Du 78 tours au disque compact

Plus de 100 années de musique

posté le 27-03-2015 à 22:47:04

Les Cailloux et le folklore

 

 

 

Musicalement, les Cailloux présentaient les mêmes éléments que des artistes folk américains comme le Kingston Trio, Highwaymen et autres Brothers Four : guitares acoustiques, banjo et harmonies vocales. La différence est que nos Québécois ne composaient pas, interprétant du folklore francophone du Québec, de France, mais aussi des Antilles. Cette approche leur a permis de se produire dans des festivals aux États-Unis, mais aussi en France. De ce point de vue, le groupe était aidé par une réalité unique : ils enregistraient pour Pathé. La compagnie du célèbre coq n'était, au Québec, qu'une étiquette de distribution pour les produits français, mais les disques des Cailloux demeurent la seule intrusion dans le domaine de la production. La gloire des Cailloux fut courte (1963-68) mais intense. Ils ont ouvert la porte au mouvement folklorique des années 1970 en qualité de pionniers. Ils ont même animé leur propre émission de télé ! Après la rupture, Yves Lapierre deviendra compositeur et arrangeur musical pour des chanteuses grand public comme Julie Arel et Suzanne Stevens. Robert Jourdain, plus tard, s'impliquera dans la démarche de jeunes groupes folkloriques, jouant avec des garçons et filles qui n'étaient pas nés à l'époque des Cailloux. À propos de la photo ci-haut : elle a été prise à Montréal, dans un décor très automnal...

 

Cailloux, Canot d'écorce (1964)

Tags: #1960-1969
 


 
 
posté le 26-03-2015 à 23:34:40

Touchante naïveté

 

 

 

Si l'on compte les succès radiophoniques des formations d'harmonies vocales de la période 1948-1963, on se dit que c'est beaucoup. Faux ! Ce n'est que la pointe de l'iceberg, sans doute à peine 10 % de l'énorme production de disques du style au cours de ces années. Il y a d'autres catégories que celle des succès : le groupe avec petits succès, celui de réputation, le marginal, l'obscur et, enfin, le très obscur. Le disque que je vous présente fait partie de cette dernière catégorie.

 

Ce disque est mauvais. La musique est moche, les voix ne sont guères riches et ce qui n'aide pas est que le ruban d'origine est disparu, si bien que les copies croisées sur des CD proviennent de 45 tours usés. Je vais cependant vous expliquer pourquoi j'aime profondément cette chanson. 90 % de ces disques étaient des chansons d'amour. Quand l'amour allait mal, le garçon pleurait. Quand l'amour allait bien, il était question d'un mariage, ou de la promesse d'un mariage, au dernier couplet. C'est de la naïveté, mais ce disque est mille fois plus naïf que les autres.

 

Pour une rare fois, il est question d'amitié dans le sentiment amoureux. Le garçon, qu'on devine fauché, offre à la belle une "petite bague dorée" en guise de cadeau amical et de témoignage d'admiration. Cependant, il promet qu'au jour du mariage, il remplacera le petit bijou de rien du tout par une bague en diamants. Le soliste chante ça avec tout son coeur. Je crois que c'est une chanson touchante et, la première fois que je l'ai entendu, il y a à peine une année, je m'étais senti naïf et fait : "Ooooo..." Tout ce qu'on sait du groupe est qu'il était de Chicago, qu'il s'agit de leur seul disque et qu'il se vend près de 200 dollars sur E-Bay.

 

Vandel's, A Small Silver Ring (1959)

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. jakin  le 27-03-2015 à 10:49:09  (site)

Très touchant, mais comme je ne suis pas de langue anglaise, je ne comprends pas la profondeur du texte....Une seule remarque, avant d'être un diamant, le carbone est un beau morceau de charbon...ceci explique peut-être cela !....

édité le 27-03-2015 à 11:50:25

2. MarioMusique  le 27-03-2015 à 17:29:16  (site)

On ne peut dire que les paroles soient profondes, sauf qu'elles passent par l'amitié menant à l'amour et que c'est un chemin qu'on ne croisait pas sur ce type de chansons. Il y a là une belle tendresse adolescente.

