Du 78 tours au disque compact

Plus de 100 années de musique

posté le 31-03-2017 à 22:00:03

Le jazz a 100 ans : Les années 1990

 

 

Holly Cole : I Can See Clearly Now (1993)
Harry Allen : Cool Man Chu (1996)
Rebecca Kilgore : You Can't Lose A Broken Heart (1994)
John Pizzarelli : On The Sunny Side Of The Street (1994)
Diana Krall : All Or Nothing At All (1997)
Scott Hamilton : Wabash (1999)
Pearl Django : Daphné (1999)
Allan Vaché : Just One Of Those Things (1997)
Mary Stallings : It's Crazy (1994)
Rhoda Scott : Blue Law (1992)

 

 

Il y a un point commun avec le jazz des années 1990 et le blues et le rock du même moment : c'est une "vieille" musique, ce qui signifie qu'elle a ses racines, ses courants du passé, qui s'adaptent à une nouvelle technologie. Cette idée sera la base de ce que deviendra cette musique jusqu'à nos jours. Les standards, chansons populaires des années 1920-30, sont de plus en plus présents, jusqu'à surenchère de certaines pièces (Cry Me A River + Stompin' At The Savoy) alors que plusieurs jeunes artistes adaptent au son jazzé des pièces du domaine pop-rock : On s'essouffle à compter les reprises de Ain't No Sunshine (Bill Withers) et de Moondance (Van Morrison) et on peut ajouter les noms de Paul Simon, Sting (Avec ou sans Police) et toujours les Beatles. Ceci est sain. Comme exemple : Holly Cole reprend ici un titre du chanteur soul Johnny Nash.

 

Ah, Holly Cole! Pincez-moi si je me trompe, mais elle fut la première à sonner le retour des chanteuses, et, ô patriotisme, elles furent très nombreuses au Canada, telle Diana Krall, dont le joli minois incite des gens qui n'aiment pas le jazz à acheter ses disques pour regarder les pochettes. Photo ci-haut de la belle. Dans la foulée, une femme comme Mary Stallings, active depuis le début des années 1960, enregistre comme jamais elle ne l'avait fait avant.

 

C'est aussi le cas de d'un autre vétéran, le saxo Scott Hamilton, présent depuis les 1970, mais qui fait figure de recrue dans les 90. L'organiste Rhoda Scott répond au même phénomène.

 

C'est au cours de cette décennie qu'apparaissent des artistes qui seront extrêmement productifs dans le domaine du disque : le saxophoniste Harry Allen sera présent sans cesse, tant avec ses CD qu'avec des collaborations avec des chanteuses et d'autres musiciens. Rebecca Kilgore, chanteuse touche-à-tout, enregistre de deux à trois disques par année. Curieusement, son tout premier, en 1990, était une auto-production sur cassette seulement. Ajoutons le guitariste et chanteur John Pizzarelli, fils d'un guitariste bien en vue, qui offre régulièrement des disques de grande qualité, interprétant surtout des standards, mais aussi des chansons pop.

 

 

Parlant de tradition : c'est en 1990 qu'apparaît la compagnie Arbor Jazz, qui se spécialisera dans le jazz ancien revu et corrigé par des vétérans délaissés, offrant sans cesse des CD excitants. Exemple : le dynamique clarinettiste Allan Vaché, flirtant avec le dixieland.

 

 

Enfin, une nouveauté des années 1990 est aussi une 'vieillerie' : la jazz manouche, disparu au cours des années 1940 et qui avait été la fierté de Django Reinhardt et de personne d'autre. Pearl Django ne cache pas son influence et ces Américains sont à la base d'un mouvement qui va exploser au cours du 21e siècle.

 

 

En fin de compte, tout ceci était réjouissant, surtout parce que le jazz renouait avec une certaine simplicité chaleureuse absente des deux décennies précédentes. 

Tags: #1990-1999
 


Commentaires

 

1. jakin  le 03-04-2017 à 16:57:03  (site)

Je vais écouter tout cela demain matin avec le sentiment de passer un bon moment après mon petit déjeuner....

2. MarioB  le 03-04-2017 à 20:33:59  (site)

Alors, bon appétit musical.

