Les années d'or du ragtime vont de la fin du 19e siècle jusqu'aux années de la Première guerre mondiale. Il s'agit de la base de ce qui deviendra le jazz. Par la suite, le rag répondra à des courants de mode nostalgique. D'abord au cours de la période suivant la guerre 39-45, puis en 1973, avec l'utilisation de quelques pièces dans la bande sonore du film The Sting. C'est alors que naîtra l'équation : Ragtime = piano, alors que cet instrument n'était presque pas utilisé dans les périodes antérieures.
Depuis, le rag est devenu une musique spécialisée, jouée par des maniaques qui retracent des pièces perdues sur des feuilles de partitions jaunies ou qui composent en demeurant fidèle à ce style joyeux, qui est parfois complexe à jouer. Sue Keller, avec une douzaine de microsillons, est certes une de ces spécialistes.
Sue Keller, Mississippi Mud, 1993, Ol' Muddy
Ce collectif rend hommage à Bob Dylan. En principe, ce sont des artistes de blues qui sont en cause, mais en réalité, il n'y a là que trois pièces blues. Souvent, ce type d'entreprise laisse à désirer, alors que des réussites côtoient des tiédeurs. Cependant, comment résister à la "Grosse voix" d'Isaac Hayes ? La chanson provient du microsillon Nashville Skyline (1969) de Dylan.
Isaac Hayes, Lay Lady Lay, 1999. Tangle Up In Blues
J'ai toujours eu beaucoup de mal avec le rock de France, sauf dans le cas de Paul Personne. Il a une voix qui est en soi une personnalité, de bonnes paroles de chansons et un musicien de son calibre a su éviter le piège trop évident de s'exprimer en anglais. Ce disque de 2014 est un de mes favoris. L'approche est avant tout rock ; pas de blues, de balades. De solides guitares, de bons climats excitants. J'ai choisi une chanson qui m'a fait sourire, à cause de ses emprunts à Gloria et à Wooly Bully. Si vous pouvez voir ce que je veux dire...
Paul Personne, Mainmise, 2014, Puzzle 14 (À l'ouest)
1. Nikole-Krop le 30-01-2015 à 09:13:25 (site)
Ouioui, je vois bien :-)
Cela dit, comment ne pas avoir une petite tendresse pour ce prénom quand son épouse (le bruit courait qu'ils allaient se séparer mais je ne suis point au courant de ces choses-là) s'appele ainsi ! ...
Concenant Paulo, tu prêches une convaincue ...
2. MarioMusique le 30-01-2015 à 15:36:16 (site)
Elle s'appelle comment ? Puzzle ? Mainmise ?
3. Nikole-Krop le 25-02-2015 à 17:00:25 (site)
Gloria !
4. MarioBergeron le 25-02-2015 à 19:06:24 (site)
Merci pour le renseignement.
Mon groupe favori des années 1980 et sur ma liste de tous les temps. J'adorais l'aspect encyclopédique des Cramps, leur culture des déchets, des déjantés, des films de série Z, mais aussi leur humour, leurs excès. Sur disque, nous passions du groupe sans basse, aux fonds de poubelles psychédéliques jusqu'au rock ferraille. Sur leur route, ils ont chipé cent plans à des disques obscurs qu'ils adoraient comme des dingues. Lire un reportage avec Ivy et Lux était aussi excitant qu'écouter leurs disques. Par la suite, les Cramps feront ce qu'on n'attendait pas d'eux : cesser de nous surprendre.
Je les ai vus en spectacle au moment de ce disque. Un peu déçu parce qu'ils n'avaient interprété aucune pièce de leurs microsillons précédents, mais très content d'avoir vu la légende de Lux Interior qui bouffait son micro, qui avait débuté le spectacle avec un habit pailleté façon Las Vegas pour le terminer à peu près tout nu, en train de copuler avec les enceintes sonores. Et pendant tout ce temps, Ivy était déguisée en danseuse du ventre.
Cramps, How Far Can Too Far Go, 1986, A Date With Elvis
Quand Creedence Clearwater Revival a cessé ses activités, John Fogerty était amer. Il avait été pressé comme un citron par sa compagnie de disques, qui lui avait aussi volé beaucoup d'argent. Tout le monde attendait le premier album solo de Fogerty, mais l'homme, désireux de prendre ses distances de Creedence, a lancé le disque sous un pseudonyme : Blue Ridge Rangers. Son nom n'apparaissait nulle part sur la pochette. De plus, ce n'était pas du rock : que des reprises de chansons country, avec toute la panoplie du style. Notons que ce genre musical était déjà un peu présent chez Creedence, mais pas autant en évidence que sur ce disque. J'ajoute que mon invité jouait de tous les instruments, sur ce 33 tours.
La pochette ci-haut est celle du microsillon d'origine. Elle sera modifiée pour la réédition en CD et le nom de Fogerty sera ajouté. Notons qu'en 2009, l'homme présente un second disque country, toujours en empruntant le pseudo Blue Ridge Rangers. Mon choix : une reprise d'un classique de Hank Williams.
John Fogerty, Jambalaya (On The Bayou) 1973, Blue Ridge Rangers
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