Du 78 tours au disque compact

Plus de 100 années de musique

posté le 04-11-2016 à 21:18:26

Ah les fraises et les framboises

 

 

 

À l'origine, il y avait le violoneux Isidore Soucy, émergeant sur la scène folklorique québécoise au cours des années 1920. Sa famille grandissant, l'homme décide de se produire avec ses enfants, son épouse, des membres de sa parenté. La famille Soucy sera active bien après le décès d'Isidore, produisant des microsillons à bas prix avec des airs de folklore, des chansons de fêtes. Cependant, au début de cette aventure, la famille Soucy régnait sur les palmarès radiophoniques, surtout avec la chanson que je vous présente, considérée comme le plus grand succès sur disque au cours des années 1940 québécoises.

 

 

La chanson est considérée comme un folklore québécois, alors qu'en réalité, il s'agissait d'une version remaniée d'un air coquin venant de France, interprété par Georges Matis, avec un couplet davantage olé-olé : Ah les fraises et les framboises, les vins que nous avons bus, et les belles villageoises, nous ne les verrons plus. Vous noterez qu'avec ces nouvelles paroles, la chanson aurait dû être interprétée par une femme, mais comme c'est un homme qui est en cause, on peut se poser des questions sur l'orientation sexuelle du chanteur... L'expression Ah les fraises et les framboises est toujours d'usage au Québec, même chez les gens qui n'ont jamais entendu cette chanson

 

 

La famille Soucy, Ah les fraises et les framboises (1949)

Tags: #1940-1949
 


Commentaires

 

1. jakin  le 07-11-2016 à 17:42:00  (site)

Un morceau du folklore québécois original avec ces codes sociaux ?

2. MarioB  le 07-11-2016 à 18:49:30  (site)

Il y a un peu de cela, même si les paroles sont un peu répétitives. Ce qui impoirtait était le refrain.

 
 
 
posté le 03-11-2016 à 05:15:03

Nouvelle-Orléans : When The Saints

 

Paramount Jubilee Singers (1923)
Barbecue Bob (1927)
Louis Armstrong (1939)
Chuckwagon Gang (1949)
Dave Bartholomew (1954)
Weavers (1955)
Bill Haley & His Comets (1956)
Preservation Hall Jazz Band (1982)
Robert Lowery (1992)
Solomon Burke (2006)
 

 

 

When The Saints Go Marching In est une chanson identifiée à la Nouvelle-Orléans, mais vous serez étonné d'apprendre qu'elle a été peu enregistrée par des artistes de la ville et qu'elle a pris presque un demi-siècle pour se faire connaître. L'origine est indéterminée : sans doute une chanson religieuse chantée par les esclaves du sud américain. Ce qui est certain : au début du 20e siècle, cette pièce accompagnait les cortèges funèbres passant dans les rues de la Nouvelle-Orléans.

 

 

 

PARAMOUNT JUBILEE SINGERS : Le tout premier enregistrement de la chanson, avec un titre différent, sur l'étiquette. L'aspect religieux prédomine, avec aussi un orgue. En boni, je vous offre la 'véritable sonorité 78 tours'.

 

BARBECUE BOB : Un chanteur de blues, mais le côté religieux subsiste, dans cette interprétation qu'on peut aussi qualifier de folk.

 

LOUIS ARMSTRONG : Cette fois sera la bonne : cette version du grand Louis sera très populaire, si bien que la chanson s'évadera des limites de la Nouvelle-Orléans pour rejoindre un plus vaste public.

 

CHUCKWAGON GANG : Ce groupe était une formation country, ce qui ne paraît pas du tout sur cet enregistrement, flirtant avec le jazz dixieland et avec une chouette partie de piano. Notre seule version instrumentale.

 

DAVE BARTHOLOMEW : De retour à la Nouvelle-Orléans pour une version R & B, avec cuivres.

 

WEAVERS : Ce qui m'étonne est le premier couplet, absent des autres versions. Les artistes folk étant souvent rigoureux dans leurs sources, ne doutons pas que les Weavers étaient inspirés d'un disque que je ne connais pas.