3. jakin  le 04-04-2017 à 16:38:39  (site)

Résultat une bonne matinée musicale, j'ai même fait une deuxième écoute....

4. MarioB  le 04-04-2017 à 17:33:30  (site)

C'est une sonorité plus contemporaine.

5. anaflore  le 10-04-2017 à 18:21:21  (site)

harry allen j'adore

6. MarioMusique  le 10-04-2017 à 19:22:38  (site)

Harry Allen, c'est sans risque et bon, la plupart du temps. Mais il enregistre tant et tant de disques qu'il devient difficile de suivre ses pas.

 
 
 
posté le 25-03-2017 à 19:21:22

Le jazz a 100 ans : Les années 1980

 

 

Shirley Horn : Our Love Is Here To Stay (1981)
Art Farmer : Contact (1982)
Wynton Marsalis : My Ideal (1983)
Tony Williams : Sister Cheryl (1985)
Eric Gale : Once In A Smile (1980)
Barbara Dennerlein : Billie's Bounce (1986)
Dave Gruisin : Early AM Afternoon (1985)
Harry Connick Jr : Do Nothin' Till You Hear From Me (1988)
Gene Harris : This Masquerade (1989)
Jay McShann : When I Grow Too Old To Dream (1983)

 

 

Cette décennie en est une de transition, portant les modes de la précédente, aussi la tradition, laquelle sera la principale caractéristique des années suivantes. Je crois surtout que les 1980 marquent le retour des standards musicaux, jamais tout à fait disparus, mais se tenant à l'ombre.

On note surtout les vétérans, discrets au cours des 1970, et qui prouvent qu'ils ont toujours leur place. Ici, Art Farmer et Jay McShann, dont la carrière touche sept décennies avec son jazz teinté de blues. Le retour le plus étonnant fut celui de la pianiste Shirley Horn, retirée volontairement de la sphère jazz en 1965 pour élever ses enfants, et qui revient avec des standards et des pièces lentes du plus bel effet.

Le jazz-rock poursuit sa route pour plaire aux gens qui aiment le style. Je vous propose une chouette pièce du batteur Tony Williams, mais aussi la présence du guitariste Eric Gale.

Autre retour : l'orgue Hammond et l'Allemande Barbara Dennerlein, une des meilleures de tous les temps, plus ou moins seule dans ce créneau pour cette décennie, mais dont le talent sera une référence pour des jeunes maniaques du gros clavier.

Se développe aussi ce que j'appelle le jazz de banlieue, qui est une musique s'adressant aux gens qui ne s'intéressent pas au jazz, mais qui doivent compter sur une musique d'ambiance pendant leurs réunions mondaines, pour faire chic et branché. Les Américains ont l'habitude de distribuer des statuettes à ces artistes. Il y a pire que Wynton Marsalis et Dave Grusin, mais ce n'était pas encore la soupe qu'on baptisera plus tard Smooth Jazz.

Peu de chanteuses et de chanteurs au cours des années 1980. Ce sont les débuts du pianiste Harry Connick Jr, qui enregistrera énormément par la suite, trop souvent dans un style convenu. Les meilleurs disques de ce jeune homme de la Nouvelle-Orléans sont ceux qui ont comme titres des chiffres, représentant son âge. Notre photo. 

Enfin, le pianiste Gene Harris (un autre pianiste!) est un cas intéressant, ayant débuté dans la voie traditionnelle au cours des 1960, passant aux déferlements de synthés au cours de 70, pour revenir à une approche acoustique.

Le plus excitant était à venir rapidement.

 

Tags: #1980-1989
 


Commentaires

 

1. anaflore  le 26-03-2017 à 07:54:31  (site)

mon article pourrait venir en préface .....

2. MarioB  le 26-03-2017 à 21:07:09  (site)

Même comme préface, c'est un raccourci très très mince, hein...
Je crois que je suis davantage substantiel Clin doeil1

3. jakin  le 27-03-2017 à 16:25:41  (site)

Ouf, la dernière fois que je suis passé il n'y avait que le texte....j'ai cru que vef t'avait censuré....Je viens de passer un agréable moment avec tes pièces des années 80....

