Du 78 tours au disque compact

Plus de 100 années de musique

posté le 18-09-2017 à 22:04:29

R & B : Un grand 45-78 tours : Bill Doggett

 

 

Bill Doggett : Honky Tonk (1956)

 

Bill Doggett était un organiste et pianiste de jazz, avec une carrière touchant sept décennies, mais il est reconnu pour son seul succès radiophonique, enregistré au cours d'une période R & B qui fut de courte durée.

Honky Tonk est un disque extraordinaire! Il se dégage de cette pièce beaucoup de chaleur et un aspect sexy évident. À l'origine, il s'agissait d'une improvisation que les musiciens de Doggett se permettaient à la fin de leurs spectacles. L'homme a simplement écrit des arrangements plus structurés, dans lesquels chaque participant va à l'essentiel de façon très efficace. Pour l'ambiance, ajoutons les interjections des musiciens et les claquements de mains métronomiques. La pièce durant plus de cinq minutes, la compagnie de disques avait suggéré d'enregistrer le tout en deux parties. Seule la seconde, centrée sur le saxophone, deviendra le succès. Curieusement, l'apport de Dogget est limité : il imite la contrebasse avec son orgue. Les versions présentant les deux parties juxtaposées sont avant tout des caprices de gens possédant une table de mixage, comme dans ce que je vous présente.

Bill Doggett réenregistrera souvent Honky Tonk, sans oublier de nombreuses reprises, mais aucun de ces disques n'atteindra la petite étincelle de la version 1956. Tentez de résister à ce truc ! Pour ma part, Honky Tonk me fait bondir depuis des décennies, sans jamais me lasser.

 

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. jakin  le 19-09-2017 à 14:42:05  (site)

Effectivement dans l'écoute de cette pièce on sent comme une accroche sensuelle, c'est peut-être cela la fameuse note bleue ?....

2. MarioMusique  le 19-09-2017 à 17:09:18  (site)

Merci !

 
 
 
posté le 15-09-2017 à 20:45:50

R & B : Les succès (Partie 1)

 

Screaming Jay Hawkins : I Put A Spell On You (1956)
Smiley Lewis : I Hear You Knocking (1954)
Lloyd Price : Lawdy Miss Clawdy (1952)
Joe Turner : Honey Hush (1953)
Nappy Brown : Don't Be Angry (1955)

 

Les producteurs, compagnies de disques et artistes de R & B poursuivaient les mêmes buts que les Blancs : connaître un succès radiophonique. La différence est qu'ils devaient passer par le seul réseau des stations propriétés des gens d'ébène, les stations grand public étant fermés à ce syle musical, bien que les Blancs allaient vampiriser certaines chansons. Certains succès R & B sont enfouis dans la mémoire collective, alors que d'autres, via des interprétations, allaient parvenir à diverses générations.

 

 

 

 

SCREAMING JAY HAWKINS : La chanson la plus connue du bonhomme, mais aucune présence sur les palmarès grand public. C'est avec cette chanson que Hawkins présentait son grand guignol, sortant d'un cercueil en agitant des gris-gris. Sera reprise des centaines de fois. De mémoire : Nina Simone, Animals, Van Morrison (Avec Them), Creedence Clearwater Revival, Pete Townshend et, plus récemment : Sarah Jane Morris et Annie Lennox.

 

SMILEY LEWIS : Grande figure de la musique de la Nouvelle-Orléans, protégé du producteur Dave Bartholomew. Exemple de chanson vampirisée par les Blancs. J'explique : des gens de compagnies de disques notent vite le succès chez les stations de radio noires, adaptent illico la pièce à une approche plus légère et la font enregistrer par un de leurs artistes, qui connaît un succès national, empoche le fric et jette le Noir dans l'anonymat. Dans le cas de Smiley : Gale Storm. Fera aussi la gloriole de Dave Edmunds, en 1971. Je reviendrai un jour sur cette question honteuse de vampires.

