La sonorité dite "Big Band" tire son origine des orchestres de danse des années 1920, auxquels s'ajoutent des éléments de jazz pendant la décennie 1930, pour revenir à la simple musique de danse au cours des 1940. L'orchestre du saxophoniste et clarinettiste Woody Herman avait une approche différente, alors que le jazz était demeuré présent, même quand il y avait des pièces axées sur la danse. On y croisait des solos de piano, de saxophone, de trompette, beaucoup plus jazz que dans les autres orchestres.
L'apport le plus intéressant de Woody Herman est ce groupe du nom de Second Herd, actif de 1947 à 1949, avec un sonorité "Big Band" croisant le fer avec le Be-Bop. Four Brothers est la pièce la plus célèbre de cet orchestre. Les quatre frères du titre sont les saxophonistes Herbie Stewart, Zoot Sims, Al Cohn, Stan Getz, ces trois derniers deviendront des artistes solos importants au cours des années 1950. Woody Herman est décédé en 1987.
Woody Herman, Four Brothers (1947)
Le folklore québécois a connu son âge d'or au cours de la décennie 1930. Deux disques sur trois étaient de ce style. Je devine que les compagnies de disques ne lançaient pas ces 78 tours à l'aveuglette et qu'il y avait une réponse favorable du public. Pourquoi ?
Le folklore local, dans la première moitié des années 1920, était une affaire d'ethnologues comme Charles Marchand et Conrad Gauthier, désireux de conserver les traditions et de les diffuser. Le hic est que, sur disque, ces deux hommes paraissaient quelque peu arides. Soulevons notre chapeau face à Gauthier, homme de spectacle, dont les initiatives ont permis au folklore de se faire entendre. Il est le découvreur de talents comme ceux d'Isidore Soucy, Ovila Légaré, Eugene Daignault et surtout La Bolduc. Ces quatre artistes sont responsables de la vague folklorique des années 1930.
Voici ce que j'entends par folklore : des danses (gigues, petites valses, etc) d'origines canadiennes et irlandaises. Ajoutons des compositions inspirées des deux styles. Il y avait des chansons, puis des pièces instrumentales, celles que je vous présente dans cet article. Les instruments les plus utilisés étaient le violon, l'accordéon, l'harmonica. Le piano et les percussions étaient avant tout des instruments d'accompagnement.
Un fait est évident en écoutant ces pièces : ces hommes étaient des bons musiciens. Plus tard, il y aura un aspect brouillon et amateur, qu'on croisait très peu sur les disques des années 1930. À vous de juger ! La photo : Tommy Duschesne.
1. jakin le 10-08-2015 à 15:26:34 (site)
De belles pièces de musique traditionnelle, Merci pour les oreilles de l'ancien ethnologue....
2. MarioMusique le 10-08-2015 à 15:52:34 (site)
J'ai trouvé ceci sur le site de la Bibliothèque nationale du Canada. Il y en a des centaines...
Merci.
Avant Bananarama, les Pointer Sisters, les Supremes, les Shangri-Las, les Chordettes et même avant les Andrews, il y eut les Brox Sisters. Pour être honnête, elles ne furent pas les premières à se manifester sur disque, mais elles ont été les premières à devenir très populaires et à enregistrer de façon soutenue.
La route des soeurs Brock (rebaptisées Brox) est typique du début du 20e siècle, avec des débuts au vaudeville, avant d'atteindre Broadway, puis les disques, la radio, le cinéma. Dans ce dernier domaine, comme elles étaient jolies, elles apparaissent dans les premiers courts films sonores de la Warner Brothers. Dans l'un de ces films, elles chantent Singin' In The Rain en compagnie de Cliff Edwards. Les Brox proposaient des chansons joyeuses, souvent sur les aventures des jeunes filles à la mode flapper des années 1920. Elles ont cessé leurs activités au cours de la décennie suivante, au profit de la vie familiale. L'une des soeurs, Bobbe, est décédée à quelques mois de devenir centenaire.
Brox Sisters, Red Hot Mama (1925)
Cette petite mélodie de fanfare est célèbre parce qu'elle était le thème de l'émission de télé britannique Monty Python's Flying Circus. Pour des générations précédentes, elle l'était aussi, mais pour d'autres raisons. De la troupe des Monty, Terry Gilliam est celui qui a suggéré la pièce, trouvée sur un disque. Ses compagnons ne se sont pas opposés, d'autant plus que l'homme était le responsable de l'animation du générique. En dernier lieu, une bonne raison pour nos rigolos de choisir ceci : la pièce était si ancienne qu'elle était libre de droits. Donc, rien à payer !
Liberty Bell était une composition de John Philip Sousa, le plus célèbre compositeur de musique de fanfare de tous les temps. Même à la fin du 19e siècle, Liberty Bell était au répertoire de milliers de fanfares de villes ou de villages, partout dans le monde. Je possède deux enregistrements, tirés de cylindres. Derrière les bruits parasites de l'usure, on reconnaît facilement la ritournelle. Au fait, pourquoi la version de Sousa est plus "récente" que celle de l'autre fanfare ? Tout simplement parce que le compositeur ne croyait pas que les disques et cylindres avaient un avenir. D'ailleurs, il n'a jamais mis les pieds dans un studio, mais permettait à sa fanfare de le faire.
1. jakin le 06-08-2015 à 16:25:21 (site)
Ceux sont des enregistrements exceptionnels et rares, surtout celui de 1895....
2. MarioBergeron le 06-08-2015 à 19:52:13 (site)
En fait, si quelqu'un a le cyclindre ou le disque, on peut retrouver ces chansons et pièces très anciennes facilement sur Internet et comme elles sont libres de droit, on peut les télécharger. Il y en a beaucoup, entre autres, sur les sites de bibliothèques nationales.
Al Jolson, dans la mémoire collective, est un chanteur associé aux années 1920, à cause de sa participation au premier film dit parlant, The Jazz Singer, en 1926. En réalité, Jolson avait été engagé à cause de sa grande réputation d'artiste de scène et sur disque. Les gens de centres éloignées avaient certes déjà entendu chanter Jolson ou lu un article de revue ou de journal à son sujet, mais le voir bouger et parler à l'écran, c'était gage d'attirer d'immenses foules.
La réputation de Jolson datait des années 1910. L'excès était sa spécialité. Sur les pièces enlevées, Jolson y mettait toute la gomme ! Sur les lentes, le ton était mélodramatique, comme dans le cas de la chanson que je vous offre. Tout ceci apparaît de nos jours très vieillot, mais quelle importance ? Al Jolson est décédé en 1950.
Al Jolson, Rock-A-Bye Your Baby With A Dixie Melody (1918)
Commentaires
1. elena13 le 12-08-2015 à 08:16:51 (site)
Bravo pour la photo du jour !!!
2. MarioBergeron le 12-08-2015 à 14:50:51 (site)
Ah oui ?
3. NYXIE le 15-11-2016 à 09:08:01 (site)
Merci pour tes conseils ! je vais suivre tes propositions, ensuite je te dirai dans quel état je me trouve !.. peut-être un bon remède le folklore québécois, je vais voir..
Bonne journée.
4. MarioBergeron le 15-11-2016 à 23:00:15 (site)
Bonne chance !