4. MarioMusique  le 27-03-2017 à 16:47:46  (site)

Je mets d'abord le texte, puis ensuite la musique, car il y a le risque d'une fausse manoeuvre et de perdre le texte. Cela m'est déjà arrivé et ce n'est pas rigolo de recommencer.

 
 
 
posté le 17-03-2017 à 21:47:11

Le jazz a 100 ans : Les années 1970

 

 

Chuck Mangione : Feels So Good (1978)
Jazz Crusaders : Hard Times (1970)
Weather Report : Birdland (1977)
Michael Franks : Jive (1975)
Grover Washington Jr : Santa Cruisin' (1978)
Deodato : Also Sprach Zarathusta (1973)
Jean-Luc Ponty : Garden Of Babylon (1975)
Spyro Gyra : Shaker Song (1979)
Manhattan Transfer : Wacky Dust (1979)
Gary Burton & Chick Corea : What Game Shall We Play Today (1973)

 

Nul doute la décennie la plus faible de l'histoire du jazz. Les riches courants des années précédentes se marginalisent, alors que les nouveautés deviennent discutables et assurément éloignées du grand public.

Dans 90 % des cas, le jazz avait toujours été une musique acoustique. Voilà qu'elle désirait se brancher, faisant suite aux expériences pas très agréables du free-jazz des années précédentes. Pour certains jeunes vétérans et des nouveaux venus, le rock devient une influence. Sauf erreur de ma part, les artistes jazz-rock n'ont jamais eu la faveur des amateurs de rock et on ne peut dire que leur approche ait eu une influence sur l'autre clan, sauf dans le cas de Santana. Les Pat Metheney, Herbie Hancock, Larry Coryell, Mahavishnu Orchestra m'ont toujours laissé froid, moi l'amateur de rock. Je croyais que c'était bruyant et prétentieux. Comme exemple, je propose ici le français Jean-Luc Ponty, dans une pièce qui ne m'a jamais écorché les oreilles.

Notez bien qu'il pouvait y avoir électricité sans devenir entièrement du jazz-rock, le cas, ici, des jeunes vétérans de Jazz Crusaders et de la recrue Grover Washington Jr. Notez la distortion très rock & roll de la finale de la pièce des Crusaders.  Le seul cas que je connaisse d'une pièce nouvelle tendance qui ait trouvé écho chez les amateurs de rock est le Birdland de Weather Report, groupe de fusion dont les membres trouvaient leurs sources vers la fin de la décennie 1950.

Je parlais, dans l'article précédent, de la présence de pièces jazz sur les ondes A-M. Ceci disparaît presque entièrement au cours des 1970, sauf dans le cas de Spyro Gyra, qui obtient deux succès. La pièce de jazz la plus populaire fut sans doute celle de Chuck Mangione, musicien moyen, mais son succès a été sifflé par des millions de personnes. Enfin, dans ce créneau, le pianiste électrique Deodato reprend le thème du film 2001 Odyssée de l'espace : le jazz rencontre la musique classique, pour une superbe réussite. (Je présente ici la version du microsillon et non le 45 tours.)

La jazzy, ou jazz pop, connaît de belles heures avec des gens comme Joni Mitchell, Steely Dan, mais le maître incontesté du style fut Michael Franks, dont le Art Of Tea est un disque à garder avec soi sur une île déserte.

Disparus en cours de route les magiciens de l'orgue Hammond et aussi les chanteuses. Du point de vue vocal, il faut souligner l'arrivée importante de Manhattan Transfer, au début d'une riche et longue carrière, mêlant la tradition avec le modernisme. Ce quatuor, illustré ci-haut, pouvait chanter de la soul, du doo-wop, de la bossa nova. Richesses dans les harmonies et souvent un peu d'humour. La pièce que je vous propose date des années 1930 (Chick Webb) et vous noterez qu'elle est entièrement interprétée au synthé.

Enfin, Chick Corea et Gary Burton offrent une pirouette acoustique, mais la présence de cette pièce figure dans cet article pour vous raconter une anecdote. J'ai vu Gary Burton en spectacle, dans une boîte de nuit de ma ville, accompagnant un ami. Le vibraphoniste avait eu le chic de demander au public de cesser de parler quand il jouait et, de plus, quand un spectateur s'était approché avec son appareil photo, Burton avait cessé de jouer, l'avait pointé du doigt en ordonnant de ne pas faire une telle chose. Excusez du peu, hein...

