Un pionnier de la musique de cow-boy, mais aussi un des premiers Blancs à être influencé par le blues et on peut aussi considérer Jimmie Rodgers comme un chanteur folk, à cause des sujets de ses chansons (les gens) et aussi l'accompagnement minimal à la guitare acoustique sur plusieurs de ses disques. Les photos nous montrent souvent l'homme vêtu comme un employé de chemin de fer. Pas sans raison : Rodgers a tenu de tels emplois et a laissé tomber à cause de sa santé fragile, ce qui l'a incité à chanter. Dans son répertoire : beaucoup de chansons sur les trains. Jimmie Rodgers est décédé de la tuberculose, en 1933.
Un classique du Duke, mais aussi davantage. L'Ellington de la période 1928-1935 était particulièrement créatif, prenait des risques, écrivait des arrangements très étonnants, parfois déroutants. C'est le cas de cette chanson. Oh, tout ça paraît simple, mais il s'agit d'écouter comme il faut pour se rendre compte que cette pièce présente des arrangements de cuivres complexes, inhabituels. La chanteuse Ivie Anderson (Non créditée sur l'étiquette) ajoute des étincelles, ne serais-ce que par son Wa Da Doo, au tout début.
Un artiste de blues extrêmement important ! Avant Clarence "Blind Lemon" Jefferson, le blues était un dérivé lent du jazz, chanté par des femmes. On y entendait donc des cuivres. Notre invité est le premier à aborder cette musique avec une guitare acoustique, ajoutant l'idée de malchance dans les textes de chansons. Ce sont deux caractéristiques toujours présentes de nos jours. Jefferson enregistre beaucoup, ce qui est une indication que ses disques se vendaient bien auprès de la communauté noire. Ce style acoustique sera de mise pour tous les chanteurs des années 1920 suivant ses traces. De plus, sa vie est remplie de mystères contradictoires : on le décrit comme un homme aimable ou, au contraire, insupportable. Son décès, en décembre 1929, demeure aussi mystérieux, la théorie la plus connue étant celle que cet aveugle s'était perdu dans une tempête de neige et qu'il aurait eu un arrêt cardiaque.
Écouter un disque de 1923 puis un autre de 1926 présente une évolution gigantesque du point de vue technique. De l'ère des cylindres jusqu'en 1924, les disques étaient enregistrés acoustiquement. Les orchestres et artistes vocaux devaient s'exprimer face à un cornet. Ce n'était pas qu'une mince affaire, surtout dans le cas de certains instruments moins puissants qu'un saxophone ou une trompette. Les chanteurs, pour leur part, devaient projeter leur voix vers le cornet.
Ada Jones est l'une de mes chanteuses favorites de tous les temps. Hein ? Qui ? Alors, j'explique : Ada Jones fut la première vedette féminine de l'histoire du disque. Hein ? Tu aimes ça, ces enregistrements plus que centenaires ? Cent fois, car notre Ada avait une présence unique et qu'elle chantait des pièces débordantes de charme, véritables photographies sociales de son époque. Plus que souvent, c'est mignon, toujours amusant. Ada Jones abordait le romantisme, mais elle n'a jamais interprété une chanson lente. Elle a énormément enregistré entre 1905 et 1918, en solo, en compagnie d'hommes et même avec des enfants. Elle est décédée en 1922.
La petite enfance du monde du disque, dans tous les pays, présentait en majorité des chansons joyeuses. La France avait deux avantages : les chansons étaient très bien écrites et, souvent, il y avait un aspect grivois qu'on ne croisait pas dans la production des autres peuples. Rigolo, écrit adroitement et grivois : c'est le cas de la chanson que je vous présente. Il suffit d'écouter attentivement les paroles pour arriver vers une finale plutôt très drôle.
Un des auteurs américains les plus productif de tous les temps. Il fallait un premier succès ? Le voici ! Comme toutes les chansons de cette époque, la popularité passait par la scène, puis les ventes de feuilles de partitions de musique et, en dernier lieu, par le disque. Cette chanson d'Irving Berlin fut très populaire à l'ère du 78 tours, mais est peut-être oubliée de nos jours, alors que d'autres pièces de sa plume sont encore enregistrées.
Ce qui est bien, avec Woody Guthrie, c'est sa vie d'errances au cours des années de la Grande dépression. Ce fauché se baladait sur les routes avec sa guitare, partageant les misères des victimes de la crise, prenant la défense des petits contre les soi-disant grands. Ses chansons prenaient aussi cette couleur et on peut les considérer comme un livre sonore de cette période difficile. Il existe une autobiographie des plus intéressante : Bound For Glory (En route pour la gloire).
Ella Mae Morse a été une exception chez les chanteuses de sa génération. La majorité étaient stéréotypées, alors que cette jeune femme a chanté du jazz, du blues, de la country, du rhythm & blues et même du rock & roll, mais son apport le plus célèbre se situe dans le domaine du boogie woogie, avec son association avec le pianiste Freddie Slack. Les deux ont aussi enregistré Cow Cow Boogie, le tout premier succès de la firme Capitol. Chose intéressante, les disques de ces deux Blancs ont été davantage populaires via les stations de radio de Noirs.
Deux géants du saxophone jazz, actifs depuis longtemps. À ce moment-là, les deux hommes étaient jugés sévèrement par les plus jeunes musiciens. Peut-être justifié dans le cas de Coleman Hawkins, qui enregistrait des disques plutôt faibles. Mais pas tous, cependant ! Ben Webster était sans doute trop près de la tradition pour plaire à tous. Quoi qu'il en soit, près de soixante années plus tard, cette rencontre nous offre ce que nous désirons entendre de la part de deux saxos jazz : la qualité.
Après la Seconde Guerre mondiale et au début des années 1950, le débutant Charles Aznavour faisait équipe avec le pianiste Pierre Roche. Les compères sont venus très souvent au Québec, pour se produire dans les boîtes de Montréal et de la ville de Québec. Se faisant de bons amis, le tandem distribuait leurs compositions à des artistes québécois, particulièrement à l'animateur Jacques Normand. Je ne connais pas toutes ces chansons, mais celle qui je vous offre est profondément charmante.
Il y a eu deux phases dans l'histoire des enregistrements des disques de groupes d'harmonies vocales. L'on pense en premier lieu aux onomatopées, comme dans la pièce de l'article suivant, et associées à l'univers du rock & roll naissant. Mais avant 1954, ces hommes cherchaient surtout les harmonies soutenues, pour créer un climat. Ceci était un héritage de groupes comme les Ink Spots, les Mills Brothers et surtout les Orioles. Ils ne produisaient pas des Dip Dip Boom Ba Doo, mais des Houuuu houuuu... C'est ce que j'appelle l'effet gazouillis.