Du 78 tours au disque compact

Plus de 100 années de musique

posté le 03-07-2019 à 18:14:21

Première chanson à propos d'un téléphone

 

 

ARTHUR COLLINS : Hello Ma Baby (1899)
 

 

En 1899, le téléphone existait, mais était peu présent dans la vie de tout le monde. Il fallait donc une première chanson parlant de cette invention. Ce fut Hello Ma Baby, où un type courtise une femme ('ragtime gal') par téléphone, bien qu'il ne l'ait jamais rencontrée. On sent que la communication n'est pas très claire, quand Arthur Collins répète Hello... Hello... quitte à sous-entendre une vilaine expression : What the h... Hello! Il ne fallait pas dire What the Hell...

Certes que le téléphone existait, mais pas le disque 78 tours. Cette chanson provient d'un cylindre, objet encore plus fragile qu'un disque, d'où la sonorité lamentable de ce que vous allez entendre.

La chanson n'aura alors aucun impact. Pourquoi en aurait-elle eu un ? Il n'y avait pas de radio, pas de son au cinéma naissant. Par contre, les feuilles de partitions musicales se vendaient beaucoup.  Je parle d'un manque d'impact simplement parce qu'on ne croise pas d'interprétations au cours des décennies suivantes, jusqu'à ce que les Chordettes la sortent de l'oubli.

Mais ce n'était rien, en comparaison de la renommée que 20 secondes de cette chanson connaîtra dans le dessin animé One Froggy Evening, de la Warner Brothers, en 1955. Considéré à juste titre comme un des meilleurs dessins animés de tous les temps.

On y voyait un ouvrier trouvant dans la base d'un vieil édifice une boîte contenant une grenouille, qui se met à danser et chanter, en soulevant son haut de forme. L'homme croit alors qu'il fera fortune grâce à la grenouille. Le hic est que l'animal ne chante qu'en sa présence. Il se fait jeter par un promoteur, il se ruine en louant une salle de spectacles et, à bout de patience, remet la grenouille dans la boîte et à la base d'un édifice en construction. Cependant, dans un monde du futur, un ouvrier trouve la boîte, l'ouvre, entend la grenouille chanter et rêve de... Je suis persuadé que ce dessin animé circule quelque part sur Internet ! Et que chantait notre grenouille ? Hello Ma Baby, bien sûr !

 

 

 

 

 

 

GRENOUILLE : Hello Ma Baby (1955)
Par les Chordettes :

 

 

Tags: #1900-1909
 


Commentaires

 

1. jakin  le 04-07-2019 à 17:57:11  (site)

Cette pièce là, il fallait la trouver ? Les commentaires aussi...tu es une vraie discothèque jumelée d'une bibliothèque....

2. MarioMusique  le 04-07-2019 à 18:08:00  (site)

Je l'ai connue d'abord par le dessin animé, puis découvrant le dessin de la partition musicale, j'ai trouvé le fichier audio. Tu sais, il y a des douzaines de sites de maniaques de musiques anciennes, sur Internet. On en trouve aussi beaucoup via les sites des bibliothèques nationales.
Comme c'est libre de droits, on peut télécharger sans problème.

 
Pop
 
 
posté le 02-07-2019 à 18:40:52

Chansons de France des années 20

 

 

DAMIA : C'est mon gigolo (1929)
FORTUGÉ : Mes parents sont venus me chercher (1922)
MONTEL : Elle était souriante (1929)
MISTINGUET : Mon homme (1920)
 

 

 

DAMIA
: Célèbre chanson qui provenait d'un chanteur autrichien. Damia est la première à proposer une version dans une autre langue. De plus, quatre années plus tard, une autre française, Irène Bordor, présente la chanson aux Américains en introduction d'un dessin animé. Gigolo deviendra alors un succès pour Bing Crosby.

FORTUGÉ : Chanson comique de la part de cet homme qui rrrrrroule ses R. Typique des numéros de Caf'Con. Mine de rien, cette rigolade était très bien écrite.

MONTEL : Autre chanson légère pour les spectacles populo. Il y en avait alors beaucoup !

