Du 78 tours au disque compact

Plus de 100 années de musique

posté le 01-08-2017 à 19:17:11

La Bolduc

 

Ça va venir, découragez-vous pas (1930)
Le petit bonhomme avec un nez pointu (1931)
J'ai un bouton sur le bout de la langue (1932)
La Pitoune (1930)
 

 

Sur les étiquettes de disques, elle était présentée comme "Madame Édouard Bolduc" ; dans la presse, on écrivait "Madame Bolduc", mais pour le peuple, elle était "La Bolduc". Son véritable nom était Mary Travers, née d'un père irlandais et d'une mère québécoise, de la région de la Gaspésie. Adolescente, elle se rend à Montréal pour travailler comme domestique, puis épouse Édouard Bolduc. Pour aider financièrement sa famille, elle se fait engager comme harmoniciste et violoniste pour les Les soirées du bon vieux temps, qui connaissent beaucoup de succès à la salle du Monument national. Peu à peu, elle écrit ses propres chansons et les interprète sur scène. La popularité est vite remarquée par la compagnie de disques Starr. Si les premiers enregistrements, de 1929, sont discrets, la tornade Bolduc va se mettre en marche en 1930, aidée par des émissions d'une station de radio.

La Bolduc chantait pour le petit peuple et ces gens se sont vite identifiés aux propos de la femme, sur les moeurs, l'humour, les traditions, sans oublier la musique grandement inspirée du folklore. Les chansons de mon invitée sont un véritable tableau de la culture québécoise de son époque, sans oublier qu'elle était aussi un journal chanté de l'actualité, particulièrement de la Crise économique des années 1930. Sa chanson la plus populaire, Ça va venir découragez vous pas ne nous dit-elle pas : "Y'a pas d'ouvrage au Canada y'en a bien moins dans les États, essayez pas d'aller plus loin vous êtes certains de crever de faim." Je souligne que sur tous ses disques, madame Bolduc était accompagnée au piano par sa fille Denise.

Rigolade, bonne humeur, optimisme : La Bolduc, malgré la crise, vend beaucoup de disques et donne naissance au mouvement similo-folklorique des années 1930, les disques les plus populaires de cette décennie. Elle se produit aussi sur scène dans les moindres villages, même si l'élite de ces lieux lui reprochaient sa familiarité, voire sa vulgarité. Un accident d'automobile ralentit son ardeur et madame Bolduc est décédée en 1941, âgée de 47 ans.

L'après Bolduc doit beaucoup à la comédienne Jeanne-d'Arc Charlebois qui chante ce répertoire sur scène et sur disque, créant aussi des chansons qui auraient pu être de la plume de son inspiration. Oscar Thiffeault fera la même chose au cours des années 1950 et les 1960 voient la Bolduc sur les palmarès radiophoniques grâce à des interprétations de Dominique Michel, les Coquettes et surtout Marthe Fleurant. En France, Marcel Amont a chanté ses chansons et Charles Trenet la nomme dans une de ses pièces. Même le pianiste André Gagnon consacre un microsillon complet à ces chansons, accompagné par un orchestre symphonique. Au cours des 1970, les turlutes de Paul Piché et de Louise Forestier sont inspirées de la Bolduc. Depuis, d'autres chansons ont été reprises. Le gouvernement du Canada lui a même consacré un timbre !

Voici quatre célèbres chansons de La Bolduc, une artiste unique et attachante. Et ça vous fera sourire!

Tags: #1930-1939
 


Commentaires

 

1. jakin  le 02-08-2017 à 15:23:52  (site)

Là on est dans la musique ethnologique avec des pièces anthologiques d'une chanteuse de caractère qui mérite d'être écoutée...Merci pour cette découverte et ce partage....

2. MarioMusique  le 02-08-2017 à 16:55:53  (site)

Oui, car mine de rien, beaucoup de choses qu'elle raconte sont des reflets de la vie sociale du petit peuple québécois des années 30.

J'ai oublié de dire qu'un film de style documentaire acté lui a été consacré et qu'actuellement, un autre film est en tournage.

édité le 02-08-2017 à 18:56:33

 
 
 
posté le 31-07-2017 à 21:07:33

Un grand classique : Benny Goodman

 

Benny Goodman : Sing Sing Sing (1938)
 

 

Sing Sing Sing est une pièce tout de suite identifiée à l'orchestre de Benny Goodman, même s'il s'agissait alors d'une reprise. La version d'origine avait été présentée sur disque en 1936 par son créateur Louis Prima. Il faut cependant nuancer : lors de sa sortie, en 38, ce disque ne fut pas considéré comme un favori du public. Voici pourquoi : à ce moment-là, la norme d'un 78 tours était de 3 minutes 30 secondes. Or, Sing dure un peu plus de 5 minutes. Pour le public friand de disques, c'était trop long. De plus, présenter un solo de batterie sur un disque, cela ne se faisait pas! Il faut ajouter qu'en plus des 5 minutes, il y en avait 3 autres sur la face B. Une pièce de 8 minutes, en somme! C'était chose courante quand les orchestres jazz donnaient un spectacle, mais pas tellement sur les disques. Bref, le 78 tours est apparu trop étrange pour le consommateur. Cependant, c'est le seul disque de ce temps qui donne une idée précise de ce que pouvait être un spectacle de jazz au cours des années 30, incluant le solo du batteur Gene Krupa.
Tags: #1930-1939
 


Commentaires

 

1. jakin  le 01-08-2017 à 14:57:50  (site)

Musique reconnaissable aux premières notes...J'aime bien le dialogue entre la batterie et la clarinette....