Tags: #1970-1979
 


Commentaires

 

1. jakin  le 20-03-2017 à 16:52:46  (site)

Salut Mario, c'est une période ou mon activité professionnelle me prenait beaucoup de temps, donc pas disponible pour écouter de la musique...J'ai apprécié toutes ces pièces dont une grande partie m'était inconnue....encore un bon moment musical....

2. MarioMusique  le 20-03-2017 à 22:04:04  (site)

Merci. Pour ma part, Manhattan Transfer est sans doute le premier ensemble de jazz dont j'ai suivi les activités de disque en disque. C'est grâce à eux que j'ai découvert maints classiques du style.

Je sais que Cheryl Bentyne be veut plus collaborer et que le membre fondateur est décédé. Ils vont poursuivre sans ces deux-là et je trouve l'idée un peu triste.

Le choix musical était un peu plus mince que pour les autres articles...

 
 
 
posté le 11-03-2017 à 07:33:58

Le jazz a 100 ans : Les années 1960

 

 

Wes Montgomary : Four On Six (1960)

Horace Silver : Song For My Father (1964)

Etta Jones : Love Walked In (1963)
Georgie Fame : Yeh Yeh (1965)
Ramsey Lewis Trio : The In Crowd (1965)
Cannonball Adderley : Mercy Mercy Mercy (1967)
Vince Guaraldi : Linus & Lucy (1964)
Stan Getz & Astrud Gilberto : Girl From Ipanema (1963)
Shirley Scott & Stanley Turrentine : Remember (1963)
John Coltrane : Dear Lord (1965)

 

Les années 1960 sont marquées par deux courants : l'un cherchant à plaire au grand public et l'autre voulant lui déplaire. La période 1960-1963 est une continuation de la décennie précédente, comme illustré ici avec Wes Montgomery, guitariste populaire qui n'avait rien de plus que les autres instrumentistes du genre, puis le pianiste habile Horace Silver, avec son classique qui sera en partie vampirisé par Steely Dan, une dizaine d'années plus tard.

L'orgue Hammond connaît des heures de gloire, alors que Jimmy Smith demeure le roi du style, entraînant dans sa cour les John Patton, Jack McDuff, Baby Face Willette et un autre Smith, Johnny de son prénom, mais place aux femmes : Shirley Scott, qui avait un avantage : son mari, le saxo Stanley Turrentine était sur tous ses disques. inversement, elle était présente sur les microsillons de l'époux, bien que le couple n'ait jamais été présenté comme un duo. La photo est celle de Shirley.

Les chanteuses ? Elles oubliaient trop le jazz pour de la soupe avec violons. Anita O'Day est toujours présente, mais sa carrière sera brisée en 1964. Plusieurs disparaissent de la circulation, alors qu'Etta Jones émerge, après avoir passé quinze années à chanter sur toutes sortes de disques bizarres. Etta avait un avantage : elle rappelait beaucoup Billie Holiday, la grande disparue.

Une nouveauté : le jazz américain visite les voisins de l'Amérique du sud et intègre la bossa nova. On pourrait croire que Stan Getz fut le premier à le faire, à cause du succès de la fille d'Ipanema, mais en réalité, la plupart des musiciens de jazz se sont laissés tenter. A propos de cette chanson : Getz désirait que le compositeur Joao Gilberto chante en sa compagnie, mais l'homme ne savait pas parler anglais, si bien que sa jeune épouse Astrud a pris sa place. Bien sûr, cette chanson sera une des plus reprises de tous les temps.

Plaire au grand public, je disais. On voit apparaître un phénomène nouveau avec l'ère Beatles : les musiciens de jazz se penchent sur l'univers pop-rock-soul, alors qu'ils avaient entièrement ignoré ce type de musique au cours des 1950, même dans le cas d'un artiste aussi populaire qu'Elvis Presley. On croise des versions de pièces des Beatles et même des Rolling Stones. Comme exemple : le pianiste Ramsey Lewis interprète de façon instrumentale une chanson de l'artiste soul Dobie Gray et la rend davantage populaire que l'originale.