 

LLOYD PRICE : Un pianiste avec deux carrières : l'une davantage grand public (fin des années 50) et l'autre plus R & B. Sera connue par la voie d'Elvis Presley.

 

JOE TURNER (Notre photo) : Un chanteur à la voix puissante, actif depuis la fin des années 1930, mais en signant avec la compagnie Atlantic, il devient une idole des palmarès des Noirs avec une série de R & B costauds et accrocheurs.

 

NAPPY BROWN : Une rare exception : cette chanson atteindra les stations de radio blanches sans passer par un vampire. Curieusement, des cinq que je présente, cette pièce est sans doute la plus oubliée.

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. jakin  le 18-09-2017 à 15:36:07  (site)

Des morceaux connus et des moins connus, mais toujours agréable à réécouter.....

2. MarioB  le 18-09-2017 à 20:29:54  (site)

Maintenant, tu connais tout !

 
 
 
posté le 13-09-2017 à 08:04:41

R & B : Ivresse

 

Jimmy Liggins : Drunk (1952)
Lavern Ray & The Raytones : Drunk, That's All (1957)
Papa Lightfoot : Wine Women & Whiskey (1954)
Dave Bartholomew : Who Drank My Beer While I Was In The Rear ? (1953)
Marilyn Scott : Beer Bottle Boogie (1950)

 

Je n'ai jamais entendu une autre scène musicale où il est autant question d'ivresse, d'alcool. Tout le monde semblait boire, dans ces chansons! Les sources principales étaient la bière, le vin et le whiskey. Pour le meilleur, le pire, mais aussi pour s'amuser.

 

JIMMY LIGGINS : Au menu cité, ajoutons le Gin, pour ce chanteur qui semble un spéclaliste de l'ivresse. D'ailleurs, il nous avoue que passer son temps dans les bars est une "chienne de vie."

 

 

LAVERN RAY & RAYTONES : Scène de ménage, alors que la femme accuse l'homme d'être saoul, jusqu'à ce que ce dernier accuse la femme d'être tout autant ivre. L'homme en présence n'est pas crédité (sans doute un musicien de l'orchestre), mais pincez-moi si je me trompe, ce gars a vraiment le timbre de voix d'un homme saoul!

 

PAPA LIGHTFOOT : Un harmoniciste à la voix extrêmement rugueuse et menaçante. Une voix qui fait peur! Pour lui, le vin, les femmes et le whiskey le mèneront à sa perte.

 

DAVE BARTHOLOMEW (Notre photo) : Qui a bu ma bière pendant que j'étais à l'arrière ? Cela sous-entend qu'il était parti pisser et que de retour à sa table, son verre de bière est vide. L'ami Dave n'a plus un sou et juge qu'un homme n'a pas le droit de voler la bière d'un autre!

 

MARILYN SCOTT : Une pianiste de boogie woogie qui invente une nouvelle danse : le boogie de la bouteille de bière. À la fin, son partenaire est... saoul d'avoir trop dansé.

 

 

 

J'avais déjà présenté ce thème. Si vous désirez cinq autres verres additionnels, suivez ce lien :

http://mariomusique.vefblog.net/104.html#Alcool

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. jakin  le 13-09-2017 à 08:30:11  (site)

Salut Mario, J'ai étanché ma soif au bar musical, mais comme c'est le matin, me voila saoul comme une vieille trompette !....

2. MarioMusique  le 13-09-2017 à 21:03:13  (site)

C'est du joli !

