Surfin' Bird est le succès rock le plus dingo des années 60. Une cavalcade de grognements, avec un passage d'ébats natatoires de l'oiseau absolument fou. Enregistrée en 1963, le 45 tours des Trashmen (Les Éboueurs - notre photo) devient un succès au début de 1964. Même à ce moment, peu de gens savaient que cette pièce était en réalité un emprunt à deux disques du groupe vocal Rivingtons, commercialisés en 1963.
La composition de Surfin' Bird était créditée aux Trashmen sur le 45 tours, ce qui a immédiatement incité les Rivingtons à engager un avocat et à faire parvenir un avis de procès pour plagiat. Ceci n'a pas eu lieu, suite à une entente à l'amiable et sur les copies subséquentes du succès de Trashmen, les gars des Rivingtons seront crédités comme compositeurs. On imagine que le disque des Trashmen a donné un coup de main aux Rivingtons.
La voix grognante entendue n'était pas celle du chanteur officiel des Trashmen, mais celle du batteur. La chanson sera souvent reprise, entre autres par les Ramones et par les Cramps.
L'aspect le plus marginal de la scène surf est la présence de jeunes femmes, surtout parce qu'aucune chanson à succès nous est parvenue et aussi parce qu'il s'agit de cas isolés et sans lendemain, sauf dans le cas des Honeys. Quoi qu'il en soit, ces jeunes filles avaient des idées amusantes et rafraichissantes.
HONEYS : Elles avaient l'appui d'une maison de disques importante : Capitol. En plus de 45 tours, elles ont enregistré un microsillon, pouvaient compter sur Brian Wilson, des Beach Boys, comme producteur et comme compositeur. Mais ça n'a pas fonctionné. Wilson épousera une des Honeys, qui deviendra la maman de deux des femmes du trio Wilson-Phillips. Notre photo.
BEACH GIRLS : Ah, j'adore celle-là! Elles chantent en harmonie comme des fillettes, vantent un garçon avec "des cheveux blonds frisés et de grands yeux bleus" et, bien sûr, vont "sur la plage main dans la main." Le tout traversé d'un solo d'orgue Vox. Du bonbon!
PETTICOATS : Les jupons! Celles-là avaient un petit truc qui vous fera obligatoirement sourire. Cette Sally célébrée fait du surf depuis l'âge de huit ans et ne quitte jamais son bikini, même pour dormir.
SURFETTES : Le garçon adoré ne surfe pas sur les vagues de l'océan, mais sur un trottoir.
DD HOPE : Chanteuse solo, pour une courte pièce sur les charmes d'un surfer de Californie.
1. anaflore le 06-12-2019 à 10:40:20 (site)
c'est pas parce que le succés n'est pas là que c'était mauvais
bon wk
2. jakin le 06-12-2019 à 17:41:38 (site)
Avec se surf de nana qui crient, les vagues du pacifique vont se déchainer....
3. MarioMusique le 06-12-2019 à 19:04:00 (site)
Le succès, dans le monde de la musique, c'est 0.5 % de l'ensemble de la musique.
Les vagues du Pacifique peuvent se déchainer, les Honeys sont prêtes à les affronter avec style, pour montrer aux garçons qu'elles peuvent y arriver. C'est ce que raconte leur chanson.
Les chansons surf étaient légères, amusantes. Les instrumentaux tout le contraire : davantage rock, parfois mystérieuses et agressives. Il y a eu beaucoup plus de disques instrumentaux que de manifestations chantées, mais seulement trois de ces disques furent des succès du palmarès national. Leur inspiration provenait de Duane Eddy, guitariste des 50 qui avait l'habitude de jouer avec les cordes basses de son instrument et d'ajouter de l'écho. Curieusement, Eddy, toujours actif à ce moment, n'a pas voulu se mêler de cette histoire. Les surfs adoraient imiter le bruit d'une vague en descedant quelques notes le long de leur manche d'instrument. Les groupes surf ont fait partie de la vague instrumentale, si populaire à l'ère pré-Beatles.
SURFARIS (Photo): Les premiers étonnés ont dû être ces jeunes gens, car Wipeout était la face B du 45 tours Surfer Joe. Le focus était centré sur la batterie, jetant dans l'ombre que cette pièce formidable présentait de la bonne guitare électrique. On imagine des milliers d'adolescents, désireux de jouer de la batterie, faisant leurs premiers pas au son de Wipeout, d'autant plus que la pièce fut reprise souvent par d'autres groupes sans voix. No 2 au palmarès Billboard, ce qui en fait la pièce instrumentale la plus populaire, et le second plus grand succès surf, après le Surf City de Jan & Dean.
CHANTAY'S : Formation adolescente qui présente quelque chose de rare : du piano électrique sur leur pièce atmosphérique. No 4 au Billboard.
DICK DALE : Quelle intro! Est-ce là le troisième succès ? Pas du tout ! Misirlou fut populaire en Californie et nulle part ailleurs, mais doit sa renommée à son utilisation comme musique du film Pulp Fiction, au début de la décennie 90. Jouait fort, ce Dick, mais hélas! Il chantait. Très, très mal.
