Apparait sur le Pebbles volume 11 et une pièce très unique, puisque rien ne lui ressemble dans la sphère des perdants. Ce disque peut paraître incongru en premier lieu, car on y trouve deux chanteurs qui chantent en harmonie, avec des voix claires. On dirait les Everly Brothers sous acide. Ajoutons un second élément particulier : une guitare tout autant claire, enrobée d'écho, et qui devient névrosée lors du solo. L'ensemble à haute vitesse. Légèrement bizarre et un peu à contre-courant, si on ferme les yeux sur le bassiste très 1966. Ce groupe était de la Floride et ceci est le seul disque, en face B.
Une fantastique pièce rock, avec un climat de tension et des guitares tranchantes qui gueulent. Initialement, le groupe portait le nom de Weeds (Les Graines) avant que la compagnie de disques leur impose le nom "L'usine de suçons", qui ne leur va pas comme un gant... La formation enregistrera un microsillon, mais cessera ses activités en 1969.
De façon générale, au cours des années 60 et aussi des antérieures, les femmes ne servaient qu'à chanter. On croisait des musiciennes dans le jazz et le country, mais elles étaient minoritaires. Le ras-de-marée Beatles et ce qui allait en suivre change légèrement la situation, alors que des guitaristes apparaissent, mais toujours discrètement.
DRIVING STUPID : Reality Of Air Fried Brosk (1966)
La discographie complète de ces étudiants de San Francisco, un 45 tours, faisait partie du volume 3 des Pebbles et avait attiré l'attention. Comme ceci n'était pas alors si ancien, les maniaques avaient retrouvé un de ces joyeux drilles (illustrés ci-haut) pour nous apprendre la vérité : ceci était un gag, une initiative volontairement primitive.
Le seul disque de cette formation de Toronto et une histoire typique de l'univers des perdants. À l'origine, un 45 qui ne s'est pas vendu, ignoré, rapidement mis à la corbeille du dépotoir du disque. Cependant, la chanson sera présente sur un grand nombre de 'compilations garage" et le public preneur du style en fera son favori. N'avez qu'à passer sur Tutube pour voir les commentaires.
On rencontre souvent chez ces ensembles des approches inédites, qu'on ne croisait pas chez les formations rock établies et célèbres. C'est le cas de ce groupe de Chicago, avec ce titre qu'on croise sur toutes les compilations 'garage'. La structure est particulière, concentrée sur des accords supersoniques d'un guitariste névrosé. De plus, le chanteur semble très morveux. J'ai toujours pensé que cette chanson préfigurait les futurs groupes de prog-rock. Nerveux, nerveux, nerveux ! Ne ratez pas le solo central. Ce sera le seul disque de ces Banshees.
La première fois que j'ai entendu cette chanson, j'avais bondi, n'ayant jamais de ma vie entendu un rock aussi touffu et excitant. Why figure dans ma liste des 10 meilleures chansons rock de tous les temps. Musique pleine de guitares tranchantes, un dérivé robuste de Louie Louie, mais c'est le chanteur qu'on remarque avant tout.
Le country est le style un peu négligé ici, tout simplement parce que j'ai peu de disques du genre. Je ne suis pas un admirateur de cette musique, mais je peux apprécier quelques gens qui varient leur sauce et ne s'en tiennent pas aux règles et clichés. C'est le cas de la chanteuse Suzy Bogguss, plus près du folk que du pur western, sans oublier qu'elle s'adonne parfois aux reprises jazz et rock. Ce disque représente tout à fait son approche. Le vétéran guitariste Chet Atkins collabore, mais on le sent discret.
Première chanson d'un premier disque : Térez Montcalm
TÉREZ MONTCALM : Douce lumière (1994)
La première chanson d'un disque est la plus importante, car elle donne souvent le ton à l'enregistrement entier. Par contre, la première chanson d'un premier disque donne parfois le ton à une carrière, du moins aux années suivantes.