Du 78 tours au disque compact

Plus de 100 années de musique

posté le 09-02-2016 à 22:15:40

Chansons sur la drogue

 

Memphis Jug Band : Cocaine Habit Blues (1930)
Chick Webb : Wacky Dust (1938)
Ink Spots : That Cat Is High (1938)
Champion Jack Dupree : Junker Blues (1940)
 

 

 

Chez les Américains de jadis, les Blancs chantaient l'amour et les Noirs chantaient tout le reste : le racisme, les injustices sociales, le chômage, la prostitution et la drogue. Comment, la drogue ? Ce n'est pas un sujet introduit par les rockers psychédéliques de 1967 ? Non, amis ! Voyons de plus près...

 

MEMPHIS JUG BAND : J'adore ce groupe! Sortez les harmonicas à deux sous, les kazous et soufflez dans une cruche vide! La chanteuse invitée, Hattie Hart, ne cache pas que "J'aime mon whiskey et j'aime mon gin, mais la façon dont j'aime ma cocaine est un fichu péché." Le refrain "Take a wiff on me" pourrait se traduire par : "Renifle à ma santé." Unique!

 

CHICK WEBB : Wacky Dust, c'est "La poussière dingue". Encore de la coco. La jeune chanteuse du groupe, Ella Fitzgerald, confie que la chose lui apporte "une sensation rafraîchissante et que c'est facile à trouver." Cette chanson sera reprise par le Manhattan Transfer.

 

INK SPOTS : Le groupe vocal romantique par excellence des années 1940 avait d'autres préoccupations avant leur gloire. Ils parlent ici d'un "type qui plane, regardez dans ses yeux, il plane plus haut qu'un cerf-volant." Sera aussi reprise par Manhattan Transfer.

 

CHAMPION JACK DUPREE : Quelle famille! Notre héros consomme je ne sais trop quoi, mais il le fait de façon intensive, alors que son frère utilise les aiguilles et que sa soeur préfère la cocaine. Cette chanson, avec d'autres paroles, deviendra The Fat Man, le premier disque de Fats Domino.

 

 

Tags: #1930-1939
 


Commentaires

 

1. sambapati  le 11-02-2016 à 14:50:00  (site)

Je ne savais pas qu'on (parlait) ? de drogues si ouvertement dans les années 30', 40'... Étonnante découverte de ma part ! On apprend à tout âge !Merci du partage et bonne fin de journée.
musicalementd
P.S. La première et la dernière " toune " sont mes 2 choix de chansons...

2. jakin  le 11-02-2016 à 16:24:24  (site)

Il faut être de langue anglaise pour comprendre les textes, mais c'est assez cocasse dans l’Amérique puritaine des années trente...Noir c'est Noir, il n'y a plus d'espoir !

3. MarioMusique  le 11-02-2016 à 18:35:53  (site)

Il y en a beaucoup plus que ces quatre. Un jour, je ferai un spécial sexe chez les artistes de blues.

Jakin : mes courts textes résument ce qu'il y a dans les chansons.

Merci vous deux.

 
 
 
posté le 08-02-2016 à 20:22:13

La créativité du jeune Duke

 

 

Il est arrivé à Duke Ellington de suivre les sentiers battus, mais j'imagine que c'était sur les recommandations de sa compagnie de disques. De toute façon, le pianiste vendait tant de disques qu'il pouvait se permettre des approches moins commerciales, plus créatives. C'est souvent le cas vers la fin des années 1920, alors que le Duke composait des pièces quasi planantes, très étranges. L'on pense à The Mooche, à Mood Indigo, mais ma favorite du genre est Creole Love Call, dont la musique semble flotter et qui est rehaussé par les interventions bizarres de la chanteuse Adelaide Hall. Ne laissez personne prétendre que les musiciens de jadis ne savaient pas créer.

Duke Ellington, Creole Love Call (1928)

Tags: #1920-1929
 


Commentaires

 

1. jakin  le 09-02-2016 à 16:05:59  (site)

J'ai déjà entendu cette pièce chez un ami fan de Duke Ellington...

2. MarioB  le 09-02-2016 à 19:13:30  (site)

Je pense que pour les gens qui s'intéressent au Duke, cette pièce est une incontournable et pas seulement pour les vocalises féminines : les arrangements de cuivres sont étonnants. Cet homme-là, du moins pour la période 1928-45, était particulier.

3. sambapati  le 10-02-2016 à 01:52:22  (site)

C'était très bon et je dois avouer que même si je connais le " Duke " je ne connaissais pas ce morceau. Merci du partage et bonne journée demain...
musicalementd

4. MarioMusique  le 10-02-2016 à 04:46:07  (site)

Duke avait beaucoup de talent et c'est dommage qu'il ait laissé un peu tomber la composition avec les années 1950, se contentant de réenregistrer les pièces de sa jeunesse.

