Du 78 tours au disque compact

Plus de 100 années de musique

posté le 04-09-2017 à 21:58:11

R & B : Les femmes

 

Ruth Brown : Mama He Treats Your Daughter Mean (1953)
Lavern Baker : How Can You Leave A Man (1953)
Varetta Dillard  : Them There Eyes (1952)
Little Esther : Looking For A Man (1951)
Annisteen Allen : Fujiyama Mama (1954)
 

 

Il y avait beaucoup de femmes sur la scène R & B, la plupart se concentrant au cours de la période 1948-1956, se dirigeant par la suite vers le jazz, le blues, la soul ou le gospel. De cette légion, il y avait un certain nombre de 'coups d'épée dans l'eau' : Trois ou cinq disques et puis s'en vont. Les cinq que je vous présente ont enregistré de façon soutenue.

RUTH BROWN : Une vedette de la firme Atlantic, avec un R & B très crédible. Elle interprétera par la suite des chansons dans tous les styles et, exception, sa carrière durera longtemps, jusque dans les années 1990.

LAVERN BAKER : Un cas qui mériterait un hommage à lui seul. Comme Ruth Brown, associée à la compagnie Atlantic, Lavern Baker chantera aussi du blues, de la chanson pop et même du rock & roll. Une des rares chanteuses de R & B ayant connu plusieurs succès radiophoniques pour le grand public. Elle était aussi une délicieuse grande gueule et, en 1955, elle a donné la frousse à l'industrie du disque. Je reviendrai sur ce cas un de ces jours. Photo ci-haut.

VARETTA DILLARD : Une bonne chanteuse et une femme handicapée physique : elle portait des prothèses aux jambes, ce qui ne l'a pas empêchée d'être très active sur disque et sur scène, mais essentiellement au cours de la décennie 1950. La pièce que je vous présente est une rareté : un standard de jazz remoulé au style R & B.

LITTLE ESTHER : C'est le nom que lui avait donné son mentor Johnny Otis. Elle sera connue pendant des années sous le nom d'Esther Phillips, terminant sa route par un succès disco. Mais pour la période R & B, elle était la petite Esther avec des bijoux remuants.

ANNISTEEN ALLEN : Une carrière semblable à celle de Varetta Dillard : réservée aux Noirs seulement. On lui doit la version d'origine de cette chanson associée à la rockeuse Wanda Jackson.

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. jakin  le 11-09-2017 à 15:28:40  (site)

Pour mon retour ça bouge autant que le jour de mon départ....merci pour ce bon moment musical....

2. MarioMusique  le 11-09-2017 à 16:34:52  (site)

ça bouge en effet. Des bonnes voix, de plus !

 
 
 
posté le 31-08-2017 à 19:05:44

R & B Un grand 45-78 tours : Faye Adams

 

 

Faye Adams : Shake A Hand (1953)
 

 

On a rarement entendu une voix comme celle-là. Elle est rigoureuse pour soudain devenir émotive, le tout avec puissance. Shake A Hand a accompli ce qui était alors rare pour les artistes de R & B : connaître du succès auprès du public blanc. La chanson a été composée par Joe Morris et c'est son orchestre qui accompagne Faye Adams. De plus, on peut entendre l'homme au moment d'une finale plutôt intense. À tous points de vue, ce disque demeure unique. Cependant, Shake A Hand deviendra le Waterloo de Faye Adams, si bien que les gens ne connaissent d'elle que cette chanson, alors qu'elle a beaucoup enregistré, et dans un style plus enlevé. La chanson sera reprise très souvent, particulièrement par les gospel, alors que le chanson n'était pas particulière au genre, sauf pour une remarque, vers la fin : "N'oublie pas de prier". Il s'agissait plutôt d'une pièce sur l'entraide et les bons sentiments humains envers son prochain.
Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. Maritxan  le 02-09-2017 à 22:59:41  (site)

Elle a une belle voix c'est sûr, mais celle de Lizz Wright me touche davantage... idem pour celle Awa Ly !

édité le 03-09-2017 à 01:00:36

2. MarioB  le 03-09-2017 à 21:23:03  (site)

Ce n'est pas la même approche. Merci

3. Maritxan  le 04-09-2017 à 12:52:34  (site)

Je le reconnais ! Sourire1

4. jakin  le 11-09-2017 à 15:17:10  (site)

Un beau bout de femme à la voix tonitruante....

5. MarioMusique  le 11-09-2017 à 16:33:51  (site)

Merci.

