Du 78 tours au disque compact

Plus de 100 années de musique

posté le 19-02-2016 à 06:42:16

Le premier rock joué à l'orgue

 

 

Je vous ai déjà présenté Johnny & The Hurricanes, premier groupe de rock à utiliser un orgue, cela en 1959. Par contre, la pièce que je vous présente avait précédé le groupe de quelques mois. Happy Organ atteint le sommet du Billboard américain en mai 1959. Dave Baby Cortez était un pianiste et chanteur de R & B, actif depuis 1956. À l'origine, Happy Organ était une pièce chantée. Insatisfait de son chant, Cortez a remplacé cette partie par un orgue (si bien qu'il joue le piano et l'orgue sur le disque). Superbe rock accrocheur avec deux musiciens de studio donnant pleine mesure : écoutez le jeu du batteur et le solo de guitare ébouriffé. Cortez obtiendra un autre succès radiophonique en 1962 avec la pièce Rinky Dink, mais son approche était alors davantage soul. Il enregistrera de nombreux microsillons au cours de la décennie 1960, reprenant à la sauce organique des chansons populaires du temps.

Dave Baby Cortez, Happy Organ (1959)

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. sambapati  le 19-02-2016 à 15:34:29  (site)

J'aime bien ! Je tapais du pied de façon bien inconsciente... Merci du partage ! Bonne journée à toi.
musicalementd

2. MarioMusique  le 19-02-2016 à 21:31:05  (site)

Ah, pour faire taper du pied, c'est idéal !

 
 
 
posté le 17-02-2016 à 22:47:07

Quand Blossom chantait en français

 

Tout doucement (1956)
Plus je t'embrasse (1957)
Chez moi (1959)
Boum (1959)
 

 

Pianiste et chanteuse de New York, Blossom Dearie séjourne en France, au début des années 1950, où elle devient la pianiste de l'ensemble vocal Blue Stars, qui, comme son nom l'indique limpidement, était une formation française. Elle en profite pour épouser un francophone, le saxophoniste belge Bobby Jaspar. Notre invitée s'exprime donc graduellement en français. De retour dans son pays, elle signe un contrat avec la maison Verve, mais n'oublie pas sa langue d'adoption : on croise près d'une dizaine de chansons en français sur ses premiers disques, qu'elles soient des mélodies de France ou des adaptations de pièces anglophones. Avec sa voix de petite souris et son accent, Blossom Dearie me charme beaucoup quand elle utilise ma langue. La musicienne laissera tomber cette idée avec les années 1960. Voici les références des trois disques utilisés :

 

Blossom Dearie, 1956

Give Him The Ooh-Là-Là, 1957

My Gentleman Friend, 1959 

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. jakin  le 18-02-2016 à 16:52:19  (site)

Sa voix semble identique à celle de Pétula Clark, l'accent en moins....

2. MarioMusique  le 18-02-2016 à 18:54:23  (site)

Un peu plus claire, je crois bien. J'adore cette femme !

3. sambapati  le 19-02-2016 à 02:04:20  (site)

Plaisant intéressant et entraînant. Belle découverte de ma part, à tout le moins...
Merci du partage et bonne journée demain.
musicalementd

4. MarioMusique  le 19-02-2016 à 05:18:51  (site)

Tu peux acheter ses premiers disques Verve sans danger. Par la suite, c'est discutable... Elle a une voix plus naturelle quand elle chante en anglais. C'est du jazz, je le précise.

 
 
 
posté le 16-02-2016 à 00:02:49

Source : Histoire d'un lion

 

Solomon Linda & Evening Birds : Mbube (1939)
Weavers : Wimoweh (1951)
Yma Sumac : Wimoweh (1952)
Miriam Makeba : Mbube (1960)
Tokens : The Lion Sleeps Tonight (1961)
 

 

En 1939, Solomon Linda, chanteur zoulou, et son groupe vocal, du nom de Evening Birds, entrent dans un petit studio d'Afrique du Sud pour enregistrer une création : Mbube, qui signifie "Lion". Linda et ses amis recoivent une somme symbolique et ce sera tout. Le disque devient un énorme succès partout en Afrique, au cours de la décennie 1940. La photo ci-haut nous présente le groupe. Solomon Linda est à l'extrême gauche. (C'est fou comme ces Africains ont l'air mal à l'aise dans des vêtements occidentaux.)

Le lion fait son entrée en Amérique par la voie de Pete Seeger, alors qu'il faisait partie des Weavers. L'introduction instrumentale du disque est particulièrement pénible... Patientez jusqu'à la partie vocale des Weavers. Le nouveau titre est Wimoweh. Sur scène, les Weavers chantaient ceci a-capella, comme le fera Pete Seeger pendant des années, suite à son départ du groupe. Dans le moule de ce disque, j'ajoute une version particulière, par Yma Sumac.

Notre lion retourne en Afrique et retrouve son titre d'origine, grâce à Miriam Makeba.

