Des artistes québécois célébrant un lieu européen, cela arrive à l'occasion. Le chemin inverse est profondément rare. J'en connais deux par Trenet, puis celle-ci. Ah : ne pas nommer ce fichu amoncellement de stéréotypes éculés de Cabane au Canada, hein! Pourquoi Eric Charden a-t-il composé une pièce sur Montréal ?
Tout simplement parce qu'en 1969, la compagnie québécoise Gamma avait signé un contrat de distribution pour ses disques français. Invité à passer par Montréal pour de la promo, Charden visite la ville et a l'inspiration pour cette chanson. Il rencontre Tex Lecor, artiste Gamma, et lui demande s'il connaissait un vieux prénom québécois. Alors, Tex lui avait répondu : Dieudonné. Et voilà le secret !
Les rues Saint-Laurent et Sainte-Catherine nommées par Charden sont des intersections commerciales du centre-ville montréalais. Quant à Valerie, ce n'est pas une jeune femme, mais le titre d'un film québécois alors populaire.
La chanson a donc été composée à Montréal, mais enregistrée en France. Il faudra attendre l'année suivante pour un énorme succès radiophonique au Québec. D'ailleurs, c'est la seule chanson que je possède de ce chanteur.
NB : Pourquoi ce disque apparaît deux fois, ci-haut ? Parce que je n'ai pas le goût de recommencer !
Éric Charden, Montréal (1970)
Le seul succès radiophonique de Tony Joe White et une chanson dont le style allait aiguiller sa carrière jusqu'à nos jours. Tony Joe est un peu comme JJ Cale : on souhaite qu'il fasse toujours la même chose. L'homme possède une voix extraordinaire : chaude, ombragée et, dirais-je, profondément virile. Sur ce disque, cette voix est portée par des interventions lumineuses d'une guitare qui va à l'essentiel, de bons arrangements soul de cuivres et un solo d'harmonica. C'est un disque qui a de la gueule.
Qu'est-ce que le Polk du titre ? Une mauvaise herbe de la Louisiane qui pousse en bordure des forêts et près de la route. Commestible, mais pas tout à fait un régal. Annie vit dans la forêt et est très malchanceuse : son père était un paresseux et ses frères des voleurs. Sa mère est un prison et sa grand-maman a été bouffée par un crocodile (Chunk! Chunk! de nous préciser Tony Joe). Alors, il ne reste qu'une alternative culinaire pour Annie : aller chercher l'herbe polk pour s'en faire une salade.
Tony Joe White, Polk Salad Annie (1969)
1. jakin le 15-11-2016 à 16:08:37 (site)
Excellent morceau en tout point de vue...j'adore ! C'est une pépite.....Merci pour ce partage....
2. MarioMusique le 15-11-2016 à 19:19:48 (site)
Il vient de faire paraître un nouveau disque, un peu faible, cependant... Sa fille aussi est chanteuse ! Merci.
Ernest Ranglin était un guitariste de studio de la Jamaique, se produisant sur des disques de ska et de proto-reggae. En 1969, il décide d'enregistrer un disque romantique et atmosphérique, reprenant à son compte des standards sentimentaux et des succès des récentes années. Je ne sais pas si cet objectif a été atteint en 1969, mais près de cinquante années plus tard, ce microsillon présente un autre aspect, quelque peu étrange...
Pour être honnête, Ranglin ne m'intéresse pas. Le personnage en cause est son organiste : Richard Khouri, lui aussi musicien de studio pour disques de l'univers du reggae naissant. Ranglin lui a sûrement demandé de créer des climats et de demeurer discret. L'orgue utilisé me semble être un Hammond, mais sans doute un modèle qui était déjà ancien. Khouri n'utilise que des notes basses qu'il prolonge.
Le résultat, vu en 2016, me fait penser à de la musique de film ancien de suspense, quand deux personnages marchent à tâtons dans un château abandonné plein de fils d'araignées. Bizarre, vous avez dit bizarre?
Ernest Ranglin, Blue Star, 1969, Softly With Ranglin
1. jakin le 14-11-2016 à 17:01:00 (site)
Mario, ton imagination est vagabonde ? Mais tu as peut-être raison....
2. MarioMusique le 14-11-2016 à 18:24:49 (site)
C"est un orgue fantômatique.
SARAH VAUGHAN : 85 % de tout ce qu'elle a enregistré est de la soupe. Le 15 restant est acceptable. J'apprécie le présentateur, expliquant pourquoi il y a tant de microphones sur scène et informant les spectateurs qu'ils allaient devenir des artistes de la compagnie Mercury. Titre du CD : At Mister Kelly's.
DAVE BRUBECK : Le quatuor du pianiste était populaire bien avant Take Five. Ils interprètent ici une composition de Duke Ellington. Titre du CD : Jazz At Oberlin.
MODERN JAZZ QUARTET : Le vibraphoniste Milt Jackson était un géant. À l'origine : deux microsillons, réunis en un double CD : European Concert.
ANITA O'DAY : Anita en petite formation. Pour les gens ayant vu le magnifique film documentaire Jazz On A Summer Day, il s'agit ici de la même version entendue dans cette production, avec les I I I I à la fin. Un conseil aux apprenties : ne tentez pas de chanter aussi rapidement qu'Anita... Titre : At Mister Kelly's. Encore?
