1972)

 

Fu Man Chu
Fais-toi z'en pas
Conception
 

 

Ce disque sans titre de 1972 est mon favori de Charlebois. Je le considère comme son meilleur, d'autant plus que c'était la dernière fois que le Québécois baroque se manifestait. Par la suite, il y aura de bonnes chansons, mais aussi des pièces convenues et peu créatives. De la créativité, ce disque en débordait. Charlebois pouvait compter sur de très bons musiciens : Christian St-Roch à la batterie, Marcel Beauchamp à la guitare et surtout Bill Gagnon, à la basse, offrant ici un jeu lumineux (Prêtez attention à cette basse).

Le disque ne contenait que cinq chansons, mais elles étaient longues. Le point culminant était Fu Man Chu, une pièce en trois mouvements et une formidable chanson sur le cinéma, avec des paroles très drôles. Après le thème initial, il y a un passage plus rapide où Charlebois nous présente sa spécialité : l'énumération (Avec un petit bout sur le baseball, pour faire plaisir à Mario B) Fu Man Chu se terminait dans l'espace, avec une structure musicale complexe, nous rappelant que nous étions au coeur de la popularité du rock progressif. Chapeau mille fois !

Tags: #1970-1979
 


Commentaires

 

1. Miou14  le 16-01-2017 à 08:53:24  (site)

Bonjour Mario, Charlebois je me souviens, j'aimais bien surtout "Fais-toi z"en pas". Bonne journée, amitiés.

2. anaflore  le 16-01-2017 à 09:04:48  (site)

un bon choix un bon chanteur

3. MarioBergeron  le 16-01-2017 à 09:09:52  (site)

Robert vous remercie !

4. jakin  le 16-01-2017 à 18:26:07  (site)

J'aime bien Charlebois... la 3ième pièce qui est chez nous la plus connue me rappel de bons souvenirs....

5. MarioMusique  le 17-01-2017 à 05:02:19  (site)

Conception a été l'extrait 45 tours, un franc succès radiophonique au Québec.
Merci.

6. tetedelinotte32  le 20-01-2017 à 15:11:37  (site)

j'aime beaucoup Charlebois, dommage que les radios oublient ce chanteur Québécois.

 
 
 
 

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