 
 
 
posté le 26-03-2015 à 14:12:00

Benny et le jazz

 

 

De tous les patrons de "Big bands", Duke Ellington et Benny Goodman furent les plus intéressants, car ils étaient avant tout de véritables musiciens (doués) de jazz. Bien sûr, il fallait répondre aux impératifs des compagnies de disques et enregistrer des pièces convenues, mais, dans ce dernier cas, le Duke et Benny en vendaient tant qu'ils avaient ainsi acquis le droit d'enregistrer aussi du véritable jazz. Dans le cas de Goodman, il s'agit des petites formations en activité de 1938 à 1941, puis après la guerre. Bravo aussi à Benny : il fut le premier à intégrer des musiciens noirs à ses orchestres. Flying Home est un classique de l'homme, mettant en vedette le vibraphoniste Lionel Hampton, le pianiste Fletcher Henderson et Charlie Christian, le premier guitariste électrique de tous les temps. Une pièce musicale qui a gardé beaucoup de fraîcheur.

Benny Goodman, Flying Home, 1939

Tags: #1930-1939
 


 
 
posté le 25-03-2015 à 23:19:52

Romantisme carte-postale

 

 

 

Les très anciennes chansons romantiques me font souvent penser à une carte-postale où un homme distingué, soigneusement coiffé, la main sur le coeur, confiait son noble état d'âme à une demoiselle rougissante, avec son sourire angélique, sa longue robe, le tout dans un décor fleuri. Pas de larmes ni rien de langoureux : ces chansons étaient toujours légères, amusantes. Ici, l'homme croise une femme et l'invite à monter à bord de son automobile. Il n'a pas l'air d'un aventurier et c'est pourquoi elle accepte.

 

Edward Meeker était la "tête pensante" de la section disques et cylindres de la compagnie Edison. Il était aussi le maître de cérémonie de tous leurs produits sonores. 'Savez, quand, au début, on nous annonçait le titre et l'interprète. Au fait, pourquoi cette situation ? Tout simplement parce qu'a à fin du 19e siècle, ces éléments n'étaient pas indiqués sur les boitiers de cylindres, qui ne portaient qu'un numéro de catalogue. Avec les 78 tours, tout était sur l'étiquette, mais cette pratique d'annoncer est demeurée pendant un certain temps, surtout chez Edison. Edward Meeker est décédé en 1937. Je ne sais rien de sa compagne, mais je crois que Dorothy Kingsley était un pseudo pour Ada Jones.

 

Edward Meeker & Dorothy Kingsley, Take A Little Ride With Me (1908)

Tags: #1900-1909
 


Commentaires

 

1. Florencesymphonia  le 25-03-2015 à 22:48:27  (site)

Bonsoir Mario,

Je découvre votre blog par hasard, il est intéressant car consacré à la musique.
J'aime beaucoup cette photo, romantique et esthétique.
Je vous invite à visiter mon blog consacré au chant & belles voix dans divers styles de musiques, voici le lien :
http://florencesymphonia.vefblog.net

A bientôt peut-être ? Bonne nuit à vous.
Musicalment vôtre.
Révérence

Florence

2. MarioMusique  le 25-03-2015 à 23:20:03  (site)

Merci.

 
Pop
 
 
posté le 24-03-2015 à 23:21:50

France foraine de jadis

 

 

J'imagine que je devrais présenter une autre chanson de Ray Ventura que celle-ci, mais madame la marquise attendra car elle a la scarlatine. Voici une charmante ritournelle foraine, sur les joies des chevaux de bois. Le message est à la fois universel et délicieusement français des années 1930, une époque que je considère comme extraordinaire pour la chanson populaire si simple, mais avec toujours des textes bien tournés. J'aime aussi cette chanson car elle faisait partie de ma thèse de doctorat en histoire.

 

Comment diable ? Le sujet était l'Exposition agricole de Trois-Rivières, avec les animaux de la ferme, les appareils modernes du commerce, mais aussi les forains, leurs tentes mystérieuses et leurs mécaniques. Je croyais que mon directeur de thèse allait me demander d'enlever cet extrait de chanson, mais il n'a pas protesté ni relevé le sourcil.

Ray Ventura et ses Collégiens, Le refrain des chevaux de bois (1938)

Tags: #1930-1939
 


 
 
 

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