 

BILL HALEY & HIS COMETS : Haley et sa bande rebaptisent la chanson : The Saints Rock & Roll, un prétexte pour Haley pour présenter ses musiciens. Sans doute que cette pièce était la dernière jouée lors de leurs spectacles. Dans l'enfance du rock, nous trouvons aussi des interprétations par Fats Domino, Jerry Lee Lewis, Little Richard, Johnny & The Hurricanes et même les jeunes Beatles, accompagnant le chanteur Tony Sheridan. Par la suite, la chanson sera abandonnée par les rockers.

 

PRESERVATION HALL JAZZ BAND : De retour à la Nouvelle-Orléans avec ces joyeux amateurs, avec une version allongée. Parions qu'en 1933, lors d'une parade dans les rues de la ville, les musiciens devaient jouer ainsi.

 

ROBERT LOWERY : Un chanteur de blues qui semble oublier les couplets. Qu'importe : c'est sympathique.

 

SOLOMON BURKE : Version soul un peu maladroite, mais ne doutons pas de la sincérité de ce grand chanteur. Le public semble transporté !

 

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. jakin  le 04-11-2016 à 16:36:02  (site)

Salut Mario, il n'y avait que toi qui pouvait nous présenter une anthologie de cette chanson culte à travers le temps...Compliments....et bonne fin de semaine....

2. MarioMusique  le 04-11-2016 à 19:09:20  (site)

Oui, merci... C'est certain qu'il y a eu préparation et recherche de plusieurs heures pour cette série sur la Nouvelle-Orléans, mais je commence à avoir de plus en plus l'impression de faire tout ça dans le vide. Il fut un temps où j'avais trois personnes qui venaient, maintenant, il n'y a plus que toi. Je commence à tout remettre ça en question...
Vrai que je ne fais pas de racollage sur les autres sites, mais, tout de même...

 
Pop
 
 
posté le 28-10-2016 à 22:30:03

Nouvelle-Orléans : Les premières années du jazz

 

Original Dixieland Jazz Band : Sensation Rag (1919)
King Oliver : Dipper Mouth Blues (1923)
Clarence Williams : Living High (1925)
Jelly Roll Morton : Dead Man Blues (1926)
Louis Armstrong : Cornet Chop Suey (1926)
Luis Russell : Call Of The Freaks (1929)
Boswell Sisters : Roll Mississippi Roll (1931)
New Orleans Feetwarmers : Shag (1932)
Wingy Manone : Send Me (1934)
Louis Prima : Let's Swing It (1935)
 

 

ORIGINAL DIXIELAND JAZZ BAND
: L'histoire s'est montrée sèvère envers ce groupe, parce que les musiciens étaient des Blancs. Accusation de voler une musique inventée par des Noirs... 'Faudrait nuancer! Ce groupe a enregistré le premier disque de jazz, en 1917, et le fait que le nom de la musique était dans celui du groupe a beaucoup aidé à faire connaître le terme.

 

KING OLIVER : Il jouait cette musique des années avant qu'elle ne soit baptisée, si bien que lorsque Oliver se mit à enregistrer des disques, il était considéré comme le roi du jazz de la Nouvelle-Orléans. Il fut aussi le premier à enregistrer cette musique de façon soutenue. La photo : King Oliver est sur la seconde rangée, voisin du contrebassiste. Première rangée, au centre : le tout jeune Louis Armstrong. La femme ? Lil' Hardin, première musicienne de jazz, du moins sur disque. Elle deviendra madame Armstrong et incitera Louis à voler de ses propres ailes. Louis est donc parti avec tous les musiciens de son ancien patron. Pas très aimable... Mais King Oliver était si populaire qu'il a vite recruté de nouveaux collaborateurs.

 

CLARENCE WILLIAMS : Pianiste, producteur de disques, directeur musical de la compagnie Okeh. La chanteuse est Eva Taylor, épouse du musicien. Un touche à tout des plus intéressants.