Le jazz sur les palmarès? Relativement peu au cours de la décennie 1950, mais davantage avec les 60. Ils n'étaient pas légion, mais assurément deux ou trois fois par année, nos jazz se faisaient entendre dans les transistors. Ce fut le cas pour Getz & Gilberto, Ramsey Lewis et j'ai ajouté Cannonball Adderley.

Par contre, l'artiste jazz le plus entendu par le grand public fut Vince Guaraldi qui, jusqu'alors, était un pianiste marginal. Sauf qu'il répond à la demande étrange des producteurs des dessins animés de Charlie Brown. Étrange car pouvait-on imaginer du jazz comme fond sonore aux aventures de Linus, Lucy, Snoopy et Charlie ? Assurément, des millions de gens (et d'enfants) ont entendu Guaraldi.

Autre approche nouvelle : le jazz-pop. Citons Mose Allison, avec son jazz inspiré du blues, puis le jeune britannique Georgie Fame, reprenant de façon simple des airs de jazz et ajoutant des éléments du style à ses reprises soul. Ce sera la naissance du style que je nomme Jazzy, encore présent de nos jours.

Enfin, déplaire au public ? Le free-jazz explose circa 1963 pour des expériences très à rebrousse-poil. John Coltrane sera en tête de liste, bien que je me sois montré gentil avec le choix musical que je vous propose. Des vétérans s'inspireront du mouvement, pour entreprendre un déclin d'inspiration menant vers le désert jazz des années 70.

 

Tags: #1960-1969
 


Commentaires

 

1. jakin  le 13-03-2017 à 17:53:18  (site)

Une belle série de Jazz que j'ai écouté avec ce temps maussade sur la Provence. Avec un coup de coeur pour Horace Silver....Mais où vas-tu chercher toutes ces informations ? Tu est une vraie encyclopédie de la musique...Merci pour le partage....

2. MarioMusique  le 13-03-2017 à 22:07:12  (site)

Il n'y a pas réellement de recherche d'informations. Ce sont des choses que je sais car je baigne dans l'huile rock blues soul et jazz depuis des décennies.
Ces articles ont été préparés l'automne dernier et sont centrés sur les pièces que je présente, représentatives des courants jazz de chaque décennie. En premier lieu, il y avait une quarantaine de chansons par étape et je les ai réduites à dix. Tu noteras que je ne répète pas un artiste d'un moment à l'autre.
J'imagine que les médias traditionnels feront grand cas du centenaire du jazz en avril prochain, mais je ne crois pas que ce sera aussi bien qu'ici. Je suis vantard, hein ?

 
 
 
posté le 04-03-2017 à 21:31:16

Le jazz a 100 ans : Les années 1950

 

 

Gerry Mulligan & Chet Baker : Jeru (1953)
Zoot Sims : The Man I Love (1956)
Anita O'Day : Takin' A Chance On Love (1957)
Miles Davis : Milestones (1958) (Sax : John Coltrane)
Modern Jazz Quartet : Versailles (1956)
Lambert, Hendricks & Ross : Airgin (1958)
Jimmy Smith : You Got Cha (1956)
Oscar Peterson : Lullaby Of Broadway (1959)
Dave Brubeck Quartet : Take 5 (1959)
Dave Pell Octet : Walkin' My Baby Back Home (1956)

 

 

 

À mon avis, la décennie 1950 représente l'âge d'or du jazz. C'est un moment où des courants modernes font bon ménage avec un aspect plus traditionnel, où les vétérans sont aussi importants que les jeunes loups. C'est aussi l'apparition de musiciens très doués, qui étaient au début de longues carrières et qui demeurent, de nos jours, des références.

 

 

Il y a eu tant de disques, tant de nouveaux visages! Pourquoi? La réponse est dans l'article sur les années 1940 : le jazz be-bop n'avait cure des grandes compagnies de disques et s'exprimait par la voie de petites maisons. Ceci s'est poursuivi au cours des années 50 (D'ailleurs, dans d'autres domaines musicaux aussi). Bref : il y avait beaucoup de disques parce qu'il existait davantage de compagnies. Ces enregistrements répondaient à une demande, car au cours des 50 : plus de guerre, plus de grande dépression et, il va de soi, davantage de consommateurs, profitant du plein emploi et de l'ère des loisirs.