2. MarioMusique  le 01-08-2017 à 17:30:23  (site)

C'est une pièce qui a une structure magnifique.

 
 
 
posté le 30-07-2017 à 19:05:26

Un autre grand classique : Duke Ellington

 

Duke Ellington : Take The A Train (1941)
 

 

On peut compter une quinzaine de piéces de Duke Ellington qui nous sont parvenues via d'incessantes reprises par des artistes de jazz, mais aussi dans d'autres styles. C'est un nombre important. Ceci ne veut cependant pas dire que le Duke avait composé ces pièces. C'est le cas de Take The A Train, signée Billy Strayhorn, un collaborateur du Duke. Cependant, les arrangements sont du pur Ellington. Le train A auquel le titre se réfère était un trajet de métro allant de Brooklyn à Harlem, puis au nord de Manhattan, à New York.

 

 

J'ai déjà présenté une version récente de ce classique. Suivez ce train :

 

http://mariomusique.vefblog.net/98.html#Les_Martiennes_chantent

Tags: #1940-1949
 


Commentaires

 

1. jakin  le 31-07-2017 à 15:46:36  (site)

J'ai pris le train avec ce géant du piano....

2. MarioMusique  le 31-07-2017 à 19:08:05  (site)

Bon voyage en métro ?

 
 
 
posté le 29-07-2017 à 21:21:46

Et encore un autre grand classique : Billie Holiday

 

Billie Holiday : God Bless The Child (1941)

 

Billie Holiday a écrit les paroles de cette chanson qui deviendra sa plus célèbre. Je le souligne, car ce n'était pas courant de voir une chanteuse de son époque être l'auteure des propos. Avec une citation de la Bible et le mot Dieu dans le titre, on pourrait croire que c'est une chanson religieuse. Pas du tout. C'est même profane, alors que la religion n'aide pas à régler des conflis entre personnes. De ce fait, Billie a écrit les paroles suite à une dispute monétaire avec sa mère, celle-ci s'écriant : Que Dieu bénisse les enfants qui en ont (ont leur propre argent). La chanson a été reprise 38,493 fois jusqu'à nos joure et... tiens : 38.494 fois.
Tags: #1940-1949
 


Commentaires

 

1. jakin  le 30-07-2017 à 16:01:26  (site)

Billie Holiday, une voix d'anthologie dans les classiques du Jazz, dommage qu'elle a croisé la drogue sur son chemin....

2. MarioMusique  le 30-07-2017 à 16:37:11  (site)

Ce qui est intéressant est que son style et ses chansons ont traversé les âges. Je dois avoir une quinzaine de disques hommages à Billie.

 
 
 
posté le 28-07-2017 à 08:31:52

Un artiste important : Lonnie Johnson

 

Lonnie Johnson : Tomorrow Night (1948)

 

Lonnie Johnson a connu une carrière touchant cinq décennies. Souvent catalogué comme un artiste de blues, Johnson a aussi touché au jazz et à de simples chansons, souvent des balades. Avant tout, l'homme était un grand guitariste, même si on pouvait lui reprocher de répéter parfois les mêmes motifs de disque en disque. Natif de la Nouvelle-Orléans, Lonnie Johnson s'établira à Toronto à la fin des années 60. Il est décédé en 1970, âgé de 71 ans, après avoir été heurté par un automobiliste. Il était sans le sou.

La chanson que je vous offre a été son plus grand succès : sept semaines consécutives au No 1 des palmarès de stations de radio d'ébène et trois millions de copies vendues. Il a dû être l'homme le plus étonné du monde, car on ne peut dire qu'il cherchait coûte que coûte ce genre de gloire. La chanson sera reprise par Elvis Presley, mais aussi par Bob Dylan.

 

 

Tags: #1940-1949
 


Commentaires

 

1. Fanny39  le 28-07-2017 à 08:00:25  (site)

Très bonne rétrospective de cet artiste. Bon week end

2. jakin  le 28-07-2017 à 14:45:17  (site)

Une voix particulière ! Entre le crooner et le crieur de rue...une découverte pour moi....

3. MarioMusique  le 28-07-2017 à 16:44:33  (site)

Il y a beaucoup de pièces instrumentales sur les nombreuses compilations - dont un coffret de 4 CD - de cet homme. Ceci était une chanson sentimentale. Merci !

 
 
 
 

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