SHIRLEY SCOTT : Les disques de Shirley sont en réalité des duos avec son mari le saxophoniste Stanley Turrentine. Et vice verça. Ce 33 tours de 1964 a doublé son temps dans la version CD : Quenn Of The Organ. Un bijou de disque de jazz!
OSCAR PETERSON : Pour les gens qui l'ignorent, Oscar est un Québécois. Titre : Live From Chicago.
KENNY DORHAM : Ce trompettiste se produit devant un petit public. Les musiciens qui l'accompagnent sont excellents. Titre : Round About Midnight At The Café Bohemia.
THELONIUS MONK : Le souvent risqué Monk offre une belle version de son grand classique. Titre : Misterioso.
MILES DAVIS : Le disque illustré ci-haut était à l'origine un 33 tours simple, devenu, avec le CD, un ensemble de quatre disques. Miles dans un environnement très be-bop : la plupart des pièces durent plus de dix minutes et il y en a même une de quinze. Donc, beaucoup d'improvisation! Titre : In Person Friday And Saturday Nights At The Blackhawk.
ELLA FITZGERALD : Ella In Berlin fut un important vendeur. La femme s'amuse beaucoup dans une partie improvisée où elle explique que Bobby Darin et Louis Armstrong ont aussi enregistré cette chanson. Ella nous offre son imitation de Louis.
1. jakin le 10-11-2016 à 17:52:16 (site)
Un bon moment de Jazz pour cette fin de semaine. Avec une préférence en ce qui me concerne pour Oscar Peterson et Thelonius Monk....
2. MarioMusique le 10-11-2016 à 18:12:25 (site)
Il y a du choix ! Un peu plus long à écouter, cependant... Merci !
3. Maritxan le 13-11-2016 à 19:21:53 (site)
Ce genre de jazz ne ne branche pas. Le seul qui me parle, c'est Oscar Peterson, peut-être parce que le rythme est plus marqué... je suppose que c'est la raison de mon choix.
4. MarioMusique le 13-11-2016 à 22:16:29 (site)
Triste... Triste...
6. MarioMusique le 14-11-2016 à 18:25:27 (site)
Hé bien, c'est triste parce que tu n'aimes point.
7. Maritxan le 15-11-2016 à 13:21:33 (site)
C'est triste aussi que tu n'aimes pas le vin...
Bonne journée ! @+
Le succès d'Édith Piaf fut international. Elle a donné des spectacles partout dans le monde, dont les États-Unis. Cependant, les tentatives d'obtenir un succès radiophonique ont été des échecs. On croise La vie en rose (1950) et Milord (1961), mais des succàs confidentiels. Sans doute que ces disques ont été diffusés dans le nord-est américain, où vit une communauté francophone d'importance. Par contre, la réussite a été au rendez-vous par la voie d'interprétations anglaises. Les cinq chansons que je vous présente ont été des succès de palmarès, dont deux numéros 1. Ces initiatives passaient par une voie musicale conservatrice, avec des orchestrations lourdes avec mille violons.
KAY STARR : Une chanteuse d'origine amérindienne, avec une voix puissante. Vous reconnaîtez L'Hymne à l'amour.
LOUIS ARMSTRONG : On est de plus en plus loin du jazz, hein... Louis garde le titre français, mais chante le reste dans son dialecte. La vie en rose a nul doute été la chanson de Piaf la plus reprise par des Américains et on en croise encore des versions de nos jours.
LES BAXTER : Le premier numéro 1. Le titre change : nous passons de la Goualante du pauvre Jean aux Gens pauvres de Paris. Aucune importance, car c'était instrumental.
BROWNS : Un frère et ses deux soeurs. La famille Lebrun! Le second numéro 1, avec des paroles fidèles aux Trois cloches de Piaf et des Compagnons de la chanson.
PATTI PAGE : Le titre est transparent : Sous le ciel de Paris
1. gegedu28 le 07-11-2016 à 21:30:21 (site)
Bonsoir Mario,
Superbes ces airs d'Edith Piaf interprétés par des américains, mais çà nous ramène des années en arrière !, ... j'étais pas encore né ! (1959)
Au plaisir de venir t'écouter.
Gégédu28
2. MarioMusique le 07-11-2016 à 22:09:58 (site)
Merci. Il faut aussi passer par cet article, pour des interprétations davantage récentes :
http://mariomusique.vefblog.net/91.html#Elles_aiment_Piaf
3. jakin le 08-11-2016 à 16:10:17 (site)
Des pièces que je n'ai jamais entendu et j'ai poursuivi ma découverte sur le lien que tu as indiqué à Gégé...
Commentaires
1. jakin le 16-11-2016 à 16:29:28 (site)
Ce Chanteur ne m'avait pas attiré quant il est sorti sur les scènes....il ne m'emballe toujours pas même avec une chansonnette canadienne....question de goût !
2. MarioMusique le 16-11-2016 à 17:01:32 (site)
Moi non plus ! Mais j'imagine que cette chanson m'avait interpellé.