Stan Getz fut le saxo de jazz le plus prolifique de sa génération. Type de trois ou quatre microsillons par année, sans compter ses collaborations avec d'autres musiciens. Comme parfois il y en avait trop, certains disques laissaient à désirer. Bien qu'il fut actif jusqu'au moment de son décès (1991), je n'ai pas beaucoup d'estime pour ce qu'il proposera à partir de sa phase bossa-nova (1963). Par contre, pour la décennie 1950, il y a plein de bonnes choses à manger. Le disque illustré est une compilation de ses premiers enregistrements (1950 et 1951).
La notoriété du clarinettiste Benny Goodman faisait en sorte qu'on lui laissait de temps à autres de la liberté, à condition qu'il enregistre des succès avec son big band. L'initiative fut de jouer en trio. Les enregistrements les plus célèbres sont ceux de la période 1938-1941, avec Gene Krupa (Batterie) Fletcher Henderson (Piano), Lionel Hampton (vibraphone) et Charlie Christian (Guitare électrique) Benny pigeait parmi ces musiciens pour former ses trios. Beaucoup moins connus sont les trios de 1954 et de 1947, sans doute parce que ses accompagnateurs n'auront pas connu la gloriole de ceux que je viens de nommer. Quoi qu'il en soit, la formule était intéressante et davantage jazz que son répertoire avec le grand orchestre.
Ce qui est bien, avec l'enfance du jazz, est qu'on y croise des premiers partout. Alors, voici Johnny Dodds, premier clarinettiste de l'histoire du jazz. Le musicien est associé de près à la Nouvelle-Orléans des années 1920. Il a joué avec King Oliver, Jelly Roll Morton et Louis Armstrong, ce qui est excellent à écrire sur un Curriculum Vitae. Ajoutons divers autres artistes de jazz, de blues, des chanteuses et même un groupe de jug. En réalité, si vous croisez un disque de la Nouvelle-Orléans de ce temps avec de la clarinette : c'est lui ! Il y a relativement peu de 78 tours sous son nom. L'homme semble disparaître avec les années 1930, bien qu'il devait alors jouer sur scène. Une tentative de retour sur disque apparaît à la fin des 1930, au moment où Johnny Dodds allait nous quitter, en 1940, âgé de 47 ans.
La très belle feuille de partitions musicales illustrée présente la comédienne Pearl White, aujourd'hui oubliée, mais qui fut très populaire au cours des années 1910. Sa spécialité a aussi été oubliée, bien que ce type de production ait survécu jusqu'au cours des années 1940 : le film à épisodes. Il s'agissait de courts métrages d'aventures, qui n'avaient pas de fin, mais des suites incessantes. Le film avaient l'habitude d'arrêter alors que le personnage vedette était en mauvaise posture. Par exemple, Pearl White est assise sur un banc de parc quand apparaît à l'écran un pistolet pointé vers elle. Alors, un intertitre disait : "Que va-t-il lui arriver?" Pour savoir la réponse, il fallait revenir dans sept jours pour le film suivant.
Harry Tally : Let's Go In To A Picture Show (1909)
Voici la plus ancienne chanson que je possède à propos du cinéma. Il y en a peut-être eu avant, cependant... N'oublions pas que le ciné est né en même temps que les enregistrements sonores.
Clarice Vance, près de la quarantaine, était une grande vedette du circuit de vaudeville américain, mais aussi une comédienne différente. Native du Sud, elle empruntait l'argot des Noirs et la façon de parler des femmes d'ébène. Ceci faisait en sorte qu'une partie du public la considérait vulgaire. Lors d'une tournée en Angleterre avec une troupe, les Britanniques avaient du mal à comprendre ce qu'elle racontait.
La petite enfance du monde du disque est remplie de découvertes étonnantes. La pièce que je vous présente date de 1901, au moment où le disque 78 tours (à une seule face!) n'avait pas deux années d'existence. Si les compagnies imprimaient beaucoup de disques et enregistraient déjà énormément, les ventes étaient faibles, pour la simple raison qu'un 'gramophone' n'était pas à la portée des bourses modestes. Ce sont les riches, les bourgeois, qui achetaient des disques. Est-ce que la musique proposée corresponsait à la culture de leur classe sociale? En général : non.
Comment peut-on parler d'une carrière discrète, quand elle touche six décennies? Tout simplement parce que Frank Wess n'a jamais été considéré comme une vedette du jazz. Simplement un bon musicien, toujours disponible comme musicien de studio pour d'autres, en plus de ses propres disques et de sa longue carrière sur scène dans l'orchestre de Count Basie. Wess était un saxophoniste et un flûtiste. Il a d'ailleurs aidé ce dernier instrument à s'intégrer dans l'univers du jazz. L'homme est décédé en 2013, âgé de 91 ans.
Frank Wess, Struttin' Down Broadway, 1959, Opus de Blues