 
 
 
posté le 06-02-2016 à 22:22:34

Un disque inhabituel

 

 

 

Même pour 1917, ce disque est inhabituel. Je n'en ai jamais croisé un autre semblable. Nous avons droit à une chanteuse d'opéra, accompagnée par un groupe vocal masculin, chantant a-capella un air de folklore. Fusion, en somme ! Éva Gauthier fut une célèbre artiste d'opéra pendant des années. Elle était la nièce de Wilfrid Laurier, premier ministre du Canada.

 

Éva Gauthier, Alouette (1917) 

Tags: #1910-1919
 


Commentaires

 

1. sambapati  le 08-02-2016 à 16:06:40  (site)

Très très spécial en effet... Doit être probablement considéré comme une pièce de collection. Merci du partage et bonne fin de journée.
musicalementd
P.S. Ton blog est sûrement très éclectique comme était le mien sur Blogorama. Toujours très plaisant de découvrir des choses nouvelles... et des amoureux de musique...

2. jakin  le 08-02-2016 à 17:31:22  (site)

Alouette je te plumerais, je te plumerais la tête....Alouette......

3. MarioMusique  le 08-02-2016 à 19:28:52  (site)

Jakin : Maitrisez-vous, monsieur ! Maitrisez-vous ! Roi

Samba : Cette pièce provient de la bibliothèque nationale du Canada, où l'on peut télécherger sans frais des milliers de disques québécois de l'ère du 78 tours.

 
 
 
posté le 06-02-2016 à 00:17:33

Une histoire véritable

 

 

Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on compose des chansons basées sur des faits et des personnages véritables. Casey Jones était un conducteur de locomotive. En 1900, en service pour un train de passagers, le véhicule fait un face à face avec une locomotive abandonnée sur la voie ferrée, à l'approche d'une gare villageoise. L'accident étant inévitable, l'assistant de Jones se précipite hors de la cabine, mais notre héros demeure aux commandes, tentant d'atténuer l'impact, afin que les passagers ne soient pas blessés. Casey Jones a été broyé. On disait qu'il avait donné sa vie pour éviter la mort aux gens dans les wagons. Évidemment, ce type de récit cache une réalité censurée par la légende : Casey Jones avait de l'avance sur son horaire et s'il l'avait respecté, les responsables de la gare auraient enlevé cette locomotive.

 

 

La chanson que je vous propose a été la première relative à cette histoire. Elle sera reprise, au cours des années 50-60, par Burl Ives, Pete Seeger, Johnny Cash et le Golden Gate Quartet. L'American Quartet était un groupe vocal créé par la compagnie de disques Victor, pour servir Billy Murray, la grande vedette de la firme.

 

Billy Murray & American Quartet, Casey Jones (1912)

Tags: #1910-1919
 


Commentaires

 

1. sambapati  le 06-02-2016 à 19:25:20  (site)

Tu as un superbe de beau blog ! J'aime bien ton dernier article... Merci du partage. Bonne fin de journée.
P.S. Je ne suis pas encore très familier avec les rouages de vefblog mais je devrais apprendre avec le temps... À la prochaine...

2. MarioMusique  le 06-02-2016 à 21:26:09  (site)

Merci. C'est très divers, ce qu'il y a ici. Je passe de 1908 à 2016 ! Pour te guider, les mots-clefs sont des décennies. Il y a aussi des catégories.

 
Pop
 
 
posté le 05-02-2016 à 00:18:10

Romantisme et automobile

 

 

Les chansons du début du 20e siècle célébraient souvent les moyens de transport : le bateau, le train, puis ces deux merveilles du monde moderne : l'avion et l'automobile. Dans ce dernier cas, la voiture devenait toujours un prétexte romantique pour un homme désireux d'épater celle qui faisait battre son coeur. C'est le cas de la pièce que je vous propose, la plus populaire du style. Lucille est friande de la voiture de son petit ami et il la laisse même conduire, cela, bien sûr, vers l'église pour un mariage.

Le duo Arthur Collins & Byron G. Harlan était typique du monde du vaudeville. Ces deux comiques ont été très présents au cours de la petite enfance de l'univers du disque. Nous avons aussi droit à une jolie illustration pour la feuille de partition musicale. Vous noterez que l'automobile en vedette n'a pas de volant.

Collins & Harlan : In My Merry Oldsmobile (1905)

Tags: #1900-1909
 


Commentaires

 

1. jakin  le 05-02-2016 à 16:13:15  (site)

En entendant ces chansons on à du mal à comprendre l'intérêt que nos ancêtres avaient pour ce genre de musique compte tenu des moyens moderne d'écoute d'aujourd'hui....

2. MarioMusique  le 05-02-2016 à 17:19:24  (site)

En 1905, ce disque "sonnait" bien. Le hic est que les acétates des chansons de l'ère acoustique sont disparus et qu'il faut se fier à des rares disques usés. De plus, ajoutons que les disques se vendaient peu, si on compare aux périodes ultérieures. D'ailleurs, plus on avance dans le temps de l'époque des 78 tours, plus les acétates ont été conservés et on peut aussi trouver des disques en parfait état pour un transfert digital.

Quant à la chanson, c'est typique du genre vaudeville, souvent mélodique et surtout amusant.

 
Pop
 
 
 

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