 
 
 
posté le 30-08-2017 à 19:29:21

R & B : Les succès (Partie 2)

 

Robins : Riot In Cell Block Number Nine (1954)
Big Mama Thornton : Hound Dog (1952)
Tiny Bradshaw : The Train Kept A Rollin' (1951)
Ray Charles : I've Got A Woman (1954)
Little Willie Littlefield : Kansas City (1952)
 

 

Parlons de succès pour les Noirs et leurs stations de radio, car aucune de ces chansons ne traversera la frontière raciale du palmarès américain du Billboard. Le fait que ces pièces aient été populaires auprès du public d'ébène parviendra aux oreilles des Visages pâles plus libéraux.

 

 

 

ROBINS : Ce rythme costaud a été repris souvent en 1954-1955, entre autres Muddy Waters en fera son Hoochie Coochie Man. Savez : Ra Ta Ta Ta Ta ! Une composition de Leiber & Stoller profondément mâle, avec la grosse voix du chanteur solo, ses copains qui harmonisent en gueulant et la musique musclée. La chanson raconte une tentative d'évasion tournant à l'émeute dans une prison.  Fera la joie de Dr Feelgood et de Michel Pagliaro. Quant aux Robins (photo ci-haut), la moitié du groupe deviendra les Coasters, sous le houlette de Leiber & Stoller, mais ceci, c'est une autre histoire.

 

BIG MAMA THORNTON : De nouveau Leiber & Stoller pour cette jeune femme avec une voix qui sonne comme un système d'alarme. Avec un changement de rythme et la modification des paroles, cette pièce lancera la carrière d'Elvis Presley. Chose intéressante : la chanson est encore reprise de nos jours, mais c'est le modèle Big Mama qui a la faveur des interprètes.

 

TINY BRADSHAW : Il était un vétéran, actif depuis les années 1930, quand il prend place dans le train R & B pour une courte période. La chanson empruntait son refrain au Cow Cow Boogie de Freddy Slack et portait la petite étincelle qui fera la joie des rockers : Johnny Burnette, les Yardbirds, Aerosmith, Motorhead. À leurs débuts, Led Zeppelin jouait cette pièce, mais seulement en spectacle. C'est aussi une formidable chanson de trains.

 

RAY CHARLES : Eh oui, même le grand Ray ne trouvait pas écho auprès du public blanc. Le jeune homme nageait en plein boom de la vague R & B en ajoutant un élément inédit : une voix soul. Sera chanté par Elvis et par des dizaines d'autres.

 

LITTLE WILLIE LITTLEFIELD : Et bis Leiber & Stoller! C'est la version d'origine d'un immense succès 1959 par Wilbert Harrison. Minus le saxo ici présent, la version est pareille, avec ce rythme imitant un homme qui marche. Les gens de Kansas City feront de cette chanson leur hymne officiel.

Pour en savoir un peu plus sur Leiber & Stoller, voir cet artlcle :

http://mariomusique.vefblog.net/71.html#Compositeurs__Leiber__Stoller

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. Maritxan  le 31-08-2017 à 12:35:10  (site)

Un régal ! Sourire1
Merci Mario !

2. jakin  le 31-08-2017 à 15:01:36  (site)

Merci Mario pour cet excellent moment musical la veille de mon départ...

3. MarioMusique  le 31-08-2017 à 16:14:52  (site)

Ah, mon public est ici au complet !

 
 
 
posté le 28-08-2017 à 21:55:26

R & B : Les débuts

 

Louis Jordan : Caldonia (1945)
Joe Liggins : The Honeydripper (1945)
Helen Humes : Beba La Leba (1945)
Sonny Boy Williamson : Shake The Boogie (1946)

 

 

C'est la musique la plus juteuse et turbulente de tous les temps. Elle parle souvent de fêtes nocturnes, de sexe, d'ivresse, d'aventures. Elle est socialement impolie. Sa manifestation donnera naissance au rock & roll et, d'ailleurs, sur plusieurs disques, on entendait l'expression, en plus de Rockin', Rock et même Rocker.

Pour paraphraser Plume Latraverse. c'est une musique qui "sent la transpiration."  La période d'or va de 1948 à 1955. Par la suite, le style deviendra du rock & roll, puis de la musique soul.

 

Le Rhythm & Blues est-il du blues rythmé, comme le laisse voir la traduction du terme ? Oui et non. Il est certain que nous trouvons des antécédants blues dès les années 1930 et que certains rois du blues, sur leurs chansons plus rythmées, étaient davantage R & B que blues. Exemples : Howlin' Wolf, Muddy Waters, Little Walter, JB Lenoir.

 

Cependant, l'antécédant le plus marquant est le jazz de petite formation. Un fait intéressant : le R & B est apparu la même année que le jazz be-bop et la clef des deux styles était : pas plus de cinq musiciens.

 

Les premiers disques de R & B présentaient une section de cuivres jouant à l'unisson, comme dans le cas du jazz, avant que, progressivement, cet élément laisse la place à des solos de saxophone plus longs et débridés. Les trois premières chansons que je vous présente ont un jour ou l'autre clamé leur paternité du R & B.