MISTINGUET : Chanson fétiche pour cette vedette de music-hall et qui l'enregistrera plusieurs fois. Cette version attirera aussi les américains, en la personne de Fanny Brice, aussi vedette du vaudeville yankee. Billie Holiday la chantera aussi.

Tags: #1920-1929
 


Commentaires

 

1. anaflore  le 03-07-2019 à 17:23:28  (site)

Collector sympa

2. jakin  le 03-07-2019 à 17:24:27  (site)

C'est en écoutant ces pièces que l'on se rend compte du chemin parcouru en presque 100 ans...Musicalité, texte et technique....

3. MarioMusique  le 03-07-2019 à 18:29:07  (site)

Tu sais, ce que fait Zaz, de nos jours, n'est pas très éloigné de l'esprit de ces chansons anciennes.

 
 
 
posté le 01-07-2019 à 19:06:38

Big bands : Les débuts

 

 

PAUL WHITEMAN : Whispering (1920)
GEORGIANS : You May Be Fast (1923)
FLETCHER HENDERSON : Clarinet Marmelade (1926)
TED LEWIS : Where Do You Get Those Eyes (1926)
RED NICHOLS : Hurricane (1927)
 

 

 

Avant les années 1920, les orchestres entendus sur les disques étaient des fanfares. Déjà, il y avait surtout une section de cuivres. Mais la naissance du jazz, du moins sur disque (en 1917), allait changer la façon de procéder. L'élément déclencheur de l'époque 'grand orchestre de jazz' est Paul Whiteman.

La bande à Whiteman était une formation de danse, mais l'homme ajoutait des passages jazz. Il sera le meilleur vendeur de disques des années 1920, mais aussi une école pour musiciens. Plusieurs noms du firmament jazz sont passés par son orchestre.

L'idée sera imitée, entre autres par Ted Lewis (très populaire aussi) et Fletcher Henderson, créateur du premier big band de musiciens noirs.

Ces formations ont joué de beaucoup de chance au cours de cette décennie 1920 très riche musicalement. D'abord, le passage entre les enregistrements acoustiques (avec les cornets) et l'utilisation électrique de microphones, en 1925. La qualité sonore des disques a alors fait un bond gigantesque, créant une demande pour des disques jamais vue avant. Ensuite : la naissance de la radio. Ces pionniers ne faisaient pas tourner des disques en ondes, mais chaque station avait son orchestre, reprenant les compositions disponibles sur des feuilles de partitions musicales et sur les disques. Il y a donc eu énormément d'orchestres "à la Whiteman" en activité. Ces gens, de plus, se produisaient dans des hôtels chics.

Cette situation va perdurer jusqu'autour de 1945, alors que les stations de radio vont commencer à faire tourner des disques.

Si vous écoutez tout ceci, vous constaterez la différence de qualité sonore entre l'ère acoustique (2 premières pièces) et l'arrivée des microphones. Hors Red Nichols, il y avait un banjo bien en vue chez ces formations et pas de contrebasse, remplacée par un tuba. Enfin, la sonorité étrange entendue au milieu de la pièce de Whiteman était un tannerin, que les Beach Boys utiliseront dans Good Vibrations.

La photo : les Georgians.

Tags: #1920-1929
 


Commentaires

 

1. jakin  le 02-07-2019 à 17:43:09  (site)

Merci Mario pour ce petit morceau d'histoire de la musique. Un son bien particulier à cette époque...que seuls les esthètes peuvent déceler...mais j'ai grand ouvert mes oreilles....

2. MarioMusique  le 02-07-2019 à 18:55:27  (site)

La sonorité pré-1925 était plus sèche, Tu peux constater la même chose avec les chansons françaises de l'article suivant.