 
 
 
posté le 11-09-2017 à 21:49:47

R & B : Instrumental et saxophone

 

Earl Bostic : Harlem Nocturne (1958)
Sil Austin : Slow Walk (1956)
Rollee McGill : Rockers Shuffle (1955)
Red Prysock : Hand Clappin' (1955)
Sonny Thompson : Gum Shoe (1956)
 

 

EARL BOSTIC
(Notre photo) : À l'origine, en 1940 : le thème d'une émission de radio. En 1948, Johnny Otis lui insulfe du R & B et à partir de ce point, les reprises vont se multiplier. La version la plus célèbre est celle que je vous présente, sans doute à cause de l'accord gras de guitare qu'on y entend et qu'Earl Bostic a intégré un climat voyou urbain. Dès lors, Harlem Nocturne deviendra la mélodie favorite des danseuses de strip-tease du monde entier. Je vous accorde cinq secondes avant de vous exclamer : "Ah oui! Je connais!"

 

 

SIL AUSTIN : Le saxophone était au R & B ce que la guitare électrique deviendra au rock & roll : l'instrument roi. Pas étonnant que toutes les pièces instrumentales étaient centrées sur le saxo.

 

 

ROLLEE McGILL : Un disque obscur de la part d'un inconnu au bataillon, mais une pièce parfaite de A à Z.

 

 

RED PRYSOCK : Un rythme enlevé centré sur des claquements de mains. Le saxo laisse deviner une improvisation débridée.

 

 

SONNY THOMPSON : Une approche davantage élastique pour ce musicien très populaire auprès de la communauté d'ébène.

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. jakin  le 12-09-2017 à 17:00:32  (site)

Excellentes pièces de saxo....

2. MarioMusique  le 12-09-2017 à 18:36:48  (site)

Oui, c'est un instrument que j'ai toujours adoré.

3. Maritxan  le 13-09-2017 à 19:14:50  (site)

J'aime beaucoup cet instrument, j'ai apprécié tous les morceaux... ils sont tous superbes ! Merci Mario !

4. MarioMusique  le 13-09-2017 à 21:02:50  (site)

Merci. Au fait, je ne sais pas si tu as déjà entendu un saxophoniste jouer à tes côtés. C'est très puissant !

5. Maritxan  le 14-09-2017 à 22:54:28  (site)

Non, ça ne m'est jamais arrivée, mais je te crois sur parole ! Sourire1

 
 
 
posté le 09-09-2017 à 20:30:28

R & B : Le mot Rock

 

Roy Brown : Good Rockin' Tonight (1947)
Wild Bill Moore : Rock And Roll (1948)
Honey Brown : Rockin' And Jumpin' (1951)
Wynonie Harris : All She Wants To Do Is Rock (1949)
Doles Dickens : Gonna Rock This Morning (1951)
 

 

Le mot rock & roll est un terme d'argot d'usage chez les Noirs pour désigner l'acte sexuel. Il est utilisé une première fois dans une chanson en 1923 par la chanteuse de blues Trixie Smith. Par la suite, le terme semble disparaître de la circulation, même si on l'entend sporadiquement sur des disques de blues et même chez une Blanche comme Mildred Bailey.

Cependant, l'expression prend réellement son envol avec les artistes de R & B, sans doute à cause de la chanson Good Rockin' Tonight, double immense succès par son créateur Roy Brown et par la reprise immédiate de Wynonie Harris. Dans ce flot, on croise les variations Rockin', Rock et même Rocker. Si le terme garde sa signification première, il devient aussi synonyme de "Faire la fête de façon turbulente."

À Cleveland, au début des années 1950, un animateur de radio, le Blanc Alan Freed, note comme les jeunes adorent les stations de R & B et décide de lancer sa propre émission du style, mais sans utiliser le terme Rhythm & Blues, qu'il remplace par le Rock & Roll tant entendu sur les disques d'ébène. Le reste fait partie de l'histoire.

Voici cinq exemples, dont le méga succès de Roy Brown. La  photo : Wild Bill Moore. 

Tags: #1940-1949
 


Commentaires

 

1. jakin  le 12-09-2017 à 16:47:33  (site)

Des pièces de rock & roll que je ne connaissais pas....

2. MarioMusique  le 12-09-2017 à 18:36:04  (site)

C'est plutôt l'utilisation du mot que je voulais cerner.

 
 
 
 

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