 

 

 

LOUIS JORDAN (Notre photo) : Un précurseur très important! Il est le premier à se produire en petite formation, à mettre des solos de saxophone. Le succès grand public de Louis Jordan a été une incitation aux autres musiciens d'avoir recours à une approche voisine.

 

JOE LIGGINS : Honeydripper fut un immense succès sur les palmarès des stations de radio d'ébène. Piano répétitif, contrebasse et batterie, puis solos de saxo. La chanson était une modification d'un titre de blues de Roosevelt Sykes, des années 1930. Joe Liggins ne profitera pas de ce succès pour s'imposer et les disques commercialisés par la suite sont d'un mince intérêt.

 

HELEN HUMES : Un disque maladroit, mais rempli de débordements qui seront typiques du R & B. Helen Humes, déjà dans la trentaine, ajoute une jovialité juvénile. L'orchestre l'accompagnant était celui de Bill Doggett, autre figure essentielle du R & B.

 

SONNY BOY WILLIAMSON : Ce grand pionnier du blues, à la fin de sa vie. Il se laisse ici tenter par le boogie woogie, ajoutant des parties de guitare électrique. Un disque lumineux!

 

Tags: #1940-1949
 


Commentaires

 

1. jakin  le 29-08-2017 à 15:22:55  (site)

La je suis presque dans mon jardin car j'ai découvert la musique avec le R and B...un bon moment pour les oreilles avec un plus pour Sonny Boy Williamson....

2. MarioB  le 29-08-2017 à 21:21:42  (site)

Il y en aura beaucoup, au cours des prochains jours.

3. jakin  le 30-08-2017 à 16:13:04  (site)

Salut Mario, je les écouterai à mon retour car vendredi je rejoins les fées de la forêt de Brocéliande en Bretagne...

4. MarioMusique  le 30-08-2017 à 17:50:22  (site)

Comment, comment ? Je vais perdre la totalité de mon public pour un certain temps ?

5. Maritxan  le 31-08-2017 à 12:16:08  (site)

À l'écoute de louis Jordan, je revois mon frère danser avec sa cousine. J'avais neuf ans et j'ai trouvé ça génial ! Je m'en rappelle encore, c'est tout dire !

6. MarioMusique  le 31-08-2017 à 16:14:16  (site)

Louis Jordan proposait une musique joyeuse et très communicative, souvent avec de l'humour.

 
 
 
posté le 25-08-2017 à 21:13:09

Boogie Woogie

 

Jimmy Yancey : Yancey Bugle Call (1940)
Amos Milburn : Down The Road A Piece (1946)
Camille Howard : Boogie And The Blues (1948)
Little Brother Montgomery : Stendahl Stomp (1947)
Champion Jack Dupree : Johnson Street Boogie (1945)
 

 

Le boogie woogie est un style de piano dérivé du ragtime agonisant, d'abord présenté par des artistes de Chicago, de manière marginale. Le nom provient d'une composition de Pinetop Smith, en 1929. Logiquement, je devrais vous parler de ce chapitre et vous faire entendre les premiers grands pianistes du style : Meade Lux Lewis, Albert Ammons et Pete Johnson, mais je me concentre sur la décennie 1940 car cet article est le prélude à une série sur le Rhythm & Blues.

Le boogie woogie fut le premier style américain d'intégration raciale. D'abord exclusif aux Noirs, le genre fut repris fidèlement pas des Blancs. Du côté des visages pâles, le boogie a été intégré au jazz, alors que chez les gens d'ébène, on le croisait sur des disques de blues.

Le boogie woogie est devenu peu à peu une partie du menu menant vers le R & B. Même sur les disques sans piano, il y avait l'ombre du boogie qui se faisait entendre, particulièrement chez les contrebassistes. Voici cinq grands nom du boogie des années 1940. La photo : Amos Milburn.

Tags: #1940-1949
 


Commentaires

 

1. jakin  le 28-08-2017 à 16:27:37  (site)

Un bon moment avec ces cinq pièces de Boogie.....

2. MarioMusique  le 28-08-2017 à 17:09:45  (site)

Chacun avait sa réputation, mais je crois que Camille Howard était dans une classe supérieure.

3. Maritxan  le 31-08-2017 à 11:12:32  (site)

J'aime bien le boogie woogie. Pour moi, deux noms se démarquent de l'ensemble, Jimmy Yancey et Camille Howard.
@+

édité le 31-08-2017 à 13:14:29

4. MarioMusique  le 31-08-2017 à 16:13:17  (site)

Chacun ses favoris, n'est-ce pas ? Ce qui m'a étonné sur le disque de compilation de Camille Howard est la qualité de l'enregistrement. On dirait du numérique!

 
 
 
 

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