 

JELLY ROLL MORTON : Le premier musicien de jazz à aborder cette musique avec une certaine démesure un peu folle. Un personnage désagréable, mais quels disques excitants !

 

LOUIS ARMSTRONG : Besoin de présentation? Soulignons que les premiers disques de Louis étaient instrumentaux et assez semblales à ceux de King Oliver.

 

LUIS RUSSELL : Pianiste et chef d'orchestre, actif de 1925 à 1935, alors qu'il devient collaborateur de Louis. Luis Russell, citoyen de la Nouvelle-Orléans, n'était pas né dans cette ville. Sa fille, Catherine, est une très bonne chanteuse, active depuis les années 1990.

 

BOSWELL SISTERS : Trois soeurs, dont une pianiste. Un apport étincelant à l'élaboration du jazz chanté. Les Boswell étaient très talentueuses et étonnantes. Notez leur spécialité : le changement de rythme. La Nouvelle-Orléans est citée dans la chanson.

 

NEW ORLEANS FEETWARMERS : Groupe informel de la Nouvelle-Orléans, où nous croisons souvent Sidney Bechet, facilement reconnaissable ici, sur cette pièce avec une partie de scat. Une musique très festive.

 

WINGY MANONE : Une carrière se limitant aux années 1930, avec une sonorité typique du jazz de la ville. Le trompettiste Wingy Manone était un manchot.

 

LOUIS PRIMA : Reconnu pour de la soupe type Las Vegas au cours des années 1950, le débutant Prima était un bon porte-parole de la musique de notre ville.

Tags: #1920-1929
 


Commentaires

 

1. jakin  le 02-11-2016 à 17:21:18  (site)

Je reviens volontiers te visiter pour ce moment merveilleux de Jazz New Orléans...Cela me change de mes trois jours en compagnie des Jacquets de France.....

2. MarioBergeron  le 02-11-2016 à 19:34:03  (site)

Joyeux, n'est-ce pas ? Je ne sais pas si tu as écouté. Je te recommanderais New Orleans Feetwarmers, très festif !

 
 
 
posté le 25-10-2016 à 23:05:41

Nouvelle-Orléans : Rhythm & Blues + Rock & Roll

 

Professor Longhair : Baldhead (1950)
Dave Bartholomew : My Ding A Ling (1952)
Smiley Lewis : Big Mamou (1953)
Lloyd Price : Lawdy Miss Clawdy (1952)
Fats Domino : Whole Lotta Loving (1958)
Huey Smith & The Clowns : Don't You Just Know It (1958)
Bobby Charles : See You Later Alligator (1956)
Paul Gayten : You Better Believe It (1956)
Tommy Ridgeley : Jam Up (1954)
Larry Williams : Slow Down (1958)
 

 

PROFESSOR LONGHAIR
: Un pianiste qui sera très influent sur les autres musiciens de la Nouvelle-Orléans. Le professeur avait une étrange voix rugueuse et éclatée, tout comme il ajoutait de la rhumba et autres rythmes étrangers à son R & B. Prêtez une oreille aux percussions inhabituelles de cette chanson.

 

DAVE BARTHOLOMEW : Il fut à la Nouvelle-Orléans ce que sera Allen Toussaint dix années plus tard : musicien, compositeur, producteur de disques. Entre autres : un collaborateur aux succès de Fats Domino. La chanson que je vous offre fera la gloriole de Chuck Berry vingt années plus tard.

 

SMILEY LEWIS : Un guitariste et chanteur productif, sous la houlette de Bartholomew. Une voix très ferme, le Souriant Lewis (Notre photo) sera l'interprète d'origine de chansons popularisées par Domino, Elvis Presley, Dave Edmunds et je devrais vous présenter un de ces disques, mais vous en connaissez beaucoup, des chansons portant le titre de Big Mamou ?

 

LLOYD PRICE : Pianiste avec deux carrières : l'une plus pop en 1958-1959, alors qu'à ses débuts, nous étions en plein R & B. Cette chanson fera la joie d'Elvis Presley.