 
 
 
posté le 30-06-2019 à 19:25:01

Big bands : Au service du jazz

 

 

DUKE ELLINGTON : Drop Me Off At Harlem (1933)
BENNY GOODMAN : Sugar Foot Stomp (1937)
COUNT BASIE : Out The Windows (1937)
BUNNY BERIGAN : Prisoner Song (1937)
LIONEL HAMPTON : Buzzin' Around The Bee (1937)

 

 

J'ai déjà écrit, dans un article lointain, que le jazz était la musique pop des années 30. Exact! Un premier âge d'or et une continuation davantage jazz de ce qui s'est passé au cours de la décennie 1920. Bien sûr, les orchestres de danse vont continuer à se produire à la radio, dans les hôtels, empruntant le répertoire enregistré par les musiciens de jazz.

La formule est celle d'une section de cuivres. La seule différence est que ces cuivres étaient, en quelque sorte, la rythmique de l'ensemble, entourant les interventions des musiciens solistes.

L'exemple le plus frappant est la pièce de Bunny Berigan, d'autant plus qu'elle présente quelque chose de rare pour l'époque : un 78 tours de plus de quatre minutes. Les cuivres offrent le thème, puis suivent, chacun leur tour, les solistes, et ça se termine avec le retour du thème par les cuivres. C'est exactement la forme qu'aura le be-bop une vingtaine d'années plus tard.

Elle était aussi en force chez deux géants du jazz : Benny Goodman et Duke Ellington. Photo du Duke ci-haut. Beaucoup d'étincelles sur la scène musicale jazz des années 30, avec des nouveautés, comme le vibraphone de Red Norvo et de Lionel Hampton, puis l'apparition de chanteuses aux accents jazz, telles Mildred Bailey, Billie Holiday et Ella Fitzgerald, puis les premiers pas de petites formations en trio ou quartette. Mais, de façon générale, la sonorité big band était de mise.

Tags: #1930-1939
 


Commentaires

 

1. jakin  le 01-07-2019 à 17:15:41  (site)

Des interprètes locomotives au service du Jazz... toujours aussi entrainant comme musique....

2. MarioMusique  le 01-07-2019 à 19:25:59  (site)

Oui, oui... Par contre, je n'aurais pas dû mettre Lionel Hampton, car ce n'est pas tout à fait la sonorité big band,

 
 
 
posté le 29-06-2019 à 21:40:05

Big bands : Retour à la musique de danse

 

 

HARRY JAMES : Music Makers (1941)
GLENN MILLER : American Patrol (1942)
COUNT BASIE : Ain't It The Truth (1942)
ARTIE SHAW : I Can't Get Started With You (1945)
TOMMY DORSEY : On The Sunny Side Of The Street (1945)

 

Retour à la case départ, pour les orchestres des années 1940, sans doute dans la foulée des succès de la formation de Glenn Miller. Véhicule par excellence du jazz des années 1930, ces orchestres, centrés sur une section de cuivres, effacent peu à peu les éléments jazz pour aboutir à une musique certes musclée, mais sans l'étincelle créatrice des années récentes. Même les formations jazz des 1930, telles celles de Count Basie et de Tommy Dorsey, deviennent au service des danseurs et des modes associées à la jeunesse de cette époque.

Chemin faisant, les big bands sont devenus ringuards, ce qui provoquera une réaction chez les jeunes musiciens de jazz, fuyant l'idée du grand orchestre pour se produire en petite formation essentiellement centrée sur le jazz. Ce seront les Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Miles Davis, mais les big bands vont survivre, regardés d'un air suspect par les amateurs de jazz de l'ère be-bop.

Photo : l'orchestre de Tommy Dorsey. L'homme est le joueur de trombone, à droite. Notez, sur la dernière rangée, la présence de chanteurs et chanteuses.

Tags: #1940-1949
 


Commentaires

 

1. jakin  le 30-06-2019 à 14:48:58  (site)

Des standards et des formations très connues de l'après guerre que j'ai dans mes CD dans la collection l'histoire du Jazz...avec Miller comme précurseur....

2. Maritxan  le 30-06-2019 à 16:19:45  (site)

Plutôt agréable comme musique. Un coup de cœur pour les deux premières.

3. MarioMusique  le 30-06-2019 à 18:45:56  (site)

C'était nettement axé sur la danse, contrairement à la décennie précédente.

La dernière chanson était à l'origine par Louis Armstrong et elle circule encore de nos jours.

 
 
 
 

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