 

 

La raison la plus importante est d'ordre technique : l'arrivée du 33 tours, en 1948. Pour la première fois, le jazz n'avait plus à se limiter aux 3 minutes 30 secondes d'un 78 tours. Les musiciens avaient plus d'espace pour s'exprimer. Des pièces de plus de cinq minutes étaient monnaie courante, allant même jusqu'à dépasser 10 minutes. De plus, l'arrivée de magnétophones à rubans pour remplacer les acétates d'enregistrement ont fait avancer d'un bond prodigieux la qualité sonore des disques. De ce fait, une très grande partie de ces produits de plus de soixante années sonnent toujours très frais de nos jours.

 

 

Place aux femmes! Elles étaient si nombreuses... Certaines formées à l'école des big bands, d'autres, plus jeunes, adoptaient la formule du trio. Plusieurs étaient musiciennes, adeptes du piano pour la plupart. Cependant, ces dames représentaient la partie conservatrice du jazz, avec l'interprétation répétée de standards de jadis. Il faut cependant préciser qu'à ce moment, ces chansons n'étaient pas si anciennes. Conservatisme aussi avec l'emploi de big bands à l'occasion, au de sections de cordes pour tomber dans la soupe... Les Blossom Dearie, Beverly Kenny, Betty Roché, Chris Connor avaient tant à offrir, mais la reine incontestée était Anita O'Day (Notre photo).

 

 

Dans le domaine vocal : Lambert, Hendrick & Ross offrent des culbutes qui porteront le nom de Vocalese.  C'est à dire que ces deux hommes et cette femme chantaient des partitions destinées à des saxophones ou à des trompettes. Dans une autre sphère inédite : l'orgue Hammond.  Jimmy Smith ne fut pas le premier, mais la qualité de son approche en a fait un maître qui aura une énorme influence sur tous les organistes du futur.

 

 

Le musicien le plus actif et la première contribution québécoise au monde du jazz : le pianiste Oscar Peterson. Il enregistre énormément (en trio) et prête son talent à d'autres artistes (Par exemple, c'est Oscar qu'on entend sur la chanson d'Anita O'Day que je vous propose). Les collaborations sont nombreuses, parfois lumineuses, comme dans le cas du trompettiste Chet Baker et du costaud saxophone baryton de Gerry Mulligan.

 

 

Pas tout à fait une nouveauté, mais une approche 'très cool' avec le Modern Jazz Quartet et son vibraphoniste Milt Jackson, monstrueusement doué. Le quatuor de Dave Brubeck mèle la tradition avec une gentille avant-garde et sera un groupe extrêmement populaire. Leur Take 5 est sans doute une des pièces de jazz les plus connues de tous les temps. Enfin, je motive la présence du saxo Zoot Sims en disant qu'il est mon préféré !

 

Mais qui donc est Dave Pell ? Un saxophoniste à la tête d'un octet, mini big band, avec une approche populo, à mi-chemin entre la tradition et le jazz nouveau, avec des références à l'univers dixieland. J'oublie quelqu'un ? Ah! Miles Davis! Le divin de la trompette !

Tags: #1950-1959
 


Commentaires

 

1. jakin  le 05-03-2017 à 17:43:05  (site)

Bonsoir Mario, Comme" dab" j'ai passé une agréable moment musical avec toutes ces pièces des années 50.....Comme il pleut aujourd'hui, cela a mis un peu de soleil dans la maison....

2. MarioMusique  le 05-03-2017 à 22:27:23  (site)

Déjà l'habitude ?

3. Nikole-Krop  le 07-03-2017 à 19:50:50  (site)

Hormis ceux que je connaissais déjà et que j'aime, Miles et Brubeck, j'ai aimé Dave Pell.

4. MarioMusique  le 07-03-2017 à 19:56:52  (site)

Dave Pell, c'est un peu oublié aujourd'hui, parmi les autres noms que je présente, mais à son époque, il vendait beaucoup, avec une approche très simple, grand public, et qui était de qualité dans une optique de tradition (La plupart de ses pièces étaient des reprises de titres plus anciens).
Merci.

 
 
 
 

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