Du 78 tours au disque compact

KARO : La première femme à composer ses propres chansons dans un veine pop radiophonique. Bien que la pièce ne raconte pas précisément sa source d'inspiration, voici le fait réel. alors que le musicien Alain Jodoin, des Mersey's, se présente à la télé vêtu d'une mini jupe. C'était suffisant pour que Karo compose ce qui deviendra son premier succès.

MINNIE & THE KNEEBONES : Croyez-vous vraiment qu'un groupe du nom de Minnie et ses Genoux ait pu exister? Projet de studio, donc, à propos d'une fille très fière de sa mini jupe, même si son père lui dit : "Tu dois geler!"

FLOWER CHILDREN : Pas de blues ici, mais un rock "de garage" à propos du chanteur impressionné par la mini jupe d'une certaine Jezebel.

WILSON PICKETT : Malgré sa panoplie habituelle d'interjections, Wilson et cette pièce de soul remuante ne connaîtra pas le succès espéré. Peut-être que les chansons sur les effets de la mini commençaient à dater.

LA PHOTO : Mary Quant, créatrice de la mini jupe, en compagnie de ses modèles.

BOURGEOIS : Ce disque est mauvais et présente aussi une mauvaise idée : traduire le Satisfaction des Rolling Stones. Par contre, le premier couplet vaut le détour, surtout avec le début : "Moi j'ai horreur de mon barbier." Un peu plus loin, ils parlent d'une visite au salon de barbier pour "subir l'affront de dégarnir mon front, je me dis que pour être dans le vent, il ne faut pas les tailler souvent". Très sociologique, tout ça! Ce groupe provenait d'une ville de ma région.

MISÉRABLES : Et une autre chanson de génération où les parents ne comprennent rien! Le chanteur nous précise qu'il porte les cheveux longs, même si ce n'est pas très distingué.

FRANCE GALL : "Les garçons embrassent les filles, les filles en pantalons, quant à nous, les filles, nous aimons les garçons avec les cheveux longs." Bravo! Bravo!

STONE : Les mêmes propos que France Gall et les Barbarians. Une version du Sloop John B des Beach Boys.

CLAUDE DEBOIS : Un tout jeune Claude Dubois empruntant le chemin du joual (argot), ce qui était dans l'air du temps. La chanson est maladroite, mais pas si naïve. Notez la référence à Expo 67 Terre des Hommes, l'exposition universelle tenue à Montréal en 1967. La ville cherchait à présenter une image impeccable aux touristes et les hippies ne faisaient pas partie du décor. Ils sont repoussés sur le Mont-Royal, loin de l'Expo, et surveillés par des gens à cheval : La Gendarmerie du Canada. Notez que nos hips fument de la banane.

JEFFERSON HANDKERCHIEF : Chanson gag par des musiciens de studio, adoptant un nom se moquant du Jefferson Airplane : le Mouchoir de Jefferson! L'histoire d'un gars amoureux d'une hippie qui porte des fleurs dans ses cheveux. Sauf qu'il est allergique aux fleurs, ce qui le fait éternuer chaque fois qu'il rencontre la belle.

SCOTT McKENZIE : La chanson thème des hippies, mais en réalité un produit capitaliste. Premièrement : choisir un chanteur à la voix convenue, un peu crooner. Deuxièmement : parler de l'été. Chaque printemps, toutes les compagnies de disques préparaient des chansons estivales, sachant que les stations de radio les adopteraient. Enfin : la chanson était un véhicule publicitaire pour le festival Monterry Pop, près de San Francisco, et organisé par l'auteur de la chanson : John Phillips, des Mamas & Papas. Tous les clichés sont cités : "Si tu vas à San Francisco, sois certain de porter des fleurs dans tes cheveux. Tu rencontreras dans les rues de San Francisco des gens aimables. Voici une nouvelle génération. avec de nouvelles aspirations" etc. On ne peut imaginer plus opportuniste.

MAXIME LeFORESTIER : Plus tardif que les autres chansons et plus sérieux. Rencontre entre Maxime et des hippies de San Francisco, qui se montrent pacifiques envers le Français.

Elsi Blanchi, Teach Me Tonight, 1965, The Sweetest Sound

Je vous propose quatorze choix et malgé ce nombre, comme je viens de dire : ce n'est pas très long à écouter. Bons souvenirs !