CHALLENGERS : Ceux-là furent présents du début à la fin, avec plusieurs microsillons qui n'ont jamais dépassé les frontières californiennes. Utilisaient parfois un orgue Vox et un saxophone.
PYRAMIDS : Le voilà, le troisième succès : No 18. Très oublié. On se souvient de ce groupe à cause de son image : les musiciens avaient tous le crâne rasé.
1. jakin le 05-12-2019 à 10:43:38 (site)
J'ai oublié ce qu'était le surf instrumental...C'est tout de même distrayant....
2. MarioMusique le 05-12-2019 à 17:47:33 (site)
Un certain son de guitare, puis cette descente sur le manche, comme on entend au début de Pipeline.
Il n'y a jamais eu de 'musique surf'. Il s'agissait d'une mode, mais qui était rafraichissante et présentait une version modernisée (si je puis dire) du rock des années 50, avec des propos adolescents et amusants dans les chansons vocales, puis du dynamisme dans les instrumentaux. Il y avait eu des signes avant coureurs en 1960 et 61, puis la grande popularité en 1962 et surtout en 1963, avant le déclin en 1964.
L'on pense aussitôt à la Californie. En fait, ce mouvement a été énorme dans cet État, et beaucoup plus qu'on ne pourrait le croire. Nationalement, il y a eu relativement peu de succès radiophoniques. Une dizaine, pas plus.
Pour la mode, allons-y avec le langage propre aux surfers, des chansons sur les bagnoles, et même des films (Mettez la main sur Beach Party afin de rigoler).
BEACH BOYS : L'on pense à eux en premier lieu, alors qu'en réalité la phase surf du groupe n'aura duré que deux années, Brian Wilson prenant ses distances dès 1964. Quoi qu'il en soit, en 62-63, les BB étaient représentatifs de l'univers surf, le tout dans une veine à la Chuck Berry. Notre photo.
JAN & DEAN : La seule chanson du mouvement à atteindre le No 1 du Billboard. Bref, c'est le plus important succès du style. Dans cette ville du surf, bien sûr, il y a 'deux filles pour chaque garçon.' La chanson avait été proposée aux Beach Boys, qui l'avaient refusée.
SURFARIS : Bonne chanson amusante à propos d'un roi du surf, gagnant du trophée annuel de la convention du surf, mais qui attrappe un rhume quand appelé par l'armée qui coupe ses longs cheveux blonds. Ce disque sera célèbre à cause de sa face B. Attendez le prochain article.
RIP CHORDS : Chanson de bagnole. Un des membres de ce duo deviendra un Beach Boy.
TRADE WINDS : Le dernier succès de la vague (oups...) et un peu anachronique pour 1965. Popularité à cause de l'humour à propos d'un surfer qui doit suivre ses parents à New York et le pauvre gars s'ennuie parce qu'il est le seul surfer de la grande ville et qu'en hiver, sa planche à surf est pleine de neige.
1. jakin le 04-12-2019 à 19:32:13 (site)
Aujourd'hui les Surfer surfent sur les vagues du Pacifique....
2. MarioMusique le 05-12-2019 à 17:46:22 (site)
Ah oui, c'était le Pacifique.
EVERLY BROTHERS : Don et Phil signent un contrat lucratif pour entreprendre les années 60. Warner Brothers étaient les nouveaux patrons, mais cette maison, du moins sur disque, n'était pas encore la méga compagnie que nous connaîtrons plus tard. Un des premiers efforts : une reprise d'un titre de Little Richard, avec ce disque très bien produit.
GARY US BONDS : Pour l'ambiance festive et débridée, il n'y avait rien de mieux que ce chanteur, qui aura une grande influence sur Bruce Springsteen.
HANK BALLARD & THE MIDNIGHTERS : Formation reine des palmarès R & B des années 50 et qui rejoint un plus vaste public avec la nouvelle décennie, entre autres avec ce formidable rock très accrocheur.
CHUBBY CHECKER : Le disque suivant le Twist, indice que cette future danse n'avait pas encore pris son envol. Une reprise d'une pièce des années 40.
FREDDY CANNON : La structure est rock, mais des cuivres remplacent les guitares électriques, pour cette version très énergique d'une chanson parue une première fois au début des années 20.
1. jakin le 02-12-2019 à 17:57:09 (site)
Des standards qui on fait bouger tous les jeunes des années 60 et un satisfécit pour l'incontournable Lucille....
2. MarioMusique le 03-12-2019 à 01:01:03 (site)
Il y avait de moins en moins de succès rock à la radio au début des années 60.
Commentaires
1. jakin le 09-12-2019 à 18:25:41 (site)
Des oiseaux qui surfent et qui grognent...la musique est vraiment magique....
2. MarioMusique le 09-12-2019 à 23:38:11 (site)
J'ai toujours adoré cette chanson, parce que c'était profondément différent.