 

FATS DOMINO : Gros Domino fut, avec Louis Armstrong, le musicien le plus populaire de la Nouvelle-Orléans. Il est passé du R & B costaud au rock & roll naissant, sans oublier des chansons légères et accrocheuses. N'oublions surtout pas que notre homme fut un excellent pianiste.

 

HUEY SMITH & THE CLOWNS : Un pianiste avec un groupe comptant plusieurs chanteurs et une chanteuse. Reconnu surtout pour ce grand succès, avec son refrain rigolo, la musique de Smith était très ancrée dans la tradition de la ville. Au delà de ce succès archi connu, Huey Smith demeure à découvrir, pour le grand public. Un beau talent !

 

BOBBY CHARLES : Il a alterné le blues avec le R & B. Cette chanson sera un succès par Bill Haley & His Comerts.

 

PAUL GAYTEN : Pianiste et chef d'orchestre, l'homme se tournera vers la production, entre autres pour la chanteuse Annie Laurie. La pièce que je vous propose est un R & B avec une gueule de Rock & Roll.

 

TOMMY RIDGELEY : Un autre pianiste et chanteur, mais son plus important succès fut cet instrumental festif, avec exclamations enthousiastes des musiciens participants.

 

LARRY WILLIAMS : Une approche à la Chuck Berry, avec des paroles amusantes pour ses chansons. Gloire instantanée en 1957 et 1958, mais un scandale public brisera sa carrière. Slow Down sera reprise par les Beatles.

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. jakin  le 26-10-2016 à 15:10:31  (site)

Salut Mario, des classiques des années 50 que l'on écoute avec toujours autant d'intérêt...Bonne sélection....

2. MarioMusique  le 26-10-2016 à 15:20:20  (site)

Merci. C'est un genre que j'aimerai toujours, car il y a des débordements.

 
 
 
posté le 23-10-2016 à 00:27:31

Nouvelle-Orléans : Blues

 

Champion Jack Dupree : Can't Kick The Habit (1958)
Guitar Slim : Things That I Used To Do (1953)
T-Bone Walker : Mean Old World (1959)
Little Brother Montgomery : Pleading Blues (1960)
Snooks Eaglin : Brown Skinned Woman (1961)
 

 

 

Le blues n'est pas un style identifié à la Nouvelle-Orléans, mais comme cela existait...

CHAMPION JACK DUPREE : Pianiste de boogie woogie et de blues, Dupree est sans aucun doute l'artiste de blues le plus célèbre de la Nouvelle-Orléans. Il fut actif des années 1940 jusqu'aux 1990. Notre photo.

GUITAR SLIM : Un guitariste spectaculaire. Son instrument était branché dans un amplificateur avec un long cordon, ce qui lui permettait de descendre parmi les spectateurs pour jouer. Un décès prématuré, en 1959, l'a sans doute empêché d'acquérir une grande notoriété dans la sphère blues. Notez les cuivres très Nouvelle-Orléans de la pièce que je vous propose.

T-BONE WALKER : Il fut le premier artiste de blues à se servir d'une guitare électrique. Une autre longue carrière, mais en dents de scie. Walker est le créateur du classique Stormy Monday, que je me réserve pour une autre occasion.

LITTLE BROTHER MONTGOMERY : Un pianiste alternant les pièces vocales avec les instrumentales. Montgomery n'était pas natif de la Nouvelle-Orléans, mais fut pendant longtemps un citoyen du lieu.

SNOOKS EAGLIN : Cet aveugle a été lancé comme le 'Chanteur des rues de la Nouvelle-Orléans'. On en prend et on en laisse...

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. jakin  le 24-10-2016 à 16:34:37  (site)

Le berceau du Blues qui a donné les meilleurs blues-man de tous les temps....un excellent choix, un plaisir pour les oreilles....merci pour le partage....

2. MarioB  le 24-10-2016 à 17:35:04  (site)

Un remerciement tout bleu.

 
 
 
 

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