En 1961, l'année du décès de Solomon Linda, la formation vocale américaine Tokens propose ce qui avait été jusqu'alors absent : des paroles. Leur Lion Sleeps Tonight deviendra le modèle pour toutes les futures versions, dont celle en français, l'année suivante, par Henri Salvador.

On croise un autre succès radiophonique en 1972 par Robert John, avec une instrumentation country, et d'autres bizarres, dont une pleine de synthé par Brian Eno et même une version disco par les Stylistics.

Pendant toutes ces années, Solomon Linda n'a jamais été payé pour ces reprises. Du moins, jusqu'à ce qu'un journaliste d'Afrique du Sud intente un procès aux studios Disney, qui avaient utilisé la chanson sans autorisation pour leur film Le roi lion. Un droit d'auteur est alors créé pour la descendance de Solomon Linda.  

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. sambapati  le 16-02-2016 à 14:44:56  (site)

Bonjour MARIOMUSIQUE, Merci pour cet excellent partage encore une fois. Tu t'es surpassé encore une fois ! Bonne fin de journée.
musicalementd

2. MarioMusique  le 16-02-2016 à 20:32:37  (site)

Bienvenue.

3. jakin  le 17-02-2016 à 17:47:52  (site)

J'adore la voix de Miriam Makeba...

4. MarioMusique  le 17-02-2016 à 18:54:27  (site)

Merci au nom du lion.

 
 
 
posté le 12-02-2016 à 22:48:40

Blues : Big Maceo

 

 

 

Une comète de l'histoire du blues, mais un artiste important. De son vrai nom Major Merriweather, Big Maceo, après des années d'apprentissage, débute en lion sur disque en 1941 avec la chanson que je vous propose, un véritable classique du blues. En plus d'exercer le style avec conviction, notre pianiste s'adonnait avec joie au boogie woogie. De graves problèmes de santé, en 1946, l'obligent à ralentir ses activités. Sur les disques suivant cette année, Maceo chantait, mais ne pouvait plus jouer du piano. Il est décédé en 1953, à l'âge de 47 ans.

 

Big Maceo, Worried Life Blues (1941)

Tags: #1940-1949
 


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1. Nyxie  le 14-02-2016 à 09:55:46  (site)

Bonjour cher Mario, merci pour ton coucou et ton gentil com. Ah ! le bleues du matin, quel régal pour commencer la journée dans la bonne humeur...
Bises pour la St. Valentin smiley_id2027593

2. MarioB  le 14-02-2016 à 10:38:32  (site)

Pourtant, il n'est pas trop de bonne humeur... Nyxie ! Tu ne regardes jamais les autres articles, comme le saxophone de l'article suivant Rire1

3. jakin  le 15-02-2016 à 16:53:54  (site)

Durant la Prohibition, Big Maceo fut l'une des gloires des "House Rent Parties" de Detroit, avant qu'il ne gagne Chicago au début des années quarante où, avec Tampa Red il devait former l'un des duos les plus créatifs de l'histoire du blues.

4. MarioMusique  le 15-02-2016 à 19:03:19  (site)

Oui, c'est facile de distinguer l'un et l'autre sur les disques de ces deux là.
Merci.

 
 
 
posté le 12-02-2016 à 00:33:39

Un grand 78 tours : Coleman Hawkins

Body and Soul était un standard très connu qui était souvent enregistré, depuis la fin des années 1920, quand le saxophoniste Coleman Hawkins offre une version inhabituelle. En effet, le musicien proposait le schéma suivant : thème + improvisation. Il s'agit de la façon de faire des premiers musiciens de jazz be-bop, autour de 1945. Bref, le disque de Hawkins était précurseur d'un courant.

 

 

 

 

Ce 78 tours a été populaire, si bien que le public de l'époque se demandait pourquoi Hawkins ne jouait pas, sur scène, comme sur le disque. "Pourquoi refaire ce qui a déjà été fait ?" répondait-il. Pas de prétention dans cet énoncé : la majorité des musiciens de jazz du temps n'aimaient pas enregistrer des disques, à cause de la limite temporelle de 3 minutes 30 secondes, et aussi parce qu'ils n'étaient pas payés pour la vente de ces disques. Il s'agissait, pour eux, d'une carte de visite, afin d'inciter le public à les voir sur scène, là où le jazz ne suivait pas les règles de l'industrie du disque.

 

 

 

Coleman Hawkins, Body And Soul (1940)

Tags: #1940-1949
 


Commentaires

 

1. jakin  le 12-02-2016 à 17:36:33  (site)

Une belle pièce de ce musicien extraverti à la sonorité rauque, chaude, violente. Le père du saxophone ténor. Le Rubens du jazz. Un style qui influencera tous les plus grands saxophonistes ténor. Tous, sauf un certain Lester Young…

2. MarioMusique  le 12-02-2016 à 18:00:59  (site)

Ces deux-là ont beaucoup fait pour le saxophone jazz. Merci,

 
 
 
 

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