Une fantastique pièce rock, avec un climat de tension et des guitares tranchantes qui gueulent. Initialement, le groupe portait le nom de Weeds (Les Graines) avant que la compagnie de disques leur impose le nom "L'usine de suçons", qui ne leur va pas comme un gant... La formation enregistrera un microsillon, mais cessera ses activités en 1969.
De façon générale, au cours des années 60 et aussi des antérieures, les femmes ne servaient qu'à chanter. On croisait des musiciennes dans le jazz et le country, mais elles étaient minoritaires. Le ras-de-marée Beatles et ce qui allait en suivre change légèrement la situation, alors que des guitaristes apparaissent, mais toujours discrètement.
J'ai un disque de compilation, chez moi, et les demoiselles présentes jouent certes de la guitare, de la basse, de la batterie, des claviers, mais cela dans une veine pop. Vraiment peu de rock. En fait, dans le mouvement "On branche la fuzz sur la guitare et on appuie le rythme", je n'ai trouvé que ces Luv'd Ones, dont la carrière se limite à quelques 45 tours, entre 1966 et 1969, sans avoir attiré l'attention.
Ce quatuor était mené par la blonde, au centre : Charlotte Vinnerger, guitariste, chanteuse et l'auteure des chansons. Comme dans le cas des garçons présents : coups d'épée dans l'eau. Perdantes, en somme. Les femmes allaient davantage prendre le devant de la scène avec la décennie 1970 et pas seulement comme chanteuses.
La discographie complète de ces étudiants de San Francisco, un 45 tours, faisait partie du volume 3 des Pebbles et avait attiré l'attention. Comme ceci n'était pas alors si ancien, les maniaques avaient retrouvé un de ces joyeux drilles (illustrés ci-haut) pour nous apprendre la vérité : ceci était un gag, une initiative volontairement primitive.
D'ailleurs, en écoutant leur autre chanson (à propos d'une histoire d'horreur concernant des asperges), on constate que ces jeunes gens avaient des moyens. Il me semble alors évident que la chanson que je vous présente était une farce.
Elle empruntait l'accord de guitare du Oh Yeah, des Shadows of Knight, qui sera aussi utilisé sur le Jean Genie de David Bowie. Autre histoire d'horreur que j'ai du mal à comprendre, sauf dans le cas d'oeufs d'araignées. Cependant, à mes yeux, ceci fonctionne et cet accord de guitare sans cesse répété me ravit.
Le narrateur est vraiment unique ! En premier lieu, il nous assure que "Je vis dans une autre dimension, je laisse tous les autres derrière moi, car je vis cinq années au-delà du moment présent." Son but est de plaire è une fille, à qui il conseille "Prends place dans mon esprit." Bien sûr, la société ne peut le manipuler et lui dire ce qui est bien ou mauvais. Eh oui, voilà ce que c'est, vivre dans une autre dimension !
Le tout avec des passages musicaux très psy, et une voix de chanteur très certaine d'elle-même. Bien sûr, ce sera le seul disque de ce groupe, qui pouvait compter sur une véritable compagnie de disques, contrairement à d'autres.
Disque qui mérite plusieurs grands prix. 1)- Le nom de groupe le plus bizarre que l'on puisse imaginer. 2)- Le titre de chanson le plus inédit sur la scène rock de 1966. 3)- L'humour. 4)-La guitare fuzz à 200 à l'heure.
Ce n'est pas un disque psychédélique. Par contre, le sujet l'est. Un gars décide de consommer une dose d'acide pour prendre son pied. Erreur! Mauvais trip et il regrette, désire retrouver le monde de la réalité, mais n'y arrive pas. Parmi les effets, notons surtout "Les choses que je vois sont bruyantes." Hmmm... Enfin, c'est facile d'entendre que le LSD procure chez le type des effets monstrueux.
On n'en fait plus, des comme ça. D'ailleurs, même en 1966, on n'en faisait pas. Have a good trip !
3. Maritxan le 25-10-2020 à 15:38:29 (site)
J'aime bien ! Ça rentre davantage dans mes goûts musicaux. Rien que le nom du groupe laisse pressentir une particularité...
4. Maritxan le 25-10-2020 à 15:40:40 (site)
Ça fait 3 fois que je recommence mon commentaire, il n'apparaît pas en ligne, j'abandonne.
5. MarioMusique le 25-10-2020 à 16:51:45 (site)
Il y a de l'humour dans tous les coins et j'ai tant et tant appréciié "Les chses que je vois sont bruyantes